Des centaines de personnes se sont de nouveau installées à Sabe, zone Ngagara, en commune Ntahangwa. L’administration leur demande de retourner sur leurs collines d’origine.
Des hommes, des femmes, des enfants grouillent à Sabe aux allures de petit village. On y trouve des maisonnettes de fortune et de petits kiosques faits de roseaux, d’autres de tôles usées. C’est à une cinquantaine de mètres de la route Bujumbura-Rugombo, non loin de l’usine Siphar. Certains d’entre eux y font du petit commerce de farine de manioc, des arachides, des tomates, etc. D’autres tiennent de petits bistrots de boissons alcoolisées fabriquées localement. Dans ce milieu infesté de moustiques, mouches… de jeunes hommes tiennent des gargotes, font le commerce de brochettes de porc. Les traces des récentes inondations sont encore visibles : route bourrée de boues, des eaux stagnantes. Y passer en voiture est un parcours du combattant. On y trouve aussi des unités de broyage du riz.
« Nous sommes autour de 300 personnes », raconte Isidore Nyandwi, un des responsables du site. Certains dorment en plein air, d’autres passent la nuit dans ces petits kiosques. Il raconte qu’après les inondations du 19 avril dernier, ils s’étaient déplacés vers Mutimbuzi. Et presque tous leurs biens avaient été emportés ou endommagés par l’eau.
L’identification en cours
Auparavant, ils vivaient du travail journalier dans les champs rizicoles de particuliers. Aujourd’hui, ces sinistrés demandent d’être assistés en nourriture, en tentes, etc. « Nous n’avons nulle part où aller. Et depuis les inondations d’avril, nous avons seulement eu quelques kg de riz, des savons, des couvertures », affirme Médiatrice Niyodusenga, une mère de trois enfants rencontrée sur place. Cette dernière plaide pour l’octroi de parcelles comme ce fut le cas à Maramvya.
La vie est doublement pénible pour les couples. « Nous devons nous assurer que les enfants dorment pour remplir le devoir conjugal », confie-t-elle, sourires aux lèvres. Ils passent la nuit dans un kiosque de presque 1,5 m2 avec leurs trois enfants, dont deux ont plus de 5 ans.
Côté administration, Imelde Ndikuriyo, chef de zone Ngagara, indique que l’identification de ces personnes est en cours. « Après cette opération, ils vont retourner dans leurs provinces d’origine ». Et de signaler que certains ont reçu des parcelles à Maramvya. « Ils les ont, par la suite, vendues, d’autres en ont été spoliés ». Si on se mettait à leur distribuer des aides, explique-t-elle, cela serait une façon de les encourager à rester là.
Mme Ndikuriyo soutient, en outre, que certains sont des irréguliers, voire des bandits qui se cachent là-bas. Cette responsable locale estime que leur coopération s’avère nécessaire afin que leur question soit définitivement résolue.