Depuis plus de deux semaines, l’Aprodh, à sa grande stupéfaction, doit se munir d’une autorisation écrite pour visiter les prisonniers.
Ce 6 mars, vers 15h, des policiers ont refusé à Mathias Habimana, représentant de l’Aprodh dans la province de Cibitoke, l’accès à un cachot. Il indique que c’est la première fois qu’on m’interdit de visiter les prisonniers et qu’on me demande une autorisation écrite du ministère. « Je n’ai pas reçu de lettre officielle qui nous interdit de visiter les prisons ou d’avoir des informations. Toutefois, nos observateurs dans les provinces de Ngozi, Bubanza, Rumonge, Gitega et Rutana se sont dit inquiets de ne plus y avoir accès, même si les cachots ne sont pas concernés », déplore Pierre-Claver Mbonimpa, président de l’Aprodh. Et de poursuivre : « Quand j’ai parlé à certains directeurs, ils m’ont dit qu’ils ont reçu cet ordre, par téléphone, de la part du directeur administratif et juridique au ministère. » Il ajoute que l’Aprodh n’a pas compris les motivations de cette décision. Ainsi, la collaboration s’est arrêtée.
« Dès que j’ai reçu l’ordre de mes supérieurs, j’ai immédiatement transmis le message aux représentants de l’Aprodh qu’aucune information ne leur sera désormais transmise », affirme Aloys Habonimana, directeur de la prison de Ngozi. C’est la même situation qu’à la prison de Bubanza, confirme son directeur. Il indique que c’est un ordre qui doit être suivi à la lettre. Et d’assurer que l’absence de l’Aprodh dans les prisons ne posera aucun problème.
Dans les prisons de Mpimba et Rumonge, ils ont une autre interprétation quant à la décision non écrite du ministère. « Certains font une mauvaise interprétation de l’injonction. M. Mbonimpa peut visiter les prisonniers. Chaque visite doit être signalée et nous devons vérifier tout ce qui est en sa possession au moment où il entre », tranquillise le directeur de la prison de Mpimba. Celui de Rumonge tient les mêmes propos, tout en précisant qu’une autorisation écrite du cabinet du ministre de la Justice est obligatoire.
Cette injonction verbale étonne Mbonimpa
Quand je fais des descentes dans les prisons à l’intérieur du pays, explique M. Mbonimpa, j’avertis plusieurs jours à l’avance le directeur de la prison, l’administrateur et même le gouverneur. « Alors pourquoi le ministère nous demande une permission, alors que, depuis 2002, nous avons des autorisations de visite des ministères de la Justice, de l’Intérieur (Police de la sécurité Intérieure) et de la Défense. » Cette injonction verbale étonne le défenseur des droits de l’Homme. « Qui plus est, notre travail n’a enregistré aucun manquement. »
Au niveau du ministère de la Justice, on s’étonne des interprétations diverses des directeurs des prisons ou des membres de l’Aprodh. Déo Suzuguye, directeur des Affaires pénitentiaires, note qu’il faut seulement demander une autorisation pour savoir le type d’activité qui y sera menée pour une bonne traçabilité. « Pour ce qui est des autorisations antérieures (2002), l’Aprodh doit approcher le ministère pour trouver une solution. »
Iwacu a essayé de contacter le directeur administratif et juridique du ministère de la Justice, sans succès.
Des conséquences pourraient survenir…
Si les autorités commencent à rendre difficile l’accès aux prisons pour l’Aprodh, les conséquences seront énormes, selon M. Mbonimpa. « Il n’y aura plus d’assistance judiciaire au cas par cas, surtout pour les 53 membres du parti MSD emprisonnés à Mpimba, leurs avocats étant pris en charge par notre association. A la prochaine audience, ils ne seront peut-être pas assistés. » Il y a aussi l’enregistrement à l’état-civil des enfants qui naissent dans les prisons et l’approvisionnement en lait, savons, serviettes hygiéniques pourraient poser problème. Et de conclure : « Les descentes que nous effectuons avec les substituts et procureurs pourraient ne plus avoir lieu alors qu’elles produisaient beaucoup de résultats. Des ateliers de restitution sont organisés, par la suite, pour améliorer les conditions carcérales.
Bien dit Me Kirasha! Rien d’anormal. les Ong ne sont pas au dessus du Gouvernement.Sauf au Bdi où elles le sont. Elles profitent de mamque d’experience et de naïveté de dirigeants actuels qui selon eux les » aides » priment sur la souveraineté nationale.
Ce qui m’étonne, c’est de voir la réaction de Pierre-Claver. Tu tapes, tu tapes, tu tapes, et quand on tape en retour, on fait des cris et des grimaces. Wunywe, c’est comme ça qu’on fait la politique à la burundaise. Quand tu étais peintre, je peux parier que personne ne te mettait les batons dans la rue. Demain, ça sera le tour des Eveques, qu’ils ne soient pas surpris quand le boomrang va les frapper au moment où ils ne s’y attendaient pas. La politique est un sport de contact des fois.
Un pouvoir aux abois qui continue de s’attaquer aux organisations de la Société civile alorq que ces dernières font un boulot fantastique au risque de leur vie..! En effet, n’eut été des pressions tant nationales qu’internationales sans précédent (y compris en provenance du président OBAMA lui-même), M. MBONIMPA qui dénonçait les entrainements militaires dans l’est de la RDC, des milices Imbonerakure, serait peut-être toujours en tôle où il serait mêmem mort…!!!! Pourtant ce qu’l a dénoncé et que le Gouvernement CNDD-FDD démentissait (mensonge d’Etat inacceptable dans un pays de droit) a été révélé au grand jour par une enquête des NU (MONUSCO) mais aussi par un reportage de RFI dans la région de Kibila Ondes. Suite à ces deux informations que MBONIMPA avait déjà révélées par ailleurs, le Gouvernement incompétent, violent et corrompu du CNDD-FDD a immédiatement rapatrié ses milices paramilitaires. Des fois, je me demande comment les Burundais ont pu supporter pendant 10 ans un gouvernement aussi irrationnel et incompétent dans ses agissements ? Heureusement tout a une fin et j’espère que celle du Gouvernement CNDD-FDD est proche. !! Let us wait and see…!
Mesure inadéquate au mauvais moment!
Si il n’y a pas d’autres motif rien d’anormal que d’avoir une autorisation car une prison reste une prison =lieu d’incarcération pourvu qu’il y ait moins d’injustice sinon c’est inquiétant!
Batinya yuko mumenya ingene basafisha abantu mugasho batavugwa rumwe niyo ntwaro yamicombero 2