L’école. Le livre. L’ouverture sur le monde. Sur la science. La rationalité… C’est une lutte difficile que de nombreux leaders en Afrique mènent pour sortir leurs peuples de l’obscurantisme. Il y en a qui réussissent mais d’autres gardent certaines attaches avec ce côté mystérieux et le traînent comme un boulet au pied.
Il n’y a pas longtemps, au Burundi, quand la pluie se faisait rare, « Abavurati », des faiseurs de pluie étaient battus à mort, lynchés, accusés de retenir la pluie.
Heureusement, depuis l’école secondaire, nous savons comment se forme la pluie. En 2022, prêter des vertus miraculeuses à des personnalités politiques, aussi prestigieuses soient-elles, pour expliquer un phénomène aussi naturel que la tombée de la pluie est une insulte à l’intelligence.
Nos leaders doivent avancer vers la lumière, en porte-flambeaux, ils sont en quelque sorte la ’’lumière’’. Il faut quitter le monde de la nuit, des sorciers et autres forces mystérieuses. Les tuk-tuk ne sont pas fabriqués dans les entrailles obscures de la terre, mais en Asie pour palier au problème de transport là-bas.
Ces tricycles ne rentrent pas dans des gouffres inconnus, mystérieux, « ikuzimu », mais dans nos quartiers. Et quand par malheur, un court-circuit s’invite, des étincelles deviennent vite un incendie et ces tricycles brûlent vraiment et ne reviennent pas en ‘’zombies-tuk-tuk’’ pour ‘’effacer ou se délecter du sang versé suite aux accidents qu’ils causent’’.
Et c’est une tragédie pour leurs propriétaires dont c’est souvent l’unique source de revenu, tout le monde les a vus désemparés, tout comme aujourd’hui où ils sont confinés dans les quartiers reculés de la mairie de Bujumbura.
Un homme politique ne devrait pas se réfugier vers le mystère et les forces obscures pour en faire un argumentaire. Au contraire, il doit rester dans la réalité, faire face, accepter ses limites et demander de l’aide, trouver des alternatives.
Au Burundi et même ailleurs, la parole est sacrée. Sa maîtrise confère de la hauteur, une certaine respectabilité.
Et quand telle personnalité élevée sur un piédestal ou au perchoir, nous parle, nous, le vulgum pecus, attendons une sorte d’édit, ’’amashahuri’’, un message clair, limpide, dans un langage soigné, venu « d’en haut » comme on dit. Un message que des générations et des générations pourront se passer, citer comme référence.
Je doute que certains passages de discours de nos dirigeants passeront aux générations futures. Oui, peut-être comme buzz. Des bourdes.
Quelques lignes sacrées des Ecritures saintes sont éloquentes sur l’importance de la parole : ‘’Au commencement…’’ Et chez les musulmans, la toute première révélation reçue par le prophète de l’Islam faisait référence à la parole : ‘’Iqra, lis…’’
Un homme politique est un citoyen élu par d’autres citoyens. Ce n’est pas un thaumaturge. Le peuple ne lui demande pas des « miracles » mais juste la volonté et l’empathie pour le servir.
Lui permettre par exemple que sa moto ou son petit tuk-tuk circule pour rentrer non pas dans les entrailles obscures et mystérieuses de la terre, mais à Buterere ou Kanyosha, où des enfants attendent le « miracle » quotidien : le retour du père avec du pain…
A l’éditorialiste, Arsene, Gacece, Mbazumutima, Karayenga, etc…
A mon humble avis les forces obscures sont très présentes maintenant et on un poids énorme.
Je vous donne un seul exemple, un très très haut responsable a dit une fois (A la radio nationale, SVP, tès remonté devant la catasrophe, l’ignominie, le hold up qu’était le « Mpanda Gates » ; qu’il allait ordonner une enquete express de 15 jours, pour trouver les responsables du racket et les faire punir conformément à la loi.
Des forces obscures, peut etre venant de Kuzimu se sont mis de travers et les 15 jours se sont transformés en 4 mois (15*8).
L’auguste personnalité dont on parle ici aurait plutot bien fait en parlant, en se fachant contre ces forces obscures qui sont bien réelles ( Ne viennent certainement pas d Ukuzimu)
Ndabivuze jewe Margarita
@Maragarita
Arrêtez de mentir! Il en a parlé lors de l’émission publique qu’il a tenue. Si vous ne l’avez pas écouté, vous devriez vous garder une petite gêne… ou demander à vos amis avant d’écrire des mensonges.
