Un mois après la grâce présidentielle accordée à 5.255 prisonniers dans tout le pays, ces derniers ne sont pas encore libérés. Un constat de l’association Ntabariza-SPF (Solidarité avec les prisonniers et leurs familles)ce mercredi 31 mars 2021.
Le représentant légal de cette association de défense des droits des prisonniers annonce avoir effectué une visite à ces détenus graciés dans les 11 prisons que compte le pays.
Le grand défi, d’après Jean-Marie Nshimirimana, c’est que le président de la République a exigé aux prisonniers graciés qui doivent des amendes à la Justice de s’en acquitter pour être libéré.
Or, certains sont condamnés à des amendes de plus de 50 millions, selon M. Nshimirimana. « Plusieurs d’entre eux n’ont même pas touché 500 mille francs burundais de leur vie. Où vont-ils trouver cet argent ? »
L’association Ntabariza-SPF demande à l’Etat de faciliter ces prisonniers graciés. Et de souligner que beaucoup d’autres condamnés ont déjà purgé leur peine mais sont contraints de rester en prison faute de moyens pour payer les amendes.
Sur la question des tortures dont subiraient certains prisonniers notamment l’ancien député Fabien Banciryanino, M. Nshimirimana n’en a pas dit mot. «Je m’exprimerai après l’avoir visité ou mener des enquêtes pour vérifier la véracité des faits».
Il affirme toutefois avoir fait un clin d’œil, lors de la visite, aux prisonniers agents de sécurité, les «généraux», de cesser d’abuser de leur pouvoir en malmenant les autres.