A la ferme de Randa, le conflit risque de dégénérer. La commune de Bubanza vient de former un comité de 10 personnes chargé de recenser les terrains cultivables à louer, et d’inciter les riziculteurs à payer les frais de location à la commune. Les gestionnaires de la Ferme de Randa crient au scandale.
Une équipe de 10 personnes vient d’être composée par la commune de Bubanza. Selon l’administrateur communal, Nicodème Nkurunziza, cette équipe, avec l’aide de la police, sera chargée de recenser les terrains à louer aux riziculteurs. Inadmissible pour Daniel Simbaruhije, directeur général adjoint de la Société Mixte pour l’Exploitation de la Ferme de Randa (SER). « C’est une violation pure et simple de la loi et c’est punissable » martèle-t-il. Selon lui, la Ferme de Randa est une société d’économie mixte de droit privé. Elle est régie par la loi no1/002 du 06 mars 1996 portant sur le code des sociétés publiques, para publiques et des sociétés privées. Deux camps se dégagent parmi les riziculteurs. Certains soutiennent le conseil communal de Bubanza, d’autres sont pour la société qui exploite la Ferme de Randa. Ces derniers précisent qu’ils vont eux aussi constituer un comité de 20 personnes pour contrecarrer les actions de la commune de Bubanza. Selon eux, ils sont décidés à se battre. Des bagarres risquent de se produire selon N.K, un habitant de cette localité. Pour Daniel Simbaruhije, c’est une provocation de la part de la commune, vu que l’affaire est déjà devant la Cour Administrative de Bujumbura. « Ces agissements du conseil communal risquent de porter préjudice à la commune. » observe Richard Niyongabo, un habitant de la commune Bubanza.
» La position du conseil communal reste inchangée «
L’administrateur communal est catégorique. Selon lui, la décision prise par le conseil communal le 23 mars 2012 demeure inchangée. « La commune va continuer à percevoir les recettes de la location des terrains cultivables de la Ferme de Randa. » déclare-t-il. Déjà en 2011, la commune de Bubanza a perçu l’argent des loyers destiné à la Ferme de Randa. Un montant qui s’élève à plus de 10 millions de francs burundais. Un hold-up, selon les responsables de la Ferme. D’après des sources concordantes, cet argent ne serait plus dans les caisses de la commune. Selon elles, cet argent a été géré d’une manière obscure. Et pourtant, dans sa correspondance du 5 août 2011, le gouverneur de la province Bubanza, Jacques Kenese, avait ordonné le versement de cet argent sur le compte de la Ferme de Randa. « Cet argent ne sera jamais rendu à la Ferme de Randa. » rétorque Nicodème Nkurunziza. Selon lui, c’est le gouvernement qui va décider du sort de cet argent. Pour l’administrateur communal, ces autorités ne sont pas au courant des magouilles qui se passent à la Ferme de Randa. Jacques Kenese a promis de réagir là-dessus dans les jours à venir. Toutefois, il souligne qu’il va veiller à ce que la sécurité ne soit pas perturbée ou que des heurts éclatent entre les deux protagonistes. En outre, il conseille aux deux parties d’attendre la décision de la justice. Cette affaire sera entendue le 25 juin 2012.