La mairie de Bujumbura veut délocaliser le dépotoir de Buterere vers la zone Muzinda dans la commune Rugazi en province de Bubanza. C’est dans le but de protéger la population de cette localité contre des maladies liées à l’insalubrité.
Une fois sur place, ce sont des odeurs nauséabondes qui accueillent les passants et des essaims de mouches qui bourdonnent et qui planent partout.
Sur cette décharge publique, il y a des déchets de toute sorte. Des camionnettes viennent y jeter leurs cargaisons en provenance des différents quartiers.
Des hommes, des femmes et des enfants ramassent quelques objets pour les revendre : « Ici nous ramassons du charbon, des bouteilles en plastiques, tout ce qui peut être vendu. Nous vivons grâce à cela », fait savoir un homme qui était en train de ramasser du charbon dans ce dépotoir.
Autour du dépotoir se trouvent des maisons habitables et la décision de déménager cette décharge divise déjà. Il y a des mésententes entre les habitants du quartier Buterere.
Les uns saluent cette décision de la mairie car ce dépotoir met en danger leur santé : « C’est une bonne décision prise par la mairie, cela fait beaucoup de temps que nous demandions aux personnes habilitées de délocaliser ce dépotoir vers un autre endroit. Nous sommes impatients de le voir dégagé d’ici. On en a marre de ces mauvaises odeurs qui nous assaillent jusque dans nos chambres à coucher. Ces déchets nous causent même des maladies », se plaint une femme qui habite à côté de ce dépotoir.
Mais d’autres voix, timides certes s’insurgent contre cette décision. Leur préoccupation est de savoir où ce dépotoir sera délocalisé. Pour ces derniers, « ce dépotoir est un gagne-pain ».
Ils traitent ceux qui veulent que ce dépotoir soit déplacé de ’’nantis’’: « Cela fait 38 ans que je ramasse des objets dans ce dépotoir. J’ai commencé à l’âge de 12 ans. Aujourd’hui, j’ai 50 ans. Je ne suis jamais tombée malade, ni moi ni ma famille. Moi, mon mari, mes enfants et mes petits enfants vivons grâce à ce dépotoir, ceux qui veulent qu’il soit déplacé, ils sont riches, ils ont des ressources», explique une femme qui ramasse des objets dans cette décharge.
Selon Ernest Niyonzima, l’administrateur de la commune Ntahangwa, les immondices ne peuvent pas cohabiter avec des gens. Et ils ont trouvé un autre endroit pour un dépotoir : « Les gens ne peuvent pas cohabiter avec un dépotoir. Nous voulons l’emmener loin des gens. Et nous avons déjà trouvé une place dans la zone Muzinda. Il nous manque seulement les moyens pour commencer », explique Ernest Niyonzima.
Il demande aux habitants de rester calmes et aux sociétés chargées de collecter ces déchets de les jeter à l’endroit approprié en attendant que cette décharge publique soit délocalisée.
Je suis aussi d’avis que si la solution préconisée est de seulement délocaliser l’ancienne décharge publique de Buterere vers Muzinda, c’est juste déplacer le problème actuel du point A vers le point B. La solution durable dans la gestion des déchets reste dans la logique de l’économie circulaire qui prône la valorisation des déchets, la création d’emplois et la protection de l’environnement. Souvent, les décharges non-contrôlée affectent les sources en eau potable et plolluent l’air que nous respirons.
Il faudrait plutôt mettre en avant la santé publique des riverains en organisant des tris de déchets à la source (ie. les ménages et industries), recycler et réutiliser ce qui est possible et passer à l’enfuissement des déchets non réutilisables. Ceci est possible avec des technologies abordables, ce qu’il faut est justement un leadership environnemental qui met en avant les solutions durables aux problèmes liés à l’urbanisation.
Cela est aussi nécessaire pour les agglomérations urbaines grandissantes y compris les villages de paix qui dans 10 seront aussi des villes au vue de la démographie galopante
J’ai bien lu « dépotoir » et non centre de traitement des déchets. Eh bien, si c’est pour juste déposer, amonceler des amas de déchets à un autre endroit donné, cela ne sert à rien de délocaliser, car le nouveau site aura vite fait d’être débordé, finira par envahir et menacer les espaces réservés aux habitations. On entre dans un cercle vicieux. Non, il faut trouver des moyens industriels ou artisanaux de traiter ces déchets et diminuer leur propagation. Je sais que c’est facile à dire qu’à faire, mais les autorités ont été choisies pour cela: trouver des solutions solides et durables. Et non des bricolages.
Mon Dieu, que nos autorités aillent voir chez d’autres pays aussi pauvres que le urundi.
Comment font ils pour gérer ce problème. Il y a des solutions abordables. On invente pas la houe