Facteurs climatiques et environnementaux, deux éléments à prendre en compte pour avoir un « bâtiment vert ».
« La manière dont les bâtiments sont planifiés et conçus aujourd’hui a une implication directe sur leurs factures énergétiques », dixit une note de l’Organisation des Nations unies pour l’habitat (Onu-Habitat).
Certains critères devraient entrer en jeu pour qu’une maison soit appelée « bâtiment vert », entre autres la minimisation de la demande énergétique et la maximisation de la part des sources d’énergie renouvelables, etc.
Le moindre coût énergétique est une des principales caractéristiques des « bâtiments verts », selon Musasu Kimeu, un architecte kenyan. « L’analyse du site, la trajectoire du soleil, des vents dominants, la topographie du site ainsi que la végétation doivent guider tout projet de construction.»
L’architecte dit que la présence des rivières, des cours d’eaux, des vallées, des montagnes… peuvent favoriser ou obstruer le refroidissement naturel, la ventilation et l’ombrage. « Comprendre l’ensoleillement dans la journée et tout au long de l’année facilite une analyse qualitative des rayons solaires, de l’ombrage du site ou d’une partie de la construction », explique-t-il.
Ainsi, un bâtiment devrait être développé le long de l’axe Est-Ouest, et ses façades principales (fenêtres et portes) devraient faire face à la direction Nord-Sud. Cela permet, assure-t-il, de minimiser l’exposition directe au rayonnement solaire. M. Musasu ajoute que la végétation aide dans la régulation de la température et la réduction de la poussière dans les zones urbaines. « Les arbres, quant à eux, agissent comme des coupe-vent et produisent l’oxygène grâce à la photosynthèse. »
Quid de la ville de Bujumbura ?
De nouvelles constructions en verres se font remarquer. Il s’agit surtout d’hôtels, de magasins, d’agences de compagnies téléphoniques, etc. En se référant à leur couleur, certains les surnomment « green buildings ». Ils sont, pour eux, un signe de développement urbain. Or, selon l’architecte Kenyan Musasu Kimeu, ces derniers emmagasinent la chaleur d’où le recourir aux climatiseurs pour pouvoir y travailler.
Pour lui, il faut privilégier la ventilation naturelle. Sous couvert d’anonymat, un des comptables d’un « green building » affirme que les factures d’électricité sont très élevées. « Pour pouvoir supporter la chaleur, nous devons climatiser les salles toute la journée. »
Musasu Kimeu signale que 70% de la production énergétique mondiale est consommée par les établissements humains.
Il appelle les gens à ne pas faire du copier-coller : « Certaines gens voient des buildings d’Europe, d’Asie, de l’Amérique sur des photos, à la télé et sans considérer les conditions climatiques, sans faire une étude pédologie, ils copient les mêmes modèles ». D’après lui, les architectes et les propriétaires des maisons devraient collaborer pour trouver un modèle approprié pour chaque coin.