L’indépendance des médias comme préalable au processus électoral : la Fédération Internationale des Journalistes a interpellé le président Nkurunziza en ce sens, l’avertissant qu’il sera tenu pour responsable s’il était porté atteinte à l’intégrité physique des journalistes.
La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), l’Institut Panos Europe, Radio Netherlands, Vita et Reporters sans Frontières ont organisé, le 5 mai à Bruxelles, une conférence de presse pour alerter l’opinion publique à propos de la situation difficile dans laquelle se trouvent les journalistes burundais. Si les attaques contre la liberté de la presse ne datent pas d’hier au Burundi, les événements récents témoignent d’une virulence particulière à l’encontre des professionnels des médias indépendants.
Des radios privées de voix, des réseaux sociaux bloqués, une maison de la presse assiégée puis fermée temporairement, du matériel de reportage confisqué, des journalistes menacés, brutalisés tant par la police que par les manifestants : Ernest Sagaga n’a pas manqué d’énumérer les attaques perpétrées, chaque jour, sur le terrain de la liberté d’informer. Mais le représentant de la FIJ s’est surtout inquiété du sort d’Alexandre Niyungeko, président de l’Union burundaise des journalistes (UBJ), et de celui de Bob Rugurika, directeur de la RPA. Des menaces sérieuses pèsent sur leur vie, les contraignant à vivre dans la clandestinité. Dans un courrier adressé au président Nkurunziza, la FIJ souligne qu’elle tiendra ce dernier pour responsable s’il était porté atteinte à l’intégrité physique de ces journalistes.
S’exprimant pour RSF, Clea Kahn Sriber a expliqué que la situation est telle sur le terrain que des journalistes ont sollicité son organisation pour obtenir… des gilets pare-balles et des casques ! Joshua Massarenti (journaliste du groupe éditorial italien VITA) impliqué dans le Projet Infos Grands Lacs de Panos Grands Lacs, Panos Europe et l’Association Burundaise des Radiodiffuseurs (ABR), s’est fait le relais de témoignages de journalistes burundais. Leurs interlocuteurs sont également visés, rapportant le passage à tabac d’un témoin interviewé par des journalistes d’une radio privée. Les journalistes des médias publics ne sont pas en reste, poursuit-il : certains ont été pris à partie par des manifestants.
Les intervenants ont tenu à souligner la solidarité des journalistes et des médias burundais. La synergie, toujours suspendue, constitue à leurs yeux un modèle relevant des bonnes pratiques. Pour Ernest Sagaga, elle « permet aux journalistes de ne pas prendre de risques inconsidérés en diffusant des émissions de radio communes. »
Hélène Michaud (Radio Netherlands Woldwide) a quant à elle évoqué la situation des jeunes blogueurs burundais, actifs au sein de la plateforme Yaga. Ces jeunes, qui racontent leur Burundi, ont ceci de commun avec les journalistes qu’ils défendent eux-aussi leur liberté d’expression. « On constate qu’il y a aussi beaucoup de jeunes parmi les manifestants », observe-t-elle, « et ces jeunes se sont levés pour se battre pour leur avenir. Ils sont frustrés par le manque de perspectives, par le fait que le gouvernement n’a rien fait pour eux ».
Dans un communiqué commun, les organisateurs de cette conférence de presse « appellent la communauté internationale à réagir rapidement et avec sévérité aux atteintes liberticides à l’information. Elles demandent au président Nkurunziza et à son gouvernement de mettre fin aux actes d’intimidation et de répression perpétrés par les forces de sécurité et les jeunes Imbonerakure contre les médias, d’autoriser la réouverture de la RPA et de permettre aux radios censurées d’émettre à nouveau à l’intérieur du pays. »
Chapeau aux journalistes du monde entier travaillant a leurs risques et périls dans le but de nous informer.Je reconnais que c’est un métier certes dangereux mais noble et épanouissant.
Je continu, et des nuits entières, à me poser la seule question de savoir comment Nkurunziza Pierre et son petit groupe pourront survivre à la crise ethinique qu’ils sont en train de provoquer par tous les moyens. Comment des hommes qui ont suffisamment investi dans ce pays peuvent vouloir brûler ce qu’ils ont construit pendant 10 ans? Quel affront pour le peuple hutu qui regorge d’intellectuels capables de diriger maintenant que le monstre tutsi a été complètement maitrisé?
Que pense la 1ère Dame du pays? Que conseille la reine-mère?
Ce qui pointe à l’horizon est effrayant car on ignore ce que pense la grande muette, face à une police qui a déjà affiché son camp. Et dans tout ça qui a tout à perdre?
Quelqu’un peut m’éclairer? Merci
Kibwa