J espère que ces augustes personnes lisent ces commentaires. En tout cas les Nyamitwe, Butoyi et Ndenzako les lisent. J’ose aussi croire que ces canaux d’une facon ou d une autre babishikana hejuru.
Mais il parait que chez Idi Amin ou Bokassa (Il y a plus de 30 ans), bababwira le contraire yivyavuzwe dans la presse mondiale. Vivre en Cocon, my God. Kuvuga sur les ondes de la radio nationale ngo n abanya kuzimu? What does it mean for god’s sake.
Je suis contre cette façon et cette nouvelle tendance d’accuser par des sous-entendus. Vous savez très bien que ce « gufobeka » incite tout le monde à interpréter ce contenu à sa guise. Tel personne comprendra qu’une grande personnalité est vulgaire et manque d’éducation… Tel autre diras qu’on essaie de rabaisser celui de maintenant par rapport à celui d’avant tout en louangeant ce dernier.
Nous connaissons tous les ravages qu’ont causés ces demi-mots au cous de l’histoire, chez nous ou chez notre voisin du nord. Si vous étiez intelligent pour comprendre ce que voulaient dire ces mots « urubingo rwarwiriye » ou « inyenzi » dans les années 1970, 1980 et 1990, vous comprendrez que cette façon péjorative de parler des gens a des conséquences qui peuvent être douloureuses et conduire aux désastres.
Tout le monde peut faire des erreurs et il y a rarement des gens dont l’oeuvre, orale ou écrite, devient historique… positivement ou négativement. La faiblesse et les croyances font partie de ces traits qui font de nous des humains
Arrêtez cela tout de suite! Pour les commentateurs aussi!
Gacece ou est-ce que vous appelez gufobeka!!!!!! le discours du Président de l’Assemblée est passé sur tous les réseaux ,le journaliste ne fait qu’un éditorial d’un professionnel pour essayer de contextuariser la communication de la deuxième personnalité du pays avec un discours ambigu alambiqué sur des chimères……..Faut-il lancer des fleurs pour une sortie fracassante ratée pour casser les banyakuzimu/ou dire qu’un boutiquier n’est pas un agent complet de la chaîne de valeurs? et qu’il ne contribue en rien au niveau de la valeur ajoutée d’une économie donnée et qu’il ne vaut rien. Soyons sérieux tout de mème. Plutôt si vous avez des connections dans ces cercles oints demandez -leur de soigner leur communication.
@Bavuga Jean
Vous ne faites que confirmer ce que je disais dans mon commentaire! « gufobeka », c’est parler de quelqu’un ou de quelque chose à démi-mots, sans le nommer. Qu’est-ce qui vous permet d’écrire que le journaliste parlait du président de l’Assemblée Nationale? Et si quelqu’un d’autre, qui n’a pas entendu ce discours, se mettait en tête d’avoir entendu cela de quelqu’un d’autre?
Vous savez très bien que le mot « ikuzimu » peut être interprété de plusieurs manières et chacun prendra ce qu’il voudra. Si vous étiez adulte pendant la campagne électorale de 1993, vous vous souviendrez sûrement des différentes définitions et intentions qu’on a prêtées au mot « isegenya » pour accuser Ndadaye et le Frodebu d’avoir planifier un génocide.
Quand j’écris « Arrêtez cela tout de suite », le message s’adresse à tous ceux qui utilisent ces rhétoriques, incluant vous-même et ceux que vous accusez! Comprenez seulement ce qui est écrit, ni plus ni moins!
« des connexions dans ces cercles oints » : prétention à demi-mots. Arrêtez cela tout de suite! 🙂
@Gacece
« Arrêtez cela tout de suite! Pour les commentateurs aussi! »
Dans notre belle langue nationale, lorsque quelqu’un s’exprime et que l’on lui intime l’ordre de la fermer, « Arrêtez cela tout de suite » signifie: « KAZIBE ».
À l’école primaire, dans les années 1970-1980 (longtemps avant que l’école fondamentale ne s’impose), les écoliers apprenaient les fables de La Fontaine (traduites en Kirundi). Je me rappelle de « Le loup et l’agneau » (Imfyisi n’umwagazi w’intama). Bien traduit et illustrant bien ce que la population burundaise vit depuis quelques temps (je pense notamment à la démolition des « constructions anarchiques », aux propriétaires ou acquéreurs de parcelles à Gasenyi, à Kizingwe (chez Sebatutsi), Bwoga, Zege, Karera et Ntobwe, les tests d’évaluation du niveau des enseignants et j’en passe,… le premier vers de cette fable prend tout son sens: La raison du plus fort est toujours la meilleure ».
