Jeudi 26 décembre 2024

Archives

Des conséquences macroéconomiques à la mesure du désastre

05/05/2013 Commentaires fermés sur Des conséquences macroéconomiques à la mesure du désastre

Baisse de la production, hausse des prix, pertes des revenus au niveau des banques et sur les finances publiques…telles sont les conséquences probables énumérées par Gilbert Niyongabo, professeur d’économie à l’Université du Burundi.

<doc6918|right>« La 1ère conséquence prévisible est la hausse des prix de près de 5% des produits parce qu’il y a pénurie », alerte-t-il. Et d’ajouter : « Comme le marché sera à court terme désorienté, cela va peser sur les coûts de transactions et la mobilité des personnes. »

Les institutions financières ne seront pas à l’abri des dégâts causés par l’incendie. M. Niyongabo indique que les banques ou institutions de micro finances, qui n’ont pas eu de garanties suffisantes de la part des commerçants ruinés, subiront des pertes : « Le commerçant pourra se déclarer insolvable et la banque ne pourra rien faire. »

Côté finances publiques, l’économiste craint une baisse des recettes fiscales. Par exemple, selon lui, le gouvernement perdra 18% des 50 milliards de Fbu (valeur des marchandises et location des étals) comme TVA. Et il estime qu’il y aura des pressions sur les importations pour compenser la quantité perdue. « Ce sont les importateurs qui solliciteront plus de devises. Et la conséquence, c’est le cours de change du Fbu qui monte. »

Quid des solutions immédiates ?

Pour M. Niyongabo, le plus urgent serait d’abord de chercher un endroit pour les commerçants où ils puissent continuer à exercer leurs activités. Bien plus, les banques feraient bien d’arrêter de facturer les intérêts sur les crédits contractés par les commerçants, selon toujours cet économiste. Par ailleurs, il suggère au gouvernement burundais de se porter garant et de payer pour les commerçants les montants des intérêts à recouvrer.
L’exonération des impôts et de la TVA pour les commerçants ruinés pourrait aussi être une autre alternative pour les aider à redémarrer leurs affaires : « Ils n’ont pas pu vendre leurs marchandises, il n’y a donc pas de raison de leur faire cette TVA.»
Quant à la hausse des prix, il faut remédier à la question de pénurie de l’offre en ouvrant d’autres marchés. « Il faut permettre la mobilité des personnes et organiser les parkings, de façon que les gens arrivent à destination à temps, pourra normaliser ou hausser la production à moyen terme », conclut-il.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Que la compétition politique soit ouverte

Il y a deux mois, Iwacu a réalisé une analyse de l’ambiance politique avant les élections de 2020 et celles à venir en 2025. Il apparaît que la voix de l’opposition est presque éteinte. Il n’y a vraiment pas de (…)

Online Users

Total 1 695 users online