Dans les rues de Bujumbura, les déchets plastiques s’accumulent, jonchent les caniveaux et les espaces publics. Les conséquences sont multiples comme l’insalubrité, l’obstruction des caniveaux et des égouts, la prolifération de insectes nuisibles et de rongeurs. Face à ces défis, une initiative se démarque en apportant une solution innovante et écologique : recycler les plastiques en fabricant des pavés.
Dirigée par Abigaëlla Jitimay, l’Initiative des jeunes pour le climat et le développement (IJCD) a pris à bras-le-corps le problème des déchets plastiques en ville en les transformant en pavés écologiques. Le projet IJCD s’inscrit dans un engagement profond pour la protection de l’environnement et la sensibilisation des jeunes aux enjeux écologiques.
Pour Abigaëlla, cette initiative est une réponse concrète aux défis environnementaux et sociaux auxquels la ville est confrontée. Elle explique : « On contribue à la lutte contre les changements climatiques, nous savons bien que les déchets plastiques finissent souvent dans les océans, dans les cours d’eau et dans les lacs. Et donc, quand on fait ce travail, on diminue la quantité de déchets plastiques qui devraient finir dans les océans ».
La tâche n’est pas sans défis. Selon Abigaëlla, l’un des plus grands obstacles rencontrés par l’IJCD est le manque de culture du tri des déchets au Burundi. « Il s’agit là d’un grand problème, la population burundaise n’a pas encore cette habitude de mettre à part les déchets biodégradables et les déchets non-biodégradables », précise-t-elle. Le tri est essentiel pour séparer les plastiques des autres déchets afin de les recycler efficacement.
Toutefois, la collecte elle-même reste un défi de taille. Les déchets plastiques sont dispersés à travers toute la ville, rendant leur récupération laborieuse et coûteuse. Une fois collectés, ces plastiques doivent être transportés vers le lieu de transformation, ce qui nécessite des ressources logistiques souvent limitées.
Malgré ces défis, le processus de transformation des déchets plastiques en pavés écologiques est ingénieux et efficace. Abigaëlla garde une certaine réserve sur les détails du procédé, considérant certains aspects comme confidentiels pour protéger l’innovation de son organisation.
Néanmoins, elle explique les grandes lignes : « On doit brûler les déchets plastiques trouvés, on doit les brûler jusqu’à ce que les déchets deviennent liquides. Et après, il y a d’autres mélanges à faire avec certains matériaux de construction. Et par après, cela prend vraiment du temps pour qu’un plastique puisse fondre et devenir liquide ».
La jeunesse impliquée
Selon les initiateurs du projet IJCD, son impact dépasse largement le cadre environnemental. En plus de contribuer à la propreté de Bujumbura, expliquent-ils, l’initiative a un effet pédagogique, en particulier sur les jeunes.
L’association travaille en collaboration avec des bénévoles et des jeunes du Centre Jeune Kamenge, les engageant dans des activités de collecte de déchets.
Ces jeunes reçoivent non seulement une éducation sur les enjeux du recyclage, mais bénéficient aussi d’un soutien matériel sous forme de cahiers et de repas offerts par le centre.
Cette approche permet de sensibiliser les nouvelles générations à l’importance du respect de l’environnement, tout en leur offrant des perspectives concrètes sur les bienfaits du recyclage.
L’avenir de l’initiative s’annonce prometteur, mais dépend en grande partie des moyens techniques et financiers. Abigaëlla Jitimay exprime un besoin pressant de modernisation pour accroître l’efficacité du travail : « Notre objectif est de trouver une machine qui puisse nous aider à recycler les déchets plastiques avec les nouvelles technologies. Maintenant, nous faisons tout, nous faisons le travail de recyclage manuellement, ce qui nous coûte beaucoup de temps, beaucoup d’énergie et beaucoup de force physique ».
Avec une machine adaptée, l’IJCD pourrait augmenter sa production de pavés écologiques, passant de quelques unités par jour à 500 pavés. Toutefois, cette augmentation nécessite un financement significatif, que l’association espère obtenir en postulant à divers fonds pour les startups environnementaux.
Pour amplifier l’impact de leur projet, l’initiative cherche également à renforcer ses collaborations avec les autorités locales et les entreprises privées.
Abigaëlla plaide pour l’adoption d’une législation qui obligerait les entreprises utilisant des plastiques à contribuer financièrement aux efforts de recyclage.
« Dans d’autres pays, chaque entreprise qui produit des plastiques ou qui produit des produits qui vont nécessiter le plastique comme emballage donne quelques pourcentages aux entreprises chargées du recyclage. Et c’est ce que nous demandons aux autorités burundaises », insiste-t-elle.
Très bien mais je demande s’il n’y a pas d’autres risques avec de raisonnement :
On va marcher sur ces pavés, les pneus vont rouler dessus, ce mélange de plastique et de la terre vont devenir de petites particules poussières, étant très légères, par eux-mêmes ou par le vent elles vont partir dans l’air et atteriront dans nos narines et nous allos inhaler cela.
Je voudrais un avis ou des avis des scientifiques et d’autres environnementalistes.