Des travaux, avec des moyens modiques, pour protéger l’avenue Sanzu ont commencé, il y a une semaine. Pour le ministère de l’Environnement, la question sera à l’ordre du jour dans la réunion du 17 août.
Le risque de cassure de l’avenue Sanzu se situe à l’entrée de la sous- colline Mugoboka. La route, très fréquentée par la population locale, est la seule pour s’y rendre. Des fosses septiques sont à découverts, des tuyaux de la Regideso, qui ramènent de l’eau non traitée d’un lac de retenue, se sont déjà coupés en plusieurs morceaux. La population locale a depuis longtemps alerté la mairie, le ministère de l’Urbanisme… sans succès. Le curage dans la rivière Ntahangwa lui fait changer souvent sa trajectoire. Elle emporte tout sur son passage. La terre s’est effondrée sur plus 4 m, réduisant ainsi fortement la distance entre la route et le fossé.
Des initiatives citoyennes pour sauver l’avenue Sanzu. Anatole Nzigamasabo, ingénieur en génie civil, habitant du quartier, s’est porté volontaire pour faire le devis le moins cher possible (44 millions de Fbu). « Pour le moment, nous avions déjà réuni 12 millions de Fbu, grâce aux cotisations des natifs et des amis du quartier. Mais, plus de 300 millions sont nécessaires pour protéger la route », indique Eddy-Franck Nceke, vice-président de Mutanga Iwacu Club (MIC).
Le 7 juillet dernier, ils ont loué un bulldozer pour détourner le cours de la rivière. Après trois jours, ils ont constaté que le coût s’élevait à 4,5 millions de Fbu sur les 12 récoltés. Il s’agissait de prévenir le pire en attendant les travaux qui seront effectués par le ministère de l’Environnement. « J’ai même accordé un 4ème jour pour que le bulldozer continue les travaux et fasse en sorte que l’endroit soit accessible. Et nous allons chercher de la main-d’œuvre pour récupérer de grosses pierres et de la terre », ajoute l’Ir Nzigamasabo. Selon lui, il faut beaucoup d’argent pour protéger les riverains de la rivière.
« Nous avions même déjà installé une guérite et une barrière pour interdire aux véhicules poids lourds d’aggraver la situation », signale M. Nceke. Mais ce dernier déplore que les habitants de Mugoboka aient refusé, arguant que c’est une façon d’empêcher la livraison par les commerçants de denrées alimentaires et autres produits dans leur localité.
Des correspondances adressées aux autorités publiques en vain
« Nous avons alerté les autorités locales et même celles de la hiérarchie supérieure. Mais rien n’a été fait ! », explique Alexandre Ndikumagenge, propriétaire de l’une des maisons, le long de la Ntahangwa, et président de l’Association pour le Développement de Mutanga Sud (Ademu). « Nous avons même transmis, en 2011, une fiche de présentation d’un sous-projet au Projet de Travaux Publics et de Création d’Emplois (PTPCE). » Les responsables de ce projet, ajoute-t-il, leur ont fait savoir que les nouveaux quartiers sont prioritaires, faute de moyens pour satisfaire toutes les demandes. Plusieurs autorités sont déjà venues constater les dégâts occasionnés par la rivière, notamment celles du ministère de l’Environnement, la mairie, l’administrateur de Rohero, Notons aussi le passage de l’Action Ceinture verte et des médias.
« La prochaine pluie va tout emporter et la route est déjà entamée », martèle Charles Rwangarambe, un autre habitant de Mutanga-Sud. Pour lui, c’est à l’autorité publique de prendre les choses en main. Le ministère de l’Environnement affirme qu’il sera en réunion avec celui de l’Aménagement du territoire, le 17 août prochain. Et que la question sera à l’ordre du jour.
Avec le 3e mandat, rigiye kubomoka burundu. Iyo ryijana gusa!
Pas d’argent pour les bulldozer. Assez d’argent pour les blindés. Nous ne voulons pas de changement, alors nous méritons ce qui nous arrive. Ne vous plaignez plus. Agissez.
Quand on est gouverné par des incompétents, sans plan, c’est ça qui arrive. Ils vous diront un autre jour que le quartier est…contestataire.