Pour revenir un peu plus concrètement à votre injonction « Arrêtez tout cela tout de suite ! » cette fable nous donne la leçon. Lorsque l’agneau réagit tant à la question du loup « Qui te rends si hardi de trouble mon breuvage? » et à la sentence « Tu seras châtié de ta témérité », l’agneau a tenté l’impossible: « Que votre Majesté ne se mette pas en colère, … en aucune façon, je ne puis troubler sa boisson.
La réaction du loup, rendue dans notre langue maternelle, ressemble étrangement à votre injonction:
« Kazibe, uriko urayatobanga n’ubwo, Kandi mwakuyu warantutse ».
M. Gacece, désolé mais la fin de votre commentaire choque. La rédaction vous a reconnu le droit de vous exprimer il n’y a aucune raison de chercher à l’utiliser pour tenter d’empêcher les autres lecteurs d’user du leur. La liberté d’expression est garantie par la Constitution burundaise comme droit fondamental.
@arsène
Vous avez exactement réagi comme je le disais dans mon commentaire ci-dessus : avec votre interprétation personnelle… et vous m’avez prêté des intentions.
« Arrêtez cela tout de suite » ne se traduit pas par « Kazibe! ». J’insiste sur « cela » parce le mot réfère à ce que je venais d’écrire plus haut.
Je n’ai aucune envie de me laisser entraîner dans votre jeu, mais je tiens à rectifier votre traduction… ou plutôt votre interprétation.
« KAZIBE! » = TAIS-TOI!.. ou… FERME-LA! (il m’arrive d’être poli, mais pas jusqu’à ce point!)
Arrêtez! = « Hagarike! »
Arrêtez cela! = « Bihagarike! »
Arrêtez cela tout de suite! = « Bihagarike ubu nyene! » ou « Bihagarike vuba! » ou « Bihagarike vyihutirwa! » ou « Bihagarike ningoga! »…
Remarque! Puisqu’on mentionne aussi l’importance des mots dans cet article, pourquoi avez-vous ajouté « tout » dans mon expression?
@arsène,
Arrêtez de ne pas arrêter cela tout de suite!
Bravo pour tous vos commentaires. Cependant, une question me taraude ! Comment se fait-il qu’une autorité de ce niveau raisonne t-il ainsi ? S’adresserait-il à un électorat particulier ?
Il y a d’autres situations où les forces obscures sont invoquées: quand il s’agit de comprendre l’origine soudaine et inexpliquée des grandes fortunes. Des cas où des personnes ou agents de l’état au départ de condition modeste se trouvent du jour au lendemain à la tête des richesses colossales (immeubles, véhicules, commerces, affaires…). C’est qu’ils ont pactisé avec le diable, m’a expliqué un vieux. Sur le sable au fin fond du lac Tanganyika (ku mucanga), ils ont promis au diable de sacrifier les personnes qui leur sont chères en échange des richesses. Ici le vieux a fait la liaison avec les cas des personnes qui disparaissent sans laisser de traces. En fait, pour lui, ce sont les victimes sacrifiées au diable. C’est bien sûr des explications auxquelles je n’y crois pas. Car s’enrichir énormément peut être le fruit d’un honnête dur labeur, par chance ou par héritage. Ou des biens mal acquis, résultats de malversations diverses. Évidemment si l’état ne fait pas des enquêtes là-dessus comme la loi le lui permet, on peut toujours se contenter de l’explication des forces obscures.
Je trouve que c’est facile d’accuser les forces obscures d’être à l’origine de nos malheurs, puisqu’on ne peut pas trainer celles-ci devant la justice ni faire des enquêtes à leur sujet. On peut pourtant faire des enquêtes sur les dysfonctionnements des services de l’état, par exemple ceux qui, au lieu de former et faire passer des tests de conduite aux motards et tuktuk, préfèrent illégalement distribuer des permis de conduire moyennant des pots de vin. Les conducteurs n’ayant aucune connaissance du code de la route et ne maîtrisant pas leurs engins, la conséquence est évidemment la recrudescence des accidents. Les forces obscures n’ont rien à faire ici, mais elles peuvent servir de bouc émissaires pour esquiver de traiter les vrais problèmes et punir les vrais coupables.
