Des chrétiens, toutes religions confondues, venus de plusieurs groupes de prière de certaines communes de la ville de Bujumbura, ont donné, ce 24 septembre, des aliments et des vêtements aux vingt ménages dont les maisons ont été détruites à Buterere *. La joie était au rendez-vous.
Chaque famille a reçu 5kg de haricots, 10kg de riz, 10kg de farine pour préparer de la bouillie, 5kg de sucre, deux à trois couvertures, 1/2kg de sel, une bouteille (75 cl) d’huile de palme, une quarantaine de savons pour la lessive et la toilette,…
Les jeunes chrétiens, filles et garçons et quelques adultes ont été accueillis par des chansons religieuses, entonnées par les membres des 22 ménages, sous une pluie torrentielle virevoltant dans un terrible vent succédé par un brouillard qui empêchait toute vue au-delà de deux mètres. Une météo qui n’a ébranlé d’un iota leur volonté de secourir leur compatriotes : « A part quelques sacs de riz et de haricots que l’Ombudsman nous avait ramené un jour, personne n’était revenu nous rendre visite », se lamente un de ces habitants qui qualifie le geste des chrétiens de miracle divin : « Nous leur remercions vivement. Que Dieu les bénisse. »
Queen Belle Monique, initiatrice du projet, raconte comment elle a eu l’idée: « J’ai senti en moi, comme un appel de Dieu, qu’il fallait aider ces gens. Ils vivent dans des conditions ignobles, ils sont dans le besoin total. »
Elle avoue que matériellement les jeunes n’ont presque rien : « Chacun aidait suivant ses moyens. Nous avons rassemblé assez d’habits et d’aliments que nous ignorions pouvoir avoir », se réjouit Queen Belle Monique.
Pour elle, c’est une honte pour le pays de laisser des gens passer deux mois sans logement et dormir à la belle étoile. Selon Maître Jean-Claude Tuyizere, avocat des habitants de Buterere, la Justice a donné 90 jours pour trouver une solution à l’amiable : « S’il n’y a pas de réponse, nous allons porter plainte, devant la justice, contre la commune. Le terrain n’appartient pas à l’Etat, mais aux habitants qui possèdent des titres de propriétés datant de 1972 », affirme-t-il.
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*Le 1er août, l’administration de la commune de Buterere a détruit les maisons dans de la cellule Bumwe du quartier Buterere I. L’administration affirme que ce terrain de 10ha appartient à l’Etat. Mais la population assure qu’elle possède des titres de propriété et même des actes de notoriété de l’époque du dernier roi. Le terrain a été vendu à la Sogea Satom pour une somme qui avoisinerait les 200 millions Fbu.