Avec la pénurie de carburant, le coût élevé de transport, les fruits sont devenus très chers et les vendeuses de fruits vivent le calvaire.
Lundi le 1er août, des vendeuses de fruits étalent leurs produits sur le bord de la rue qui passe en bas du marché. Leur fatigue frappe le regard des passants.
Sans carburant, le commerce est impossible et elles travaillent à perte. Avec le coût élevé du transport, elles ne font plus de bénéfice. Elles déboursent 5000 BIF pour charger un panier de fruits qu’elles payaient naguère 2500 BIF pour le transport de Bubanza à Bujumbura. Une autre femme qui achète en gros des bananes mûres à Kinama de la commune Mubimbi en province Bujumbura indique qu’elle paie aujourd’hui 15000 BIF ; contre 4000 BIF pour un voyage aller-retour avant la pénurie du carburant.
Et les prix se sont envolés. Ainsi, une seule banane mûre coûte entre 200 et 300BIF.
L’absence de moyens de transport empêche certains clients d’acheter les fruits. « Les clients qui veulent s’approvisionner en grande quantité n’achètent pas faute de véhicules de transport ».
Le manque à gagner est terrible pour ces femmes. Naguère, elles gagnaient entre 7000 et 10000 par jour. Maintenant elles touchent difficilement un bénéfice de 2000 et 3000 BIF. Souvent, elles ne parviennent pas à écouler tous les fruits et ceux-ci finissent par pourrir faute de clients. Parfois, pour parvenir à subvenir aux besoins des familles, elles vendent les fruits à vil prix et elles tombent en faillite.
La crise provoque parfois des conflits conjugaux. « Des femmes qui ont contracté des crédits dans une association sans aviser leurs maris, risquent de divorcer. Plus d’entente dans leur foyer », regrette une détaillante des fruits. Selon cette femme, certaines familles sont le point de vendre leurs parcelles pour payer leurs dettes. « Celles qui n’ont pas trouvé de moyens pour rembourser la dette vivent en cachette ».
Le manque du carburant est devenu un casse-tête depuis le mois d’avril.
Les fabricants des jus de fruits ne peuvent rien en faire ?