Après la publication de notre article sur le dossier des cahiers ougandais et T-shirts achetés avec le remboursement de la dette ougandaise envers le Burundi, l’ancienne ministre des Finances, Denise Sinankwa a réagi de son exil américain. <doc2593|left>Dans une correspondance envoyée à Iwacu, elle affirme qu’elle « pas été informée ni associée de près ou de loin a cette affaire dite « Les cahiers ougandais ». Et pas plus qu’elle n’a écrit cette « lettre aux responsables de Picfare pour leur demander de fabriquer 300.000 T-shirts. […] J’ignore tout de l’existence de cette lettre, qui du reste me semble absurde quand bien même elle existerait, le ministre des finances ayant fonction de signer des bons de commande non de demander a un fabricant de ‘fabriquer’. Dans l’exercice de mes fonctions publiques, je n’ai jamais rencontré ou été en contact avec aucun responsable de cette société Picfare d’aucune manière.» Avant de demander de « publier ce démenti. Celui-ci concerne uniquement le paragraphe qui me cite et rien d’autre. Je me réserve le droit d’exiger de Me Joachim Sendege Senyondo les preuves de ses affirmations sur ma personne. » _____________________ > [Interview avec Me Joachim Sendege Senyondo : " Je me suis déjà engagé et je ne peux plus reculer "->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article1682] ______________________ Suite à cette demande de droit de réponse, Iwacu a donc préféré accorder une interview à Mme Denise Sinankwa. { Iwacu : Vous niez avoir été associée au dossier des « cahiers ougandais ». Pourtant, en décembre dernier, la société Picfare a montré, au Public Accounts Committee du parlement ougandais, une lettre datée du 26/10/2006 par laquelle, en votre qualité de ministre des Finances, vous demandiez à Picfare de fabriquer 300.000 T-shirts en plus des cahiers qu’elle devait fournir. Est-ce que cette lettre est un faux puisque vous avez été nommée à la tête du ministère des Finances à la mi-septembre 2006 ?} Mme Denise Sinankwa : Tout m’indique a croire qu’une telle lettre est un faux si elle existait. Comme vous pouvez le comprendre, je ne peux pas commenter une lettre que je n’ai pas encore vue pour des raisons juridiques. Par contre, je peux affirmer que je n’ai jamais été en contact avec aucun responsable de la société Picfare, ni pour ces T-shirts ni pour autre chose. {N’avez-vous jamais été au courant des négociations du remboursement de la dette ougandaise envers le Burundi ?} C’est au travers la presse que j’ai pris connaissance de l’existence du remboursement de cette dette comme tout le monde. Lors de votre remise et reprise avec Dieudonné Ngowembona, vous a-t-il remis le dossier relatif à la dette ougandaise ? Pas du tout. {Maître Joash Sendege Senyondo a été en contact avec tous les ministres burundais des Finances depuis 1995, en rapport avec la dette ougandaise. Vous avait-il rencontrée ou contactée quand vous étiez à la tête de ce ministère ?} Je n’ai jamais vu Maitre Joash Sendege Senyondo de ma vie. Il ne m’a jamais contactée en aucune manière. Vous pouvez le lui demander. Même le porte-parole du Président Nkurunziza, Léonidas Hatungimana, a parlé de votre commande, au nom du gouvernement du Burundi, des 300.000 T-shirts. {Pourquoi alors, selon vous, le pouvoir du Cndd-Fdd y a-t-il associé votre nom ? } J’ignore le pourquoi. Il vaut mieux le lui demander. Peut–être que je suis une proie facile? {Est-ce que vous n’avez même pas évoqué ce dossier de la dette ougandaise ou de l’achat des cahiers avec le Président Nkurunziza à votre arrivée au ministère des Finances ?} Non. Aucun de ces deux sujets n’a été évoqué au moment de ma prise de fonctions. {Si c’est réellement un mensonge, allez-vous intenter un procès en diffamation contre le gouvernement ? } Je viens tout juste d’apprendre ces faits par votre journal. Je ne connais pas encore ni l’origine de cette lettre ni son contenu. Pour l’instant, je collecte les informations y relatives, et je déciderai de quelle action judiciaire entreprendre et contre quelle personne morale et/ou physique. Je me réserve le droit de porter plainte a l’encontre de tout auteur de diffamation contre ma personne.