Quatre mois après l’arrestation des journalistes du Groupe de presse Iwacu, Christine Kamikazi, Agnès Ndirubusa, Térence Mpozenzi et Egide Harerimana, des experts de l’ONU dénoncent leur condamnation à 2 ans et demi de prison.
«Après un procès entaché d’irrégularités, la condamnation de quatre journalistes à la prison pour avoir simplement exercé leur travail de collecte d’informations n’est pas acceptable », indiquent ces experts onusiens.
Il s’agit de David Kaye, rapporteur spécial sur la promotion et protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression et Michel Forst, rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l’homme et le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire.
Pour eux, les journalistes doivent pouvoir exercer leur travail de manière indépendante et doivent pouvoir accéder librement aux sources d’information. « Nous sommes vivement préoccupés par le fait que les condamnations à des peines d’emprisonnement aient été prononcées à l’issue d’une procédure qui ne semble pas avoir respecté les garanties du droit à un procès équitable».
D’après ces experts, ces condamnations semblent directement liées à leurs activités de journalistes. « Le fait que les journalistes aient été condamnés à l’approche des élections alors qu’ils travaillent pour Iwacu, l’un des derniers médias indépendants du pays, pose des questions sur les motifs véritables du verdict prononcé ».
Rappelons que ces journalistes ont été arrêtés le 22 octobre 2019 alors qu’ils se rendaient en commune Musigati de la province Bubanza pour couvrir des affrontements signalés dans la région.
Le 30 janvier 2020, le Tribunal de Grande Instance de Bubanza les a condamnés à 2 ans et demi de prison et une amende de 1 million de francs burundais chacun. Ils ont été inculpés pour « tentative impossible d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat ».