Ces derniers jours, les camps de transit des réfugiés de Sange et Kavimvira à l’est de la RDC accueillent des réfugiés burundais. Plus 20 familles sont enregistrées par jour. Le mouvement a commencé, il y a deux semaines. En attendant l’aide, ces réfugiés vivent de la mendicité.
Au camp de transit des réfugiés de Sange, situé à 15 km de la rivière Rusizi, à la frontière burundo-congolaise de la commune Buganda en province Cibitoke, des familles burundaises se rendent vers ce site situé dans la plaine de la Rusizi en territoire d’Uvira.
Pour avoir de quoi manger, ces réfugiés rencontrés sur place, adultes et enfants se livrent à la mendicité en attendant l’aide humanitaire. D’après un habitant de Sange, les enfants sillonnent les avenues, maison par maison pour demander de l’aide.
Fabien Nzoyihaya, un réfugié burundais originaire de la province Muyinga, affirme qu’il vient de passer trois mois dans le camp de transit de Sange et que la situation alimentaire va de mal en pis. Il a perdu l’espoir d’avoir l’asile.
Ce père de 6 enfants indique qu’il ne peut pas rentrer chez lui car rien ne prouve que la situation en matière de sécurité a changé. «A l’approche des élections, nous sommes de temps en temps confrontés à des perturbations de la sécurité».
Jeannette Ndikuriyo, originaire de la province de Bubanza, est une mère de 5 enfants. Elle est âgée de 45 ans et vit dans ce site de transit depuis deux semaines. Selon lui, des cas d’intolérance politique entre les militants du CNL et du Cndd-Fdd signalés dans différentes communes de sa province, ne rassurent pas : «Si rien n’est fait, la situation risque de dégénérer ».
C’est la même situation dans le camp de Kavimvira à moins d’une dizaine de km de la frontière de Gatumba. Les enfants et parents mendient tous pour trouver quoi mettre sous la dent dans la ville d’Uvira.
Outre le manque de nourriture, ces réfugiés burundais déplorent le manque de médicaments dans les deux camps de transit. Ces Burundais réclament d’être transférés dans un vrai camp de réfugiés afin que leurs enfants puissent aller à l’école d’autant plus que l’année scolaire approche.
Ces Burundais demandent le statut de réfugié
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés et la Commisssion nationale pour les réfugiés (CNR) à Uvira se disent conscients de ces problèmes.
Franck Ngandu, responsable du CNR en charge de ce camp de transit de Sange, compte au moins 20 à 40 familles burundaises par jour qui sont enregistrées dans ce site.
Selon lui, les autorités pensent déjà comment leur accorder le statut de réfugiés afin que ces familles soient transférées dans les camps de Mulongwe et Lusenda se trouvant dans le territoire de Fizi. Cela leur permettra d’avoir accès à la nourriture, aux soins médicaux et à l’éducation pour les enfants. «En attendant, il faut que ces réfugiés burundais fassent preuve de patience », tient-il à souligner.
Certains Congolais interrogés ne veulent pas que ces réfugiés burundais soient transférés loin de chez eux car ils veulent les embaucher dans des activités champêtres. Malula Ndabwirwa Rukalisha, chef de la cité de Sange explique que les Burundais sont de bons agriculteurs. «Mais cette situation nous inquiète à Sange, il y a risque de surpopulation dans cette localité».