Du 26 au 29 mai 2014, certains leaders politiques étaient à Dakar. Selon Fabien Nsengimana, organisateur de cette rencontre, le Sénégal constitue un cas d’école pour les bonnes relations entre la majorité et l’opposition.
Dans quel cadre s’inscrit la visite au Sénégal ?
C’est dans le cadre des activités que le BLTP a organisées avec l’Institut Néerlandais pour la Démocratie Multipartite (NIMD), il y a 18 mois. Entre autres activités, des visites d’échanges entre politiciens burundais et ceux d’ailleurs. De surcroît, en 2010, certains partis ont boycotté les élections. Ils avaient leurs raisons. Nous estimons qu’il est important qu’ils entrent en contact avec les politiciens d’ailleurs pour apprendre comment cela se passe sous d’autres cieux.
Sur quoi ont donc porté ces échanges ?
Les exposés étaient centrés sur la relation majorité opposition vue sous une perspective parlementaire. Il était donc question de voir comment entretenir, développer un dialogue entre la majorité et l’opposition. Les participants ont compris qu’un dialogue doit être engagé. Ce n’est pas un choix à faire, mais une obligation. En outre, on aura appris que la démocratie doit reposer sur le pluralisme des idées. Ce qui importe aussi, ce sont les règles du jeu qui doivent être claires pour permettre aux différents partis de jouir de leurs libertés politiques.
Pourquoi le choix du Sénégal ?
Le Sénégal a inspiré un genre de comportement dans la relation majorité-opposition surtout dans la perspective de l’alternance politique. Le parti de l’ancien président Abdoulaye Wade se retrouve aujourd’hui à l’opposition. Le parti vainqueur n’a pas eu le bon sens de lui attribuer les places qui lui revenaient. Au lieu de réclamer à corps et à cri, il a pris l’option de travailler pour préparer les prochaines élections. C’est un comportement recommandable pour bien vivre en opposition.
En quoi cette expérience peut-elle être bénéfique aux politiciens burundais ?
Notre but ultime était de permettre aux partis politiques d’améliorer leurs contributions. Nous voulons des contributions positives. Un parti peut être aujourd’hui au pouvoir, demain à l’opposition.
Avez-vous l’espoir de réussir votre pari ?
Tout change, tout évolue. Aucun parti au monde n’est éternel au pouvoir. Qu’on soit aux affaires ou pas, il faut que tous les partis apprennent quel genre de relations entretenir entre majorité et opposition. Les membres de la délégation ont apprécié ces moments à en juger les quelques rencontres informelles organisées entre eux. Dans l’esprit d’inclusivité initié en mars 2013 par le Bnub et le gouvernement, Dakar aura été notre modeste contribution à la création et à la promotion d’un environnement favorable aux élections de 2015.
@ [Tout change, tout évolue. Aucun parti au monde n’est éternel au pouvoir]
Le CNDD-FDD sait déjà qu’en politique tout change et évolue avec le temps, sinon il ne serait pas aujourd’hui à la tête du Pays, mandaté à deux et bientôt 3 reprises par le Peuple burundais. Ababwirwa par ces revenants de Dakar se reconnaissent bien, et attendez voir leurs scores aux prochaines élections de 2015, svp!
Fallait-il vraiment aller à Dakar pour comprendre qu’en démocratie, l’alternance au pouvoir est inéluctable et que le dialogue est plus payant que la confrontation…? Nimuze muririra basha ayo mahera yabo bazungu.