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« Des douaniers qualifiés pour une meilleure intégration dans l’EAC »

05/05/2013 Commentaires fermés sur « Des douaniers qualifiés pour une meilleure intégration dans l’EAC »

Depuis l’année académique 1998-1999, la section douane de l’ISCO (Institut Supérieur de Commerce) de l’Université du Burundi n’est plus. Des anciens étudiants de l’Institut estiment que cela entraîne de graves conséquences sur le Burundi et sur toute l’EAC.

<doc7907|left>Pierre Nizigiyimana, doyen de l’ISCO, indique que la décision de suspendre les travaux dans ladite section est venue du ministère des finances. « Auparavant, les étudiants étaient formés sur demande du ministère des Finances, explique-t-il. Le doyen pense que le gouvernement avait raison : « La section douane n’est pas comparable à celle de la comptabilité où les gens peuvent travailler dans le public et/ou le privé. La douane, c’est en grande partie dans l’administration publique et il peut arriver que cette dernière ne soit pas capable de satisfaire toute la demande du marché. » Toutefois, M. Nizigiyimana reconnaît l’importance de la section et doute des compétences des gens qui pourraient travailler dans l’administration douanière sans disposer d’une qualification dans le domaine. : « Quand tu es économiste et qu’on te donne le poste de magistrat, c’est certain que tu ne peux tenir le même langage que le magistrat. »

« Le retour de la section s’avère importante »

Pour les anciens étudiants de la section douane à l’Université du Burundi, il faut la remettre en place, eu égard au contexte régional actuel. « Le personnel formé vieilli et se réduit au jour le jour », déplore Pascal Nahimana, ancien étudiant et président de l’Association Burundaise des Agences de Dédouanement, Transit et Transport (ASBADTT). D’après lui, le marché du travail continue de s’élargir alors que la formation ne suit pas. « L’actuelle loi mettant en place les agences en douane exige au moins une personne parmi les employés ayant un diplôme en douane. L’Office Burundais des Recettes(OBR), qui engage actuellement même des gens qui ne possèdent pas le diplôme de douane, est un cas qui montre que de tels agents manquent sur le marché », mentionne-t-il.

<doc7906|left>Les conséquences du manque de personnel qualifié sont réelles. Charles Nihangaza, fiscaliste et ancien ministre des Finances, assure que l’absence de la section douane a des répercussions négatives sur le travail de l’OBR : « Le résultat avec des gens qui n’ont pas suivi la formation n’est pas évident. La preuve est qu’il y a encore beaucoup de sociétés au Burundi qui ne sont pas taxées. » Il ajoute que «les agences en douane se sont multipliées et sans doute que l’OBR a beaucoup besoin des gens bien formés.»

Même constat chez M. Nahimana : « Il y a beaucoup de techniques de classement des produits qui requièrent une maîtrise du domaine. C’est pourquoi vous voyez l’OBR en train d’offrir souvent des formations à son personnel. » Et de constater que le retour de la section pourrait être très bénéfique pour le Burundi, au moment où celui est membre de la communauté est-Africaine(EAC). « Dans toute l’Afrique, c’est seulement au Burundi et au Cameroun que l’on dispensait cette filière. Par conséquent, cela serait une très bonne chose d’exporter notre main d’œuvre douanière vers les autres pays de la CEA », précise M. Nahimana.

Cyriaque Nizigiyimana, un autre ancien étudiant, abonde dans le même sens : « Il ne faut pas oublier que notre EAC tend vers la mise en place d’un territoire douanier unique, où les déclarions se feront au 1er point d’entrée des marchandises. Nos douaniers seraient les 1ers à être recrutés pour ces opérations car les autres agents des autres pays ne possèdent qu’un certificat de formation. »
Ces douaniers estiment qu’avec les autres diplômés en douane du Burundi, ils pourraient fournir des formations au personnel douanier de l’EAC.

<quote>« Bientôt la formation en douane à l’ISGE ! » François Nibizi, directeur de l’ISGE (Institut Supérieur de Gestion Economique) se veut rassurant : « La présidence de la République a recommandé au ministère des Finances de dispenser une formation dans ce domaine. Les préparatifs sont en cours, nous espérons qu’au mois de mai, les cours commenceront ici à l’ISGE.»</quote>

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