Depuis quelques jours, de part et d’autre de la place des Martyrs et celle de l’Indépendance s’érigent aux extrémités du building dit «Old East » des miradors. Sans doute que la présence de missions diplomatiques dans le bâtiment, la résurgence d’attaques dans les quartiers résidentiels, la menace lancinante du terrorisme dans la sous-région et bien évidemment l’approche des élections cette année sont des facteurs anxiogènes. Mais ici, plusieurs paramètres entrent en ligne de compte pour juger de la justification ou non de la présence de ce genre d’infrastructure en plein milieu de la capitale d’un pays.
Là où sont érigées de telles structures, c’est moins pour leur efficacité à combattre et juguler des initiatives violentes qu’à en dissuader l’entreprise à cause de ces formes menaçantes qui semblent surveiller toute personne à tout endroit. Placer ce genre de tourelles d’observation – de tir aussi, sans doute ! – sur une place publique à très haute valeur symbolique de souveraineté est une vilaine cicatrice au visage humain que tous nous nous efforçons de rendre au pays depuis la décennie de guerre civile. Ces structures rappellent l’univers orwellien dans son célèbre roman « 1984 » où tout citoyen d’Océania est surveillé dans tout ce qu’il fait. Construire des miradors autour de deux places publiques aussi prestigieuses est comme dévêtir la nation de sa dignité ; c’est la confiner dans un univers carcéral national ou seul « Big Brother » est libre de toute action et de toute pensée.
La ville de Bujumbura n’appartient pas seulement à ceux qui y possèdent des buildings et des hôtels, elle appartient à tous les citoyens du pays. Et ceux-ci devraient être représentés judicieusement pour qu’un Plan Directeur de nos villes, toutes nos villes, soit dressé, validé par des experts afin d’être ensuite scrupuleusement respecté par tous. Si l’on veut la sécurité, pourquoi ne pas consulter les habitants des quartiers et leur demander comment ils pensent leur bien-être ? Pourquoi laisser des boutiques où des jeunes viennent y boire de l’alcool frelaté et y consommer de la drogue ? Pourquoi permettre que des terrains vagues, des chantiers et des terrasses de gargotes soient des dortoirs pour des jeunes vivants de rapines et de violence à la nuit tombée ?
Si nous poursuivons à laisser l’initiative aux seules puissances d’argent et de pouvoir, si nous poursuivons à permettre aux voyous de hanter les rues en toute impunité, nos villes tomberont dans l’anomie complète et la loi sera celle du plus fort, la laideur effrayante se battra en duel avec la laideur moral à chaque coin de rue.
@Ngendahayo/ par Iwacu
«Construire des miradors autour de deux places publiques aussi prestigieuses est comme dévêtir la Nation de sa dignité »
Mr Ngendahayo, je pense que tu soulèves une inquiétude qui n’en est pas une avec ces «miradors» qui pullulent dans la Ville de Bujumbura. Si les places respectives des Martyrs et de l’Indépendance sont menacées par le développement effréné de la Capitale nationale, ne serait-il pas mieux de les relocaliser ailleurs sur un autre site où elles seraient moins submergées, mieux protégées et, ce faisant, facile d’accès pour Tous?
Cher Bizindavyi,
Alors ce qu’il vous faut comprendre ce qu’est la valeur d’un symbole national. On ne met pas une lumière sous le lit si on recherche la lumière…
Fraternellement
Mr Ngendahayo, une lumière ne perd jamais de ses qualités tant qu’elle reste allumée, qu’en dis-tu?
Bamwe bamwe iyo batinjirira aba abahabarakazi babo wosanga boba baba mwibarabara nkabo bana bimpfumvyi batagira uko babigenza bahejeje gutukwa… Ntawutora kuba mw’ibarabara!!!
Kenjis,
Habe na mba sizo mfuvye zitutswe, ni ubutware bubi butuma abana b-abantu baba kabana b-impfyisi!
Mu bihugu vyose igicumuro cambere c-umutegetsi ni ukudashobora gutegekanya akazi n-imirimo abanyagihugu bashobora kw-ifasha mu kubaho bakarera abana babo mu bupfasoni no mu mutekano.
Komera!
Reka rero dufate ko wewe ukiri munzego ata bana bari mw’ibarabara.. biroroshe gutuka abatware utagitwara!
Ah merci du coup de gueule Mr Ngendahayo . Mais ce qui fait peur ce ne sont pas tellement les fameux miradors c’est ce qu’ ils semblent annoncer – je souhaite que ca n’ait jamais lieu.
Eh bien je suis pas d’accord avec vous Mr Ngendahayo , nous devons tous construire des miradors partout ou nous pouvons les montrer à tous ceux qui jouent à la gestapo dans les quartiers en terrorisant les paisibles citoyens . Non tout le monde est obligé de se défendre maintenant , l’ Etat burundais n’est plus capable de protéger ses citoyens et la situation est grave aujourd’hui plus qu’hier, j’ose espérer qu’elle n’empirera pas demain.
Si les miradors peuvent servir de disuasion , pourquoi pas!! Le Burundi a peur .
Cher PCE,
Rappelez-vous de l’avertissement de Gandhi: avec la philosophie de « oeil pour oeil, dent pour dent », on finit par avoir une population de borgnes et d’édentés! »
La violence ne se combat pas toujours par la violence. Sauf en dernier ressort. Sinon, il faut l’opposer au droit. Même en invoquant la violence en cas de force majeure, il faut toujours revenir au droit pour avancer car il est périlleux de diriger une société par la violence et la terreur. On risque l’extermination mutuelle…
Fraternellement
J ne sais pas si vous le faites expres ou par oubli mais je suis sur que vous avez deja vu des choses pareil hors du Burundi et dans des grandes villes, helas, plus belles et plus significatives (historiquement parlant) que Bujumbura. Si reellement la beaute et quietude des habitants vous inquietes qu’apportez vous comme solution a part vos critiques?
Cher Busorongo,
Sincèrement, je ne connais aucune ville digne de ce nom qui ait des miradors autour de ces places publiques les plus prestigieuses. Et Dieu sait si j’ai voyage!
Ma contribution à la sécurité, c’est de partager mes réflexions en exhortant tout un chacun à vivre dans la vérité, la justice et le respect d’autrui par le truchement de la loi.
Fraternellement
@Jean-Marie Ngendahayo
«Ma contribution à la sécurité, c’est de partager mes réflexions en exhortant tout un chacun à vivre dans la vérité, la justice et le respect d’autrui par le truchement de la loi.»
Mr Ngendahayo, vous oubliez que les termes «vérité», «loi», «sécurité», «respect» et «justice» sont inconnus voire même inexistants dans le lexique kirundi, à qui donc vous vous adressez ici???
présidence; assemblée ; Etat major ; sénat ; ??? qu en dites vous ? Polices
Cher Jean Marie, je ne peux qu’admirer ton concours et ta clairvoyance!
Je ne susi pas une bonne litteraire mais je susi sur que notre ami Voltaire de son vivant aurait ecrit une belle comedie.
Vous parlez du pouvoir et du savoir. Mais tu sais pertinemment que dans ce monde ou le culte divin est presque devenu une facon de quemender aupres du Seigneur du pain c’est effectivement l’argent qui est devenu Dieu meme pour ceux qui se reclament de lui a cor et a cris!
Comment autrement expliquer que les dirigeants par peur bleue laisser les gens faire ce qu’ils veulent dans notre pays!Si du moins on croit que Dieu nous l’a legue comme cadeau!
Mais disons nous la verite aussi:qui est capable de remarquer ce que Jean Marie a remarque comme apparemment personne n’est la!