A une semaine de la rentrée scolaire, le manque de lits et matelas, de bancs -pupitres et d’enseignants et les orientations qui tardent à sortir sont quelques défis évoqués par des directeurs des lycées en mairie de Bujumbura.
Au Lycée Clarté Notre Dame de Vugizo, vers 11h00, des parents sont devant les bureaux de la direction. Ils demandent des places sur cette école reconnue pour ses performances dans la réussite aux examens nationaux. Les salles des classes sont vides et les dortoirs sont fermés, c’est à deux semaines de la rentrée scolaire annoncée pour le 13 septembre 2021. Le directeur dudit lycée confiera que 250 élèves sont attendus à l’internat cette année.
Alphonse Ndayizigiye rassure que l’école est prête pour accueillir ces élèves. Mais regrette-t-il, les matelas des élèves sont très vieux. « Nous aimerions avoir de nouveaux matelas ». Il fait savoir que l’année scolaire va commencer alors que l’école dont il assure la direction fait face à un manque criant d’ordinateurs pour la section scientifique A. 30 élèves se partageront 10 machines. L’autre préoccupation c’est une somme de 1.500.000 BIF que la direction doit débloquer chaque mois pour payer les enseignants-vacataires.
Autre défi, selon M. Niyonizigiye, c’est la cohabitation de son école avec l’Ecole normale supérieur. C’est la seule école au monde, a-t-il regretté, qui cohabite avec une institution universitaire. Sans trop de détail sur ça, il confie que cela constitue un véritable handicap dans l’encadrement des jeunes filles internes.
Quant aux subsides, M. Alphonse signale que l’économe est en train de chercher de la nourriture des étudiants. Et de recommander : « Mais nous aimerions que les subsides nous parviennent à temps.»
Situation similaire Lycée Ngagara
Mardi 1er septembre, au Lycée Ngagara, vers 10, rien ne présage la rentrée scolaire. Les classes sont fermées. Le drapeau national flotte. Dans le jardin, les plantes sont sèches. Des maçons sont en train de construire la clôture dudit lycée. Un nouveau portail est déjà installé à l’entrée de cette école d’excellence. Et contrairement au Lycée Clarté Notre Dame de Vugizo, aucun parent n’est là pour demander une place pour son enfant. « Tout nouveau élève qui viendra ici sera celui qui a été orienté par le ministère. Toute école d’excellence fonctionne de cette manière», a révélé un éducateur trouvé sur le lieu. Contacté par téléphone, le directeur du Lycée Ngagara, Tharcice Bendantokira, dira que le comité de gestion de l’école s’est déjà réuni pour préparer la rentrée. « Nous nous sommes convenus de commander de nouveaux bancs-pupitres », a-t-il informé.
Les orientations des élèves tardent à sortir
M.Bendantokira confie que son lycée attend beaucoup d’élèves par rapport à l’année dernière : « Ils étaient à 325, mais aujourd’hui ils sont au nombre de 415. » Et d’ajouter qu’il y a aussi un besoin de lits et de matelas. En outre, les subsides ne sont pas encore débloqués. « Nous avons introduit notre demande au ministère. » Quant à la nourriture, M.Bendantokire affirme que les commandes ont déjà été effectuées chez les fournisseurs.
Jeudi 2 septembre, 9 h 30, nous sommes au Lycée Scheppers de Nyakabiga. Beaucoup de bureaux sont ouverts. La bibliothèque est aussi ouverte comme la salle des professeurs. Seul le bureau du directeur est fermé. Ici les jardins qui sont dans la cours sont bien entretenus.
Frère Félix Hategekimana, directeur d’internat, confie que tout est en ordre en rapport avec l’internat : « Les lits, les matelas sont suffisants et sont en bon état. » Néanmoins, précise Frère Hategekimana, les places sont limitées à l’internat. Et d’informer : « les élèves de la mairie de Bujumbura qui seront orientés au Lycée Scheppers Nyakabiga seront tous externes.» Toutefois, lit-on dans un communiqué de la direction dudit lycée, l’un ou l’autre pourra y avoir une place au fur et à mesure que l’année scolaire avance, selon la disponibilité des places.
Ce religieux attend impatiemment les orientations de nouveaux élèves : « Si les listes des élèves orientés à cette école étaient déjà connues, la préparation serait plus facile.»
Pour certains parents et enseignants rencontrés, cela risque d’etre un obstacle pour les élèves qui voudront faire des recours. « Le temps qui leur reste et très court», s’inquiètent-ils.