Depuis quelques années, il est devenu monnaie courante qu’un bâtiment s’effondre ou qu’un feu se déclare dans un espace public dans l’un des pays de la Communauté de l’Afrique de l’Est. Ne faudrait-il pas un organe régional de gestion de telles catastrophes ?
<doc7018|right>Le cas le plus récent est celui du marché de Bujumbura, qui a été détruit par un incendie alors que plusieurs voix s’élevaient en critiquant les mesures de sécurité prises par les autorités et la réponse apportée par les services en charge de telles situations au moment des faits. Il s’est avéré que les pompiers burundais n’avaient pas de matériel suffisant, tout simplement.
Le marché de Bujumbura a juste été le point culminant. Avant cela, il y a eu le marché de Jabe, celui de Ngozi ou Kamenge, et la liste n’est pas exhaustive. Les réponses apportées et les enquêtes ont toujours laissé plus de questions que de solutions : est-ce finalement une marque d’incompétence ?
Au Rwanda, deux boîtes de nuits dont le Cadillac, la boite la plus populaire du pays ont brusquement pris feu en novembre dernier, causant des dégâts matériels énormes. Dieu merci, les feux ont pris au moment où les discothèques n’étaient pas ouvertes. Si cela c’était passé un vendredi ou un samedi soir, on se demande les dégâts humains qu’il y aurait eu.
Il y a eu aussi deux bâtiments en construction qui sont tombés sur les ouvriers qui y travaillaient, causant des morts.
En Ouganda, l’effondrement d’un bâtiment en 2011 sur la route Nasser au milieu d’un quartier commercial de Kampala a causé plusieurs morts. Selon la porte-parole de la police ougandaise, Judith Nabakooba, "l’utilisation du matériel inapproprié et le manque d’une planification adéquate sont les principaux causes du drame." Un autre bâtiment sur la rue Lugogo toujours dans la capitale ougandaise s’est écroulé en faisant deux morts, toujours en 2012.
Au Kenya, la même histoire d’effondrement a récemment eu lieu à Nairobi. En juin 2012, à Mlolongo, un bâtiment de six étages s’est effondré en causant plusieurs morts. Juste quatre mois avant, un autre bâtiment à Kasarani en face de la célèbre boîte de nuit "Carnivore" s’était aussi effondré en pleine journée, évitant des centaines de morts si cela avait eu lieu la nuit car il abritait notamment une piste de danse.
Selon Francis Gichuhi, un architecte basé à Nairobi, "ces effondrements sont causés par l’utilisation du matériel de qualité inacceptable et des plans de constructions inadaptés." Exactement comme à Kampala.
Au regard de cette situation alarmante, on se demande si une commission d’urgence ne devrait pas être mise en place par le secrétariat de la Communauté de l’Afrique de l’Est pour revoir la situation des bâtiments (surtout publics) et des lieux de rencontre dans tous les pays membres et fournir un rapport qui permettra aux autorités de prendre des mesures qui s’imposent avant que d’autres citoyens n’y perdent leurs vies.
Car il y a urgence et toutes les forces doivent travailler ensemble pour pouvoir protéger les populations de cette partie de l’Afrique qui a d’autres défis à relever .