Le Président du Syndicat Général des commerçants (SYGECO) affirme que la Banque centrale sanctionne injustement et indûment les clients en procès contre d’autres banques, sans une moindre vérification ni contrôle. Une déclaration faite lors de la présentation d’une analyse critique de la supervision bancaire ce 9 mai, à Bujumbura.
<doc3944|left>« Les banques commerciales profitent de la défaillance de la supervision bancaire pour tricher dans l’exécution des conventions par des moyens répréhensibles », accuse M. Audace Bizabishaka, président du (SYGECO) lors de son exposé.
Il énumère quelques uns de ces moyens : l’utilisation des taux d’intérêts mensuels non conventionnels supérieurs, de loin, aux taux d’intérêts conventionnels, réclamation musclée des remboursements des crédits qui n’ont pas été réellement débloqués par les banques, réalisation des hypothèques des clients par les banques aux prix dérisoires et la revente de ces dernières au prix du marché.
« Les clients n’ont cessé de crier au secours aux dirigeants de la Banque Centrale, mais en vain alors que c’est le seul maître superviseur et contrôleur des banques commerciales », se lamente M. Bizabishaka.
Il ajoute que comme conséquence, les victimes sont obligées de porter plainte au tribunal : « Souvent, ces clients gagnent des procès au premier degré voire en Appel et restent, malgré cela, sur la liste des débiteurs défaillants, les condamnant à ne plus avoir accès au crédit. »
Quelques synthèses des dossiers judiciaires des clients portant plainte contre certaines banques commerciales ont été présentés notamment le dossier de T. J contre la BCB, le S.E contre la BBCI. Tous ont été, selon M. Bizabishaka, victimes du non respect des conventions de crédits.
Arcade Niyongabo, adjoint au procureur général, fait savoir que les banques doivent aussi être jugées si jamais les causes de leur sanction ne sont pas valables : « Il y a des lois qui sanctionnent les banques selon le code pénal », indique-t-il.
Commissaire général de la Brigade anti-corruption, Leonidas Habonimana avoue que le secteur bancaire n’est pas bien maitrisé pour tout ce qui se rapporte à la corruption à cause du manque de spécialistes dans domaine bancaire. Il promet toute fois que de tels cas seront bientôt traités selon les lois existantes.
Signalons qu’il n’avait pas de représentant de la banque centrale (Banque de la République de Burundi) dans cette séance pour réagir à ces accusations.