464 personnes mortes et 2017 hospitalisées depuis 2008, des véhicules sans plaques, des mauvais chargements, des voitures sans phares, sans rétroviseurs, sans pare-brises, bref « des cercueils volants » dans les routes de Bujumbura.
Selon Nickson Habonimana, représentant de l’Action pour le respect de la vie humaine, cette situation est catastrophique et devait inquiéter plus d’un. C’est qui est regrettable, s’insurge-t-il, tous ces scénarios dramatiques se passent aux yeux de la police et de l’Office des transports en commun (OTRACO). Cependant, signale-t-il, c’est bel et bien ces institutions qui ont en charges qui accordent des attestations de contrôle technique et des autorisations d’assurer le transport des personnes et biens. Pire encore,« la plupart des véhicules sans phares, sans plaques, sans pare-brises, … sont de la police et de l’armée alors que ce sont eux qui devaient prêcher par le bon exemple », déplore-t-il.
Qu’en est-il au juste ?
Comme indique par Nickson Habonimana, sur tous les « parkings » du centre ville de Bujumbura, à l’exception des taxis voitures, la plupart des hi aces et quasters sont physiquement vieux. Quelques uns éprouvent de la peine à démarrer sans qu’on pousse. A l’intérieur, les sièges sont obsolètes et une odeur nauséabonde s’y dégage. Les passagers se lamentent car « obligés de s’asseoir à cinq ou sur des petites chaises ou sur des sièges qui risquent de déchirer leurs habits s’ils ne fassent pas attention ». Pour quelques hi aces et quasters, les sachets ont remplacé les pare-brises. A la moindre gouttelette de pluie, les passagers moins résistants sont obligés de quitter la voiture pour aller s’abriter. Il faut noter que parmi les voitures non immatriculées, on y trouve des véhicules de la police et de la Force de défense nationale (FDN). Les motards essaient de se conformer à la loi mais quelques uns ont des vieux casques et roulent à grande vitesse. En cas d’accident, les chances sont minces de survivre. Sans phares, sans protection corporelle et non assurés, les taxi-vélos assurent le transport voire pendant la nuit. D’après Nickson Habonimana, les deux institutions en charge de contrôler la circulation routière se jettent le tort. Contacté à propos, Nicodème Nizigiyimana, directeur général de l’OTRACO s’en lave les mains. « Il faut demander à la police spéciale de roulage (PSR). Il y a des véhicules que nous attrapons et qu’on demande à la police de les confisquer, mais à notre grande surprise, nous les retrouvons en circulation ». Il dit que la police ferme les yeux sur certaines fautes et quelques policiers seraient complices dans l’octroi des faux papiers de contrôle technique. Le commissaire général de la police spéciale de roulage (PSR) Eustache Ntagahoraho a promis de s’exprimer à propos prochainement. Légende : -Nickson Habonimana, représentant de l’action pour le respect de la vie humaine