25 femmes handicapées (20 de la province Muramvya et 5 de Bujumbura-Mairie) apprennent, du 4 au 8 juin à Bujumbura, comment surmonter la marginalisation et le traumatisme dont elles sont victimes. Cette formation est organisée par le Centre d’encadrement et de développement des anciens combattants (CEDAC), en collaboration avec CISR (Center for International Stabilization and Recovery).
<doc4176|left>D’après Eric Niragira, directeur exécutif du CEDAC, aider les femmes vivant avec handicap à s’intégrer dans la société, à dominer le traumatisme, la marginalisation dont elles sont victimes et à réaliser qu’elles sont aussi capables de contribuer au développement du pays, constituent les objectifs de cette formation.
Il indique que les participantes ont été choisies en fonction de leur état d’handicap physique visible et leurs qualités de leadership. Après, précise-t-il, elles devront, à leur tour, transmettre les connaissances acquises aux autres.
Pour Cameron Macauley, spécialiste de la réhabilitation des gens traumatisés et membre du CISR, les femmes handicapées rencontrent beaucoup de problèmes dans leur vie quotidienne.
C’est même pour cette raison que son organisation, basée à James Madison University, en Amérique, a accepté de financer cette formation.
Il promet d’étendre ses actions dans tout le pays, quand les moyens seront conséquents, notamment pour les femmes aveugles.
"Elles sont aussi capables"
« Cette formation est très bénéfique. Car, elle nous donne l’occasion de constater que les personnes vivant avec handicap sont aussi utiles », témoigne Christine Karorero, une participante de la colline et commune Rutegama (province Muramvya).
Elle indique que les personnes handicapées sont parfois mal vues par l’entourage. Ce qui constitue, poursuit-elle, une cause de traumatisme qui risque d’aggraver leur handicap. «Quand une personne souffre d’un handicap à un âge avancé, elle devient désespérée. Dans ces conditions, elle a besoin d’un appui moral important », signale-t-elle.
Malheureusement, déplore-t-elle, les personnes vivant avec handicap sont méprisées et considérées comme des êtres inutiles.
En plus de ces formations organisées par des bienfaiteurs, Christine Karorero demande au gouvernement de s’impliquer dans la réhabilitation des personnes handicapées. Selon elle, les femmes vivant avec handicap sont plus vulnérables et rencontrent d’énormes problèmes. Dans certains cas, elles sont abandonnées par leurs maris ou maltraitées : « Elles sont incapables de remplir toutes leurs obligations familiales », se désole-t-elle.