Lors d’une foire, l’engouement des Burundaises pour des sandales fabriquées au Kenya a été le déclic pour un jeune passionné de cordonnerie. Depuis, rien ne l’arrête. Il veut même fabriquer des chaussures en fibres de raphia !
Comment êtes-vous devenu cordonnier ?
Je n’ai pas eu la chance de faire l’école secondaire à cause de la crise de 1993. En 1996, ma famille et moi, nous nous sommes réfugiés vers le site dit chez «Le gentil» à Kamenge. Là, grâce à un prêtre italien, Antoine Balijija, je vais découvrir et m’initier à la maroquinerie et la cordonnerie. J’ai fait une formation de 3 ans. En 2000, j ‘ai décroché un emploi dans une cordonnerie à Mukaza.
Comment avez-vous démarré votre propre cordonnerie?
En 2005, des Kenyans ont fait une exposition-vente ici à Bujumbura. Leurs sandales ont connu un grand succès, les filles de la capitale se sont carrément ruées sur ce qu’elles surnommaient «udukenya», (rires). J’ai eu alors un déclic ! Je me suis dit : j’ai suffisamment d’expérience pour faire le même produit ou, tout au moins, tenter. Je me suis lancé.
Avez-vous rencontré des difficultés pour démarrer ?
La cordonnerie est un métier peu estimé ici au Burundi. Je n’ai pas vraiment été encouragé. Mais moi je voulais faire ce métier. J’ai puisé dans mes maigres économies pour acheter un peu de matériel et j’ai commencé à fabriquer des chaussures. Mais j’ai eu aussi la chance d’être soutenu par un projet des Nations Unies qui fait la promotion de l’industrie (ONUDI).
Et comment évolue votre business ?
Dès la première année (2005), j’ai eu la chance de participer à une foire au lycée du Lac Tanganyika. Cela m’a fait connaître et booster mes ventes. Et depuis ça marche plutôt bien jusqu’à présent.
A combien vendez-vous une paire de sandales ?
Mes prix sont abordables. Depuis 2005, je vends une paire de sandales à 10.000Fbu. Si à la demande du client j’y ajoute d’autres motifs décoratifs, un petit tissu ou de petites perles par exemple, le prix augmente. Il varie entre 12000 et 15000 Fbu.
Votre artisanat est donc rentable…
La cordonnerie, même si certains la sous-estiment, me fait vivre. J’ai fondé mon foyer, je suis papa de trois petits enfants et je subviens à leurs besoins. Oui, je suis indépendant financièrement.
Vous employez combien de personnes ?
Six personnes travaillent ici à temps plein.
La concurrence ne vous fait pas peur ?
Pas du tout, j’ai confiance en mon travail. Si j’ai tant de clients, c’est parce qu’ils reconnaissent la qualité de ce que je fabrique. J’ai formé quelques personnes qui ont décidé d’aller ailleurs, ça ne m’inquiète pas pour autant (rires)
Vous ne visez pas l’exportation de vos sandales à l’étranger ?
J’ai déjà participé aux foires régionales de la communauté africaine de l’Est au Rwanda, en Ouganda et en Tanzanie. Les femmes tanzaniennes ont beaucoup aimé mes sabots.
Quels sont vos défis aujourd’hui ?
L’importation du matériel (cuir, lyers, heard leather,…) en Ouganda ou au Kenya n’est pas facile. Mais aussi je suis parfois dépassé par les commandes faute de personnel qualifié. Je me retrouve dans l’obligation de repousser certaines des commandes pour respecter la date de livraison.
Vos projets d’avenir ?
Former une dizaine de jeunes pour avoir plus d’employés qualifiés et agrandir mon entreprise. Je compte m’appuyer sur eux pour créer des branches de ma boîte à l’intérieur du pays. Ce n’est pas tout, si j’ai un capital, j’aimerais aussi mettre sur pied une unité de transformation et de production du cuir, pour ne plus m’approvisionner à l’étranger. L’autre challenge que je me suis lancé est de faire des chaussures en fibres de raphia. J’ai déjà tenté avec deux paires de chaussures, elles ont trouvé des acheteurs. Je compte bien recommencer.
Que diriez-vous à un jeune qui veut se lancer dans l’artisanat?
Il n’y a pas de sot métier. Aussi longtemps que l’on gagne sa vie honnêtement, il n’y a pas de jobs à sous-estimer. Il faut aussi que les étudiants se rendent compte que le chômage augmente, la connaissance d’un autre métier peut être une roue de secours.
Bio express
Aîné d’une fratrie de trois enfants, Désiré Ndikumana est né en 1982 à Kamenge. A cause de la crise de 1996, il est obligé d’interrompre ses études après la 6ème année primaire. A 15 ans, il commence une formation en maroquinerie et cordonnerie. Depuis, il est établi à son compte. Désiré Ndikumana est marié et père de trois enfants. En dehors du travail et de sa famille, il aime la musique, la danse et les exercices de musculation.
