Dans plusieurs coins de la capitale économique Bujumbura, des vols dans les ménages sont signalés. Les auteurs sont des enfants en situation de rue. Ces enfants sillonnent la mairie de Bujumbura, souvent avec des chiens, mais aussi avec des sacs sur leur dos qu’ils remplissent avec tout ce qui leur tombe sous la main.
Vers 3h du matin, dans un ménage du quartier Mutakura à la 2e avenue, 4 enfants sont surpris à l’intérieur de la parcelle. Les occupants de la parcelle les surprennent, puis trois d’entre eux escaladent le mur et se volatilisent. Le quatrième tombe entre les mains des hommes qui occupent cette parcelle.
La première réaction à la burundaise ne tarde pas, Après avoir été giflé à plusieurs reprises, il sera ligoté. Quelques coups suffisent pour faire parler ce garçon de 13 ans : « Pardonnez-moi, je vous en supplie, c’est Bosco qui nous envoie. »
Cet adolescent avoue que ce Bosco, qui habite le quartier Buterere de la commune Ntahangwa en mairie de Bujumbura, leur achète tous qu’ils amènent. « Même un petit torchon a un prix », assure-t-il. Il fait savoir que son équipe opère la nuit, mais qu’il y’en a d’autres qui travaillent la journée. Et c’est ce même Bosco qui les envoie et leur achète le butin.
Les hommes des alentours sortent des maisons et commencent à se disputer sur le sort à réserver à ce garçon qui tremble de peur. Ils décident de relâcher l’enfant avant que l’inévitable ne se produise, certains ne regardant pas où frapper.
Les vols commis par les enfants sont signalés la journée
A la 16e avenue, au niveau du numéro 42 du quartier Cibitoke, un autre cas de vol commis par des enfants est signalé. Deux jeunes garçons sont en pleine opération dans un ménage. L’un d’eux fait le guet vers l’entrée de la parcelle, tandis que l’autre est dans la parcelle et tire des habits dans une maison à travers une fenêtre entrouverte.
La femme qui occupe la maison est sortie pour vendre du maïs grillé non loin de l’enfant qui surveille. C’est un voisin qui surprend celui qui tire les habits avec un bâton. Comme butin, il a déjà un pagne neuf.
Cet homme l’a interpellé et les deux voleurs ont pris la fuite, laissant leur butin sur place. « Ils sont rapides comme l’éclair et se faufilent dans des endroits difficiles d’accès pour les adultes », témoigne le voisin.
La propriétaire de la maison s’empresse de fermer à double tour la maison. Elle n’en revient : « Je les ai vu mais loin de moi l’idée qu’ils étaient en train de me cambrioler. »
Ces enfants pullulent dans tous les quartiers de la capitale économique. Certains mendient au centre-ville et sur les arrêts bus, d’autres opèrent dans les quartiers périphériques, parfois en compagnie de chiens et de jeunes filles.