Deux semaines après la visite de Smaël Chergui, commissaire paix et sécurité de l’UA, le Conseil dont il est le responsable a appelé, mardi 19 novembre, le gouvernement du Burundi à signer un mémorandum d’entente. Il devrait porter sur un éventuel déploiement d’observateurs des droits de l’Homme et d’experts militaires.
Un non-sens pour Bujumbura. Alain Diomède Nzeyimana, porte-parole adjoint du président de la République, n’y va pas par quatre chemins. «La conclusion du mémorandum n’est pas nécessaire, le Burundi est un pays apaisé». Il est incompréhensible que l’organisation continentale prétende dépêcher des experts militaires «quand nous ne sommes pas en période de guerre».
Pour M. Nzeyimana, la population burundaise s’occupe en ce moment de la préparation des élections de 2020 et l’éradication de la pauvreté.Le Burundi n’a pas de problèmes en rapport avec ces échéances. Elles seront financées par les Burundais eux-mêmes.
Aux yeux du Frodebu, la réaction de Bujumbura est pour le moins surprenante. Pour Léonce Ngendakumana, vice-président de ce parti, il serait insensé de croire que le gouvernement pouvait cautionner le déploiement. «A moins que l’UA ne fasse recours à d’autres formes de pression que celles déjà utilisées».
Cet ancien président de l’Assemblée nationale tient à rappeler que l’UA a déjà pris de nombreuses résolutions sur la gestion de la crise burundaise. «Aucune n’a abouti».
D’autres résolutions de l’Union Africaine ou du Conseil de sécurité de l’ONU ont recommandé des déploiements pareils depuis la crise de 2015. Notamment celles sur la mission africaine de prévention et de protection au Burundi.
Elle prévoyait l’envoi de 5 mille hommes armés par l’UA en fin 2015. En 2016, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté une résolution prévoyant l’envoi de 228 policiers. Des résolutions qui sont restées lettres mortes.