Invoquer des forces obscures. Ibinyakuzimu. D’abprd scientifiquement, rationnellement « Ibinyakuzimu » ni iki? Cela me rappele un autre dirigeant burundais qui avait osé affirmer que dans sa famille hariho uburozi. Et il disait qu’il avait des preuves.
Sire, nous sommes au 20eme siècle. Cela est un discours des gens qui n’ont rien compris à la science. Typiquement africain dans ce que nous avons des plus rétrograges.
On se pose concrètement le cursus académique
Pardon lisez plutot à la dernière phrase : » On se demande quel est le cursus académique de cette illustre personne qui veut justifier ses affirmations en invoquant » Ivyo ukuzimu ».
En Suisse, le personnage burlesque, comparable à notre Samandari national , porte un sobriquet qui fait penser à l’hommage biblique rendu recemment à un homme politique burundais. Le personnage de l’humour populaire suisse s’appelle « Ouin Ouin »….Ce nom mignon fait probablement référence au bruit que font les canards quand ils prennent leur envol…:coin….coin….coin…coin ! Alors quel est le rapport avec le personnage politique qui serait « oint » parce qu’il a découvert qu’en mars, il pleuvait au Burundi ? Et que les tuk-tuk, dont le nom rappelle celui des nuages de moucherons que les Barundi appellent ubutuku-tuku, sont conduits par des jeunes burundais, en chair et en os. Et pas par des fantômes revenant d’outre-tombe. Alors quel est le rapport ? Aucun…bien sûr ! A part la similitude amusante des onomatopées, similitude fortuite entre « Oint »…et « Coin…Coin » Un esprit plaisantin croirait d’ailleurs que celui qui a couvert le personnage politique burundais d’onction sacrée avait peut-être lui-même un peu forcé sur les « joints »…Si, avant de coucher sur papier ce compliment hilarant, il avait fumé dix joints, alors on comprendrait que l’esprit de ce flagorneur, de ce flatteur soit vraiment disjoint ! Wallahi !
« Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement en Dieu… »
« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.
Elle était au commencement avec Dieu.
Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. »
Comme tous les vendredis je commence par lire l’éditorial. Celui d’aujourd’hui je l’ai lu et relu mais je n’ai guère compris de quoi l’éditorialiste parle. Aucun contexte n’est donné. Il semble avoir oublié sa leçon fondamentale du journalisme : Quoi, Qui, Où, Quand, Pourquoi, Comment ? Le texte semble supposer que tous les lecteurs du Burundi et du monde connaissent qui a dit quoi.
@Bellum
L’éditorialiste parle de quelque chose de très concret mais auquel, hélas, touts les lecteurs n’ont pas pu avoir accès. « Habwirwa benshi hakumva bene » comme dit la sagesse burundaise. Vous avez tout à fait raison de le souligner et l’éditorialiste a peut-être raison de laisser ce flou régner car, au pays où la liberté d’expression n’est pas reconnue comme étant un droit fondamental à part entière, il est parfois utile de procéder de la sorte.
« […] bagiye gufatwa bangana iki badafise vya ngombwa. Kumbe bamwe bamwe bashobora kuba bava n’ikuzimu, bashobora kuba bava n’ikuzimu. None wewe woza gutwara moto, ugatwara tuk-tuk, nta vya ngombwa ufise, nta ki, eh!, wehera gusa harya mu muji ugonga abantu. N’ayo maraso, urumva baca bayegeranya bajana hariya i kuzimu. Ivyo ni ibintu, urumva muvyitwararike. Ni co gituma mvuze nti, « musenge, musenge cane, hariya mu madini musenge cane… »
Ceci est un extrait, verbatim, d’un discours récent du « très honorable » [je crois qu’il porte ce titre] président du parlement burundais. Il a été beaucoup partagé sur les réseaux sociaux.
En lisant l’éditorial, il m’a semblé qu’il se référait à ce fameux discours. Je me trompe peut-être.
Bonjour cher éditorialiste,
C’est toujours un plasir de lire ce que vous écrivez. Il faut rester droit dans ses bottes et dénoncer ce discours obscurentiste et misérabiliste.
Notre chère patrie n’a pas besoin de croyances occultes mais de leaders éclairés, visionnaires et bons gestionnaires de deniers publics pour developper le pays et relever les nombreux défis du moment et à venir. Il y en a trop, j’en cite quelques uns: gouverner pour tous et assurer un développement inclusif, asseoir un état de droit qui empêche nos dirigeants de faire des bêtises au nom de la légitimité électorale, c’est la redevabilité; et d’autres…….
Meerci et bonne fin de semaine.