Que des femmes hèlent des clients qui se déplacent par le transport en commun, courent çà et là, derrière les passagers pour les attirer en faveur des agences de transport,… Cela ne relève pas de l’ordinaire. Certaines femmes ont brisé ce complexe d’autolimitation vis-à-vis de cet emploi. Alors que le monde célèbre la journée internationale de la fille ce jeudi 11 octobre, Iwacu a été à la rencontre de certaines de ces ‘‘battantes’’.
Au marché Bujumbura City Market, communément appelé ‘‘Kwa Siyoni’’, ce jeudi, elles sont neuf aide-convoyeurs travaillant pour cinq agences de voyage. Au parking des véhicules vers Bukavu en République démocratique du Congo, aux côtés des hommes rabatteurs, Bélyse Kamariza, 20 ans et Adidja Uwimana, font aussi ce travail.
Elles sont là depuis bientôt trois mois. Mme Uwimana, 30 ans, détentrice du diplôme du secondaire en Gestion-Administration, assure que ce travail a amélioré ses conditions de vie. «J’étais au chômage depuis longtemps, je pourvois aujourd’hui à mes besoins». Il estime son revenu à 100 mille Fbu, elle s’en sert pour payer le loyer et la ration.
C’est par l’entremise d’une amie qu’elle a eu vent du recrutement des femmes rabatteuses au sein de l’Agence ‘‘Bora’’. Sa candidature sera concluante. Elles sont maintenant deux femmes au service de cette agence.
Pour Bélyse Kamariza, 20ans, rabatteuse de l’agence Horizon, «être Kokayi, c’est exercer un métier comme tant d’autres». Elle fustige ceux qui stigmatisent les femmes qui exercent ce travail. Elle affirme que les femmes rabatteuses ne connaissent pas de problèmes particuliers dans cet emploi suite à leur féminité. Et aussitôt d’appeler d’autres femmes à intégrer ce travail.
Innocent Ilunga, chef de l’agence ‘‘La gloire’’ qui emploie deux femmes Kokayi, salue les qualités des femmes dans ce métier. «Elles attirent les passagers plus que les garçons». Selon lui, face aux garçons, les clients peuvent être réticents craignant avoir affaire aux voleurs.