Jean-Louis Mpfubusa fait de la cuniculture pour arrondir ses fins de mois. En plus de la viande, son activité produit aussi du fumier très fertilisant.
Dans le quartier Kabondo, zone Rohero, commune Mukaza, plus connue pour ses avenues pavées et ses belles villas, des initiatives dans le secteur primaire voient le jour.
C’est le cas de Jean-Louis Mpfubusa qui fait de la cuniculture. « Je suis un fonctionnaire de l’Etat. Et le salaire reste insuffisant pour subvenir aux besoins de ma famille. Ainsi, j’ai pensé à une activité peu coûteuse, mais rentable », raconte cet éleveur, père de trois enfants. Il se lancera dans l’élevage avec un capital modeste de 87 mille BIF : « J’ai commencé avec des poules et des lapins.»
Mais, par la suite, il va constater que les poules sont très vulnérables aux maladies et très exigeantes dans l’entretien. Il opte alors de continuer avec les lapins uniquement. Et ce, avec des races dites locales. La production va se révéler faible.
Déterminé, M.Mpfubusa se lance dans la cuniculture. Il part à Mutoyi pour s’informer. C’est une localité de la commune Bugendana, province Gitega, où se trouve une coopérative étrangère très expérimentée en élevage de lapins, de poules, etc.
Ce voyage d’étude lui permet de découvrir des races modernes et très productives. Il s’agit là des fauves de Bourgogne, des California et les New Zélande. « Ils ont une grande taille, ils deviennent gros et se reproduisent beaucoup », décrit-il. Ainsi, il va alors se procurer un mâle pour accoupler ses femelles de races locales. Mais les résultats escomptés ne vont pas être atteints.
Persévérant, il fait une commande de trois femelles modernes et un autre mâle. Et l’aventure commence. En moins de deux ans et demi, il compte une centaine de lapins. Une partie se trouve dans des cages construites en planches à Kabondo, d’autres dans le quartier INSS. Deux ouvriers s’occupent de leur alimentation pour un salaire mensuel de 60 mille BIF. Et durant la saison sèche, M.Mpfubusa indique qu’il les rationne avec des feuillages de patate douce (imivyukavyuka), des tourteaux et d’autres aliments qu’il fabrique lui-même à base des sons-de riz, des sojas, etc. « J’y mets aussi de l’eau. Et un sac de 50 kg me coûte 40 mille BIF. Et cette quantité peut durer deux mois».
Un élevage rentable
« La demande est trop forte. J’ai beaucoup de clients. Je fournis aujourd’hui de la viande de lapin à certaines boucheries de Bujumbura », affirme M.Mpfubusa, souriant. Et il fait savoir que la vente se fait en fonction des kilogrammes : « 1 kg coûte 8500BIF. Et un lapin adulte pèse au moins 2 kg. Ce qui fait 17mille BIF par lapin. »
D’après lui, la viande de lapin est très appréciée, car « elle fait partie des viandes blanches avec peu d’effets sanitaires ». M.Mpfubusa a trouvé aussi une autre façon de rentabiliser ses lapins : « Je récupère les urines des lapins et je les conserve dans des bidons. Elles sont très fertiles. » Et ce suivant une certaine technique : « Ils sont élevés dans une sorte d’armoire avec des cages compartimentées. A chaque compartiment, des tôles servent des collecteurs d’urine vers un bidon installé en bas. » Il doit veiller à ce qu’elles ne se mélangent pas avec de l’eau. Un bidon de 20 litres est vendu à 150 mille BIF.
Chez Mpfubusa, rien ne se perd. Le fumier fait aussi entrer de l’argent. « Avec les deux derniers mois, j’ai plus de 300 kg de fumier organique. Et 1 kg est vendu à 300BIF, ce qui me donnera 120 mille BIF», confie-t-il avant de conclure : « De 87 mille BIF au départ, cet éleveur est aujourd’hui à plus de 3 millions de BIF de chiffres d’affaires.»
Merci Iwacu pour la publication de cet article. Bravo à cet éleveur entrepreneur très atypique. Son exemple peut inspirer nombreux fonctionnaires qui ne peuvent pas joindre les 2 bouts du mois en investissant avec des moyens très limités. Comme Iwacu a une audience limitée par rapport à la RTNB, je suggère Iwacu de contacter RTNB pour leur demander de faire une grande émission complète à la RTNB. Encore une fois merci Iwacu comme toujours et Bravo Mpfubusa pour cet exploit! Tukwifurije guterimbere nk’umuzinga mbere wugurure n’ishure ryo kwigisha abandi ingene bavyifatamwo
Chers instruits, démultiplier sur les collines des petits projets qui ne coûtent pas cher mais efficace.
Cependant, éviter de tous faire la même chose car le marché serait saturé de suite.
L’intélligence appliquée!
Des gens comme lui devraient inspiré cette masse qui ne veut vivre que de l’aumône soit de l’état, de leur frères et soeurs ou des ONG.
Bravo encore à ce monsieur!