Des passagers partant à l’intérieur du pays déplorent la spéculation sur des tickets de transport. Le porte-parole du ministère du Commerce invite les Burundais à dénoncer les spéculateurs.
A 11 heures, ce 5 septembre, sur le parking desservant l’intérieur du pays dit Cotebu, des rabatteurs et conducteurs se bousculent entre les passagers en leur indiquant les agences. En attendant l’heure de départ, des voyageurs s’assoient sur les bancs devant les bureaux des agences. D’autres avec des sacs à dos entrent dans les différentes agences pour acheter des tickets.
« Les agences de voyage spéculent sur les prix. Les prix fixés par le ministère ne sont pas respectés alors que le carburant est disponible » se lamente Claude Nkurunziza, un passager. Selon lui, pour aller en province Gitega par Gibuco, une agence de transport, le passager débourse 12 000 BIF alors que le prix officiel est de 8000 BIF. « Je veux partir à Gitega, mais il n’y a pas de bus de Volcano et Memento pour le moment. Pour que je ne rate pas le rendez-vous, je suis obligé de payer 12 000 BIF sans qu’on me donne un ticket. »
Du côté des agences Volcano et Memento, un passager à destination de Masanganzira en commune Kiremba de la province de Ngozi fait savoir qu’on doit acheter un ticket à 15 000 BIF, alors que le prix est fixé à 12 000 BIF. « C’est déplorable » a-t-il souligné.
« Pour le trajet Bujumbura-Muyinga ou Kirundo, nous payons 15 000 BIF alors que le prix reconnu par l’Etat est de 13 500 BIF » s’indigne Elysée, un passager rencontré à Cotebu.
Désiré Manariyo confie que le prix du ticket Bujumbura-Ngozi est de 9 500 BIF. Mais les passagers s’y rendent à 10 000 BIF. Selon lui, les guichetiers ne remettent pas les 500 BIF. « Ils disent qu’ils n’en ont pas. C’est une situation qu’ils ont créée pour augmenter le prix. J’ai même payé 13 500 samedi passé », regrette Manariyo
Chez les chauffeurs non affiliés aux agences de voyage, les prix varient d’un conducteur à un autre. Pour les voitures de type Probox, on paie entre 13000 BIF et 15 000 BIF pour Ngozi et 10 000 BIF pour Gitega.
Certains chauffeurs interrogés expliquent cette spéculation par l’augmentation des passagers. « Ces derniers jours, les passagers sont nombreux. » De plus, indiquent-ils, il y a encore un problème de carburant. « Il n’est pas suffisamment disponible à toutes les stations-service ».
Des voyageurs demandent au ministère du Transport de sévir contre ces spéculateurs afin que les prix officiels soient respectés. Onésime Niyukuri, porte-parole du ministère en charge du transport, exhorte les voyageurs à dénoncer tous les spéculateurs auprès des autorités administratives et la police de proximité. Il rappelle que les prix de transport fixés par la loi sont inchangés sur le sol burundais.