Deux ans après le protocole sur la répression des violences sexuelles basées sur le genre (VSBG) ratifié à Kampala par 11 États membres de la conférence internationale sur la région des grands-lacs (CIRG), le bilan pour le Burundi est plus que satisfaisant.
C’est l’avis de Godelieve Nininahazwe, secrétaire permanent au ministère de la Solidarité. Elle l’a déclaré lundi 30 décembre 2013 à l’hôtel Sun Safari à Bujumbura. C’était lors de l’ouverture d’un atelier d’information sur l’état de mise en oeuvre de la déclaration de Kampala, organisé par le centre Seruka.
D’après Godelieve Nininahazwe, plusieurs réalisations ont été accomplies par le gouvernement dans la mise en oeuvre de l’engagement pris à Kampala. C’est entre autres la création du centre Humura en province Gitega de prise en charge intégrée des victimes des violences basées sur le genre. Ce centre, indique-t-elle, accuielle au moins 200 cas des VSBG par mois.
« Les gens sortent de plus en plus de leur silence et dénoncent les VSBG »
Par rapport à l’amélioration des législations des pays membres de la CIRG comme cela est recommandé par la déclaration de Kampala, soutient Godelieve Nininahazwe, le gouvernement du Burundi a adopté le projet de loi portant protection, prévention et répression des VSBG : « La loi est à l’étude à l’Assemblée Nationale. » De plus, précise-t-elle, il a y a eu révision et promulgation du code pénal qui intègre la répression de ces violences.
Pour plus d’efficacité, fait savoir madame Nininahazwe, le gouvernement a mis en place des points focaux de lutte contre les VSBG dans les parquets, les tribunaux de Grande Instance et la police judiciaire. L’autre point positif selon elle, est que la lutte contre les VSBG a été décentralisée jusqu’à la base avec notamment l’implantation des centres de développement familial et communautaire (CDFC) dans toutes les provinces du pays.
Christa Josiane Karirengera, coordinatrice du centre Seruka salue aussi le pas franchi par le gouvernement du Burundi dans la lutte contre ces violences. Selon elle, les gens sortent de plus en plus de leur silence et dénoncent les cas de ces violences. A titre d’exemple, depuis 2 ans, indique-t-elle, avec l’initiation du projet d’assistance juridique du centre Seruka, le pourcentage des victimes des VSBG qui portent plainte est passé de 20% à 36%.
Toute fois, elle regrette l’absence des chiffres sur le taux de la hausse ou la baisse des VSBG depuis 2011.