Soucieux d’optimiser les dérivés de l’apiculture, des apiculteurs de Bubanza se sont lancés dans la fabrication des bougies à base de la cire. Une aubaine pour plus de mille familles.
Ils sont plus de 1800 femmes, hommes et jeunes à se lancer dans cette entreprise innovatrice. Tous ont été formés par Désiré Nduwayezu, un jeune de Bubanza, après avoir bénéficié, à son tour, durant deux ans, d’une formation en apiculture, en Ouganda, au Kenya et au Soudan du sud. Pour un meilleur encadrement, il a d’abord rassemblé les apiculteurs de Bubanza dans un groupement dénommé « Fédération des apiculteurs de Bubanza » (FABU).
Pour être plus rentable, Médiatrice Niyonzima, la gestionnaire, indique que les membres de la FABU ont été répartis en petites associations. A Bubanza, elle parle d’une trentaine éparpillée dans différentes communes surtout riveraines de la Kibira. Et de préciser que la production hebdomadaire est de 1000 bougies voire plus durant la saison sèche. « C’est à cette période qu’on enregistre une bonne production de miel, les abeilles étant plus à l’aise dans leur déplacement à la recherche du nectar, explique M.Nduwayezu.
De couleur blanc-cassé, l’initiateur affirme qu’une bougie à base de la cire est résistante et peut-être utilisée durant sept jours. Et son prix varie entre 2000Fbu et 3000Fbu contre 300Fbu pour la bougie ordinaire.
M. Nduwayezu signale que la technique de fabrication est simple : « On met la cire dans une casserole et on la chauffe durant une trentaine de minutes. Après, on attend que le liquide se refroidit.»
Entretemps, poursuit-il, des hommes coupent des bambous qui servent de moules, tout en laissant un petit trou. Vient alors le travail des femmes et des jeunes filles qui se chargent d’y placer des cordelettes de coton ou des mèches à bougie. « On verse alors ce liquide dans ces moules. Après une trentaine de minutes, il s’est déjà compacté et on peut écraser le moule pour récupérer la bougie. »
La gestionnaire de la FABU indique qu’ils n’ont pas encore pu se procurer des moules modernes réutilisables.
Satisfaction des utilisateurs
Aujourd’hui, la fédération compte 2300 ruches traditionnelles et 200 modernes. D’après M. Nduwayezu, une ruche moderne donne 50 kg de miel par an tandis qu’une traditionnelle ne produit qu’un dixième pour la même période. Le bilan annuel est estimé entre deux et trois tonnes de miel.
Gabriel Gahungu, un utilisateur de la commune Mpanda, province Bubanza, indique que ces bougies ont une excellente combustion.
Réagissant sur le prix, il affirme qu’elles ne sont pas chères comparativement à leur durée d’utilisation : « Par semaine, j’utilisais plus de dix bougies, mais aujourd’hui une seule suffit. »
Et Kabura, un habitant du chef-lieu de la province Bubanza, d’ajouter que ces bougies ont une meilleure luminosité : « Nos enfants les apprécient beaucoup durant les cours du soir ou les devoirs à domicile.»
A Bubanza, on leur attribue des vertus médicinales. « Dès que j’ai commencé à les utiliser, il y a quelques mois, je me suis senti mieux », assure un vieil homme du chef-lieu de la province Bubanza, disant souffrir de problèmes respiratoires. M.Nduwayezu ajoute que leur fumée chasse les moustiques. « Elles exhalent aussi un parfum léger et agréable aux personnes souffrant de maladies respiratoires. »
Joint par téléphone, Dr Léonard Bivahagumye reconnaît que le miel a des vertus médicinales. « Mais quand il y a eu combustion, je ne saurai dire avec exactitude si ces qualités restent.»
Signalons que la FABU rassemble actuellement des éleveurs des provinces Cibitoke, Rumonge, Kayanza, Ngozi et Mwaro.
Une très bonne initiative à soutenir!