La ministre des Télécommunications, de l’Information, de la Communication et des Relations avec le Parlement a interdit à tous les organes de presse audio-visuels et écrits de publier, commenter ou faire des analyses en rapport avec les enquêtes en cours sur le carnage de Gatumba.
Faire de la censure un outil de gestion de l’opinion publique est certainement la plus mauvaise réponse que l’on peut apporter après une tragédie comme celle de Gatumba.
En ces moments difficiles pour le Burundi, je voudrais encore rappeler que les médias sont des alliés et non des adversaires du gouvernement.
Avec Gatumba, nous sommes tous concernés. Les journalistes sont avant tout des Burundais, qui aiment leur pays, qui ont un métier avec son éthique et sa déontologie. Que le gouvernement exige de la part des médias responsabilité et professionnalisme personne ne peut le contester. C’est même son rôle.
Mais le gouvernement ne peut pas exiger, ne peut pas sélectionner ce que les médias peuvent traiter ou pas. Nous sommes au service des citoyens. La liberté d’expression est un droit fondamental reconnu dans notre Constitution et les médias burundais ont participé dans la construction de la démocratie, du dialogue national. Le parti au pouvoir a d’ailleurs profité de la liberté de la presse pour s’exprimer lorsqu’il était encore mouvement rebelle…
Par ailleurs, le travail des journalistes peut contribuer à la découverte de la vérité. Et, pour Gatumba, les Burundais veulent savoir la vérité. Que le gouvernement crée un climat positif et nous laisse faire notre travail. Le Burundi compte des médias responsables.
Et puis, à l’heure d’internet et autres Facebook, c’est une illusion de croire que l’on peut encore censurer une information. On peut fermer toutes les radios et journaux cela n’empêchera pas l’info de circuler. Sur toute la planète. La censure est un combat perdu d’avance.