Mercredi 17 juillet 2024

Archives

Des membres du CNDD et de l’ADC bloqués à Minago : les administratifs n’ont pas entendu l’appel de Genève, selon Bamvuginyumvira

05/05/2013 Commentaires fermés sur Des membres du CNDD et de l’ADC bloqués à Minago : les administratifs n’ont pas entendu l’appel de Genève, selon Bamvuginyumvira

Alors que les militants du CNDD de Léonard Nyangoma et leurs sympathisants venus de Bujumbura se rendaient ce dimanche 4 novembre 2012 en commune Rumonge pour célébrer le 18ème anniversaire de ce parti, ils ont trouvé la route barricadée par des policiers, au niveau de Minago.

Ceux en provenance des provinces du sud ont été stoppés à Karonda en zone Kigwena avant d’arriver au stade de Rumonge….
Vers 10 h, la circulation est au point mort dans la route Bujumbura-Rumonge. Sous une forte pluie, des hommes, des jeunes, des femmes, … habillés en rouge, vert, jaune, sont stoppés net par la police. Ce sont en majorité des membres du Conseil national pour la défense de la démocratie (CNDD) et d’autres militants des partis réunis au sein de l’Alliance des Démocrates pour le Changement, ADC-Ikibiri. Même les particuliers n’ont pas été autorisés à continuer la route.

Des chansons sont entonnées, des slogans, contenant le nom du leader de ce parti de Léonard Nyangoma, aujourd’hui en exil après les élections de 2010, sont scandés.
Nephtali Ndikumana chargé de la propagande et de la mobilisation au sein du CNDD au niveau national, intercepté lui-même à Minago souligne que ce geste est un signe éloquent du recul incessant de la démocratie au Burundi.

Sur la question de savoir pourquoi la présence des membres des autres partis alors que l’anniversaire est du CNDD, il ne mâche pas les mots : « Lorsqu’une personne a une fête, elle invite ceux qui veulent se joindre à lui ». Et alors que l’autorisation de tenue de la rencontre avait été donnée par l’administrateur de la commune Rumonge, quelques policiers sur place parleront « d’un ordre venu du ministre de l’Intérieur ».

 » Un signe d’intolérance politique « 

Du côté du parti Sahwanya-Frodebu, Frédéric Bamvuginyumvira, vice-président de ce parti indique que cela est un signe d’intolérance politique. Pour lui, par cet incident, les détenteurs du pouvoir viennent de prouver une fois de plus que le dialogue politique n’est pas une priorité du pouvoir en place. Il leur rappelle que la violation des lois n’apporte rien de positif au pays.

Frédéric Bamvuginyumvira déplore le fait que cela arrive alors que la libéralisation de l’espace politique figure parmi les recommandations de la Conférence Genève des partenaires au développement du Burundi. « Ceci démontre que les responsables administratifs n’ont pas entendu cet appel », précise-t-il.

Selon lui, cela montre à suffisance qu’ils ne veulent pas que les autres partis politiques s’organisent et se préparent aux élections de 2015. « Les membres du parti au pouvoir, sont, eux, autorisés à aller n’importe où et n’importe quand et les autres formations politiques n’ont pas ce privilège d’aller sur terrain et de dialoguer avec leurs militants », fait-il remarquer.

En réalité, ajoute-t-il, un militaire ne discute jamais, il veut absolument forcer et faire tout avec force. Il souligne que les autorités viennent de violer ce qu’elles avaient promis à Genève. « Comment peuvent-elles continuer à faire comprendre à la communauté tant nationale qu’internationale qu’elles pratiquent la démocratie alors qu’elles empêchent les partis politiques de fonctionner ? », s’interroge-t-il.

C’est aux environs de 15 h 30, que ces militants du CNDD et leurs invités de l’ADC-Ikibiri ont pris la décision de rebrousser chemin.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Dépités par nos députés

En décembre dernier, une députée a revendiqué, lors d’une séance de questions au ministre de l’Énergie, une station-service réservée uniquement aux élus, se plaignant d’être méprisée lorsqu’elle devait faire la queue. Ces propos ont profondément choqué l’opinion publique et ont (…)

Online Users

Total 2 798 users online