« Le détournement des cotisations, la non assistance aux membres en difficulté, la mauvaise gestion des biens, le luxe des dirigeants, la non convocation des assemblées générales, l’augmentation des cotisations sans leurs consentements », sont les principales accusations des membres de l’Association de la Solidarité des Taxi-vélos du Burundi (SOTAVEBU) à l’endroit de leurs représentants.
<doc4020|left>D’après les propos de ces conducteurs de taxi-vélos, la cotisation est passée de 50Fbu à 200Fbu sans aucune explication. Ils se demandent pourquoi cette majoration.
Ils signalent, en outre, que des punitions injustes leur sont souvent infligées. Par exemple, ajoutent-ils, « si par malheur, à midi, les 50Fbu n’ont pas été versés, on paie le double ». Or, précisent-ils, on peut travailler jusqu’à 14 heures sans avoir reçu 500Fbu. Pour eux, cela est plus injuste au moment où dans les restaurants, on a doublé, voire triplé, le prix d’un repas (500 à 1000 Fbu à Buyenzi par exemple).
Ces taxi-vélos exigent des explications sur l’utilisation des 7500Fbu et 3000Fbu, respectivement débloqués par chaque membre pour l’obtention du gilet et de la carte de service. Il faut signaler que cette carte a une validité d’une année.
Ils accusent les représentants de l’association de ne pas se soucier des problèmes des conducteurs. « Si on vole, par exemple, un vélo d’un membre ou s’il est confisqué par la police, nos représentants ne font rien pour débloquer la situation », indique A.N, un conducteur de taxi-vélos rencontré en commune urbaine de Nyakabiga.
Ce dernier indique qu’ils sont contraints de participer aux travaux communautaires. Chaque conducteur de taxi-vélo y participe muni d’un cahier des présences. Une seule absence, mentionne-t-il, est sanctionnée par la confiscation du vélo et le paiement d’une amende forfaitaire.
Des accusations non fondées, plutôt une manipulation
D’après David Dusabe, président de la SOTAVEBU, ces accusations n’ont aucun fondement. Il reproche plutôt ces conducteurs d’être manipulés. M. Dusabe signale que quand un membre tombe malade, l’association paie toutes les factures des soins médicaux.
Il ajoute aussi que quand un conducteur meurt, la SOTAVEBU prend en charge l’enterrement et les frais de déplacement des membres de la famille.
Sur d’éventuels détournements et malversations dont il est accusé, M. Dusabe affirme qu’il y a des chefs des parkings qui n’ont pas versé toutes les cotisations ou l’argent en provenance des sanctions, dans la caisse de l’association. D’où, précise-t-il, l’emprisonnement et le limogeage des détourneurs. Il affirme que des réunions sont souvent tenues et que plusieurs membres y participent activement.
Pas de forcing
Pour David Dusabe, il n’y a pas de forcing quant au versement des cotisations. « Ceux qui veulent vont payer ces 200Fbu », précise-t-il. Il souligne qu’il y a d’autres associations, comme la GABU (Garukira abanyonzi b’i Burundi), très active au Nord de la capitale, qui seraient derrière ce désordre dans la SOTAVEBU.
Notons que les conducteurs des taxi-vélos avaient brandi des pancartes, ce lundi 14 mai, dans les rues de Bujumbura pour manifester contre cette augmentation de cotisation.