Baisse de la production, hausse des prix, pertes des revenus au niveau des banques et sur les finances publiques…telles sont les conséquences probables énumérées par Gilbert Niyongabo, professeur d’économie à l’Université du Burundi.
<doc6918|right>« La 1ère conséquence prévisible est la hausse des prix de près de 5% des produits parce qu’il y a pénurie », alerte-t-il. Et d’ajouter : « Comme le marché sera à court terme désorienté, cela va peser sur les coûts de transactions et la mobilité des personnes. »
Les institutions financières ne seront pas à l’abri des dégâts causés par l’incendie. M. Niyongabo indique que les banques ou institutions de micro finances, qui n’ont pas eu de garanties suffisantes de la part des commerçants ruinés, subiront des pertes : « Le commerçant pourra se déclarer insolvable et la banque ne pourra rien faire. »
Côté finances publiques, l’économiste craint une baisse des recettes fiscales. Par exemple, selon lui, le gouvernement perdra 18% des 50 milliards de Fbu (valeur des marchandises et location des étals) comme TVA. Et il estime qu’il y aura des pressions sur les importations pour compenser la quantité perdue. « Ce sont les importateurs qui solliciteront plus de devises. Et la conséquence, c’est le cours de change du Fbu qui monte. »
Quid des solutions immédiates ?
Pour M. Niyongabo, le plus urgent serait d’abord de chercher un endroit pour les commerçants où ils puissent continuer à exercer leurs activités. Bien plus, les banques feraient bien d’arrêter de facturer les intérêts sur les crédits contractés par les commerçants, selon toujours cet économiste. Par ailleurs, il suggère au gouvernement burundais de se porter garant et de payer pour les commerçants les montants des intérêts à recouvrer.
L’exonération des impôts et de la TVA pour les commerçants ruinés pourrait aussi être une autre alternative pour les aider à redémarrer leurs affaires : « Ils n’ont pas pu vendre leurs marchandises, il n’y a donc pas de raison de leur faire cette TVA.»
Quant à la hausse des prix, il faut remédier à la question de pénurie de l’offre en ouvrant d’autres marchés. « Il faut permettre la mobilité des personnes et organiser les parkings, de façon que les gens arrivent à destination à temps, pourra normaliser ou hausser la production à moyen terme », conclut-il.