Après une immersion dans l’ouvrage du couple Ndayahoze, huit jeunes, Hutu et Tutsi, ont partagé leurs ressentis et les leçons qu’ils ont tirées de ce témoignage. Entre surprise, révolte, méfiance et désir de transcendance, diverses réactions montrent les rapports qu’entretient la jeunesse burundaise avec son histoire.
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« Une personne de cœur, un homme vaillant, courageux, qui voyait à l’avance l’avenir de son pays.» Voilà comment cette mémorante dans la faculté de Droit à l’Université Espoir d’Afrique définit le Commandant Ndayahoze. La jeune femme de 24 ans ne tarit pas d’éloges sur « un militant qui voulait l’unité de sa nation.»
Même si cette jeune chercheure Hutu trouve que l’ouvrage accuse un certain penchant, elle apprécie qu’il lui ait permis d’avoir une idée plus ou moins précise sur le passé de son pays. « Mais au lieu d’être un frein, ce côté penchant va me pousser à creuser encore plus pour connaître la vérité », rassure-t-elle.
Emelyne a toujours rêvé d’être un médiateur. Pour elle, la postérité compte plus qu’autre chose. « L’histoire est un juge impartial. Les actes que nous posons dans le présent détermineront comment nous serons perçus dans l’avenir », prévient-elle.
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Lui n’a pas peur de se définir comme un Hutu. « Je sais, cela ne saute pas aux yeux », glisse-t-il, avant de porter aux nues le Commandant Ndayahoze : « Un visionnaire qui luttait pour sauvegarder l’unité nationale, qui a fait tout son possible pour prévenir les catastrophes qui pouvaient arriver à sa patrie. C’était un homme courageux, qui voulait le bien-être de ses compatriotes.»
Pour cet étudiant de 26 ans en Service Social et Développement Communautaire à l’Université Espoir d’Afrique, « il faut apprendre à dire la vérité