>>> Témoignages
«Grâce à cette formation, créer une collection de chaussures »
Nadia Irakiza suit depuis deux mois une formation non payante à l’atelier de Désiré. Une expérience qui a déjà porté des fruits
«Depuis un mois et demi, j’ai déjà réalisé deux paires de chaussures, parées de pagnes et accessoirisées de bracelets et de boucles d’oreilles. J’ai huit commandes de chaussures en cours » dit fièrement Nadia Irakiza. Pour cette étudiante dans le département de marketing en 3ème baccalauréat, suivre cette formation est une étape importante dans sa démarche de créer une collection de chaussures et autres accessoires en pagne.
«J’aime tout ce qui va avec le pagne et Désiré est le mieux placé pour m’apprendre à travailler la chaussure et le pagne», affirme cette étudiante.
Malgré l’incompréhension de son entourage, elle ne se décourage pas : « Mes camarades de classe s’étonnent de me voir suivre cette formation». Actuellement, Nadia envisage de suivre son mentor encore quelques mois. «L’expérience que j’aurais acquise me permettra sans doute de lancer ma propre affaire». Elle espère se servir de ses connaissances en Marketing pour attirer la clientèle.
«L’évolution de Désiré me laisse sans voix…»
Ami d’enfance de Désiré Ndikumana, Onesphore Rubera n’en revient pas quant au succès de son ami.
«Je connais Désiré depuis ma tendre enfance, on habitait le même quartier», raconte Onesphore Rubera. Très jeune, Désiré perd ses parents. «J’ai pu continuer mes études, chance que n’a pas eu Désiré», regrette Onesphore.
Mais depuis le site des personnes déplacées, Onesphore verra «Wamvuzo» (sobriquet de Désiré) s’initier à la maroquinerie et à la cordonnerie. «Il a commencé à fabriquer des ceintures et des portes-monnaies en cuir». D’après Onesphore, Désiré «devait se démener pour faire vivre ses petits frères.»
Onesphore est admiratif. Il se souvient que de nombreux jeunes ont basculé vers la délinquance. Mais son ami a su se débrouiller, exploiter ses talents pour monter son propre business. Et de conclure : « son succès actuel est le prix de ses efforts, il le mérite.»
>>>Conseils d’un pro
«Cet entrepreneur doit judicieusement estimer le prix pour ne pas travailler à perte»
Pour Pierre- Claver Nduwumwami, le directeur général du Burundi Business Incubator, l’artisan doit savoir profiter de ses sorties dans la sous-région pour vendre.
«Le prix est un élément du marketing qui est difficile à manipuler pour un chef d’entreprise» fait savoir M. Nduwumwami. Toutefois, le jeune entrepreneur ne doit pas vendre au même prix si le coût de production (la matière première) est élevé. Ce qui, selon le D.G de la BBIN serait un mauvais calcul.
Il est donc sage, conseille M. Nduwumwami, d’augmenter les prix de vente afin de garder une marge bénéficiaire raisonnable. Toutefois, il conseille à l’entrepreneur d’accompagner cette augmentation de prix «par un bon marketing, une bonne promotion, un bon service à la clientèle, etc.»
M. Nduwumwami recommande également à cet entrepreneur de tirer profit de ses sorties dans les foires. «Il peut profiter de sa présence dans ces expositions en signant des contrats avec des clients sur place». Cependant, cet engagement nécessitera une production suffisante et régulière. Pour obtenir ce dernier résultat « il lui faudrait évidemment un personnel qualifié et motivé»
M. Nduwumwami exhorte l’entrepreneur à se perfectionner en gestion de ressources humaines et de maîtriser les coûts fixes et variables de production.
Ewe NDAYISABA, aho uvuga ngo ntibavuge made in BURUNDI , wibagiye ko nibihugu bikora indege usanga nk ibaba ryakorewe Allemagne, Igisusu muri Angleterre , hublon muri espagne ,I moteri muri france, etc,,, aho hooose ugasanga ubutare bwavuye muri Africa, vyoose bakaza kubiteraniriza i toulouse,,none kirabuza ko bandika Made in France,,,ni aka rorero nguhaye . Ama industrie yooose akora uko,, ico utaronka aha ukigura ailleurs ,,,kandi ico usohoye uracitirirwa Donc uyu Désiré ni uwo gushigikira,,na jewe ninza i Burundi nzomushorera kweli,,
comment parlez vous de chaussures made in Burundi alors que la matière promière provient de l’extérieur. mème l’aiguille
Produire est différent de fabriquer cher faible in….
imana ishimwe.
aba nibo dutegerezwa gufasha cane gose.
iyunvire afise abako 6
aronse infashanyo yamamashine nibikoresho ,hama abarundi bakagura ibirato vyiwe bataravye inyuma nimbere
wiyunfiko vyoca bigenda gute:
-abakozi biwe boshika no kuri 50 kandi bahemba neza
-igihugu cacu coba gifishi iduka industrial rishora ibirato vyabanyagihu
-mwenyeyo yoca atunga bigaha akarorero abanti ba jeunes bafise ivyiyunvire vyiza
-abarundi na bacongo bazwi ko bijukira politic ariko barihenda amahera ahiye ari muri business.THE ERA OF TRANSACTION IS NOW
KOMERA MUTAMA NATWE ABARUNDI NABANYARWANDA MUVYASHARA MURI ZIMBABWE NA ZAMBIA,MOZAMBIQUE TURAGERAGEZA