Samedi 02 novembre 2024

Politique

Débat : quelle assistance à un peuple en danger ?

05/06/2015 31

Soutenir les mouvements citoyens, agir sur l’octroi des visas et sur le gel des avoirs : trois pistes évoquées en Belgique pour ne pas relâcher la pression sur les autorités burundaises.

A la table des experts invités au débat, modéré par Marie-Soleil Frère et Manu Klimis (avant-plan) : de gauche à droite Marie Arena, Ernest Sagaga, Tomas Van Acker, Isabelle Durant, Valérie Rosoux, Julien Nahayo, Peter Moors et Eric David.
A la table des experts invités au débat, modéré par Marie-Soleil Frère et Manu Klimis (avant-plan) : de gauche à droite Marie Arena, Ernest Sagaga, Tomas Van Acker, Isabelle Durant, Valérie Rosoux, Julien Nahayo, Peter Moors et Eric David.

« Burundi : démocratie en péril ». L’intitulé de la conférence organisée le 2 juin à l’Université Libre de Bruxelles (ULB) entendait dépasser les constats et proposer des solutions concrètes pour désamorcer la crise. Le public était venu en masse : un auditoire plein à craquer, dans lequel une bonne partie du public a dû suivre les débats debout.

Marie-Soleil Frère, maître de recherche FNRS et directrice du Centre de recherche en information et communication de l’ULB, et Manu Klimis, politologue à l’Université Saint-Louis de Bruxelles, animaient une soirée qui débuta par l’intervention de Tomas Van Acker, doctorant-assistant au Conflict Research Group de l’Université de Gand.
Celui-ci, de retour d’une mission au Burundi, a souligné que l’on compte beaucoup de jeunes parmi les manifestants et qu’il ne s’agit là, en aucun cas, d’un mouvement de contestation ethnique. Sur le terrain, le chercheur dit avoir observé des divisions au sein du CNDD-FDD. Il a également mis en garde contre « des groupes armés, formés par certains de l’élite militaire qui, jusqu’ici, ne sont pas impliqué, jusqu’à présent, dans des violences à grande échelle. »

L’ambassadeur Julien Nahayo, membre du Comité de solidarité et de suivi de la crise burundaise, a embrayé en rappelant l’entraînement militaire qu’ont suivi des Imbonerakure et de récentes alliances avec des Interahamwe rwandais. Le message de la diaspora de Belgique ? « La communauté internationale doit dénoncer ou exprimer le rejet du troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Nous attendons beaucoup de la Belgique, qui est le premier bailleur bilatéral du Burundi, et qui doit jouer un rôle de coordination sur le plan européen ». Saluant les récentes décisions de suspendre tout financement, annoncées par le ministre de la Coopération au développement Alexander De Croo, il souhaite que les Etats membres de l’Union emboîtent le pas à la Belgique.

« La Belgique doit entraîner les autres pays de l’Union »

Pour Marie Arena, députée européenne (Groupe de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates), qui suit attentivement la situation burundaise depuis plusieurs années, il y a urgence à agir et le dossier du Burundi sera d’ailleurs rapidement examiné à Strasbourg. Selon elle, tous les indicateurs mettaient en garde contre la situation actuelle. « Mais on nous disait que ce n’était pas grand-chose, que tout allait se régler ». Aujourd’hui, estime-t-elle, « il ne faut pas se limiter à régler la crise car elle reviendra dans dix ans, y compris dans les autres pays de la région ».

L’Europe, qui ne soutient pas la tenue d’élections dans le contexte actuel, doit aussi réagir fermement : « La Belgique doit entraîner les autres pays pour agir sur la mobilité et l’octroi de visas, ainsi que sur le gel des avoirs, comme l’Union Européenne l’a déjà fait pour l’Ukraine. Les risques de rébellion et de guerre interne sont réels ! » Eric David, professeur de droit international (ULB), estimera que le gel des avoirs est envisageable. Tandis que Valérie Rosoux, maître de conférence FNRS et professeur à l’Université catholique de Louvain (UCL), indiquera que la Belgique a un rôle à jouer dans la résolution de la crise, « qu’elle le veuille ou non ».

Soutenir les ONG et la société civile

Et la Belgique le veut. Représentant le ministre De Croo, Peter Mors rappellera que « la Belgique a déjà pris ses responsabilités ». Et il n’exclut pas la suspension des aides belges allouées directement au gouvernement. Une réflexion est en cours sur la manière de reporter ces aides sur les acteurs de terrain, ONG et société civile : « Nous avons chargé l’ambassadeur, à Bujumbura, d’identifier les partenaires avec qui nous pourrons travailler ».

La députée bruxelloise Isabelle Durant (Ecolo) se fera le relais du mouvement des femmes burundaises qui se sont elles aussi engagées dans les manifestations contre le troisième mandat. « Il est important que nos parlements ouvrent leurs portes aux représentants de ces mouvements citoyens, pour organiser la résistance. Nos gouvernements communautaires et régionaux ont des outils pour le faire ».

Dans le public, Juliette Nijimbere, co-signataire avec Isabelle Durant d’une carte blanche réclamant le retrait de la candidature de Pierre Nkurunziza, s’indignera : « On parle de morts, de blessés, de prisonniers. Dans les collines, les enfants ont faim et souffrent de malnutrition. Le dieu de Mr Nkurunziza est unique car nous, on ne l’a pas vu ! »

35 journalistes en exil

La situation des médias fut aussi évoquée, avec Ernest Saga, chef du département des Droits de l’Homme à la Fédération internationale des journalistes (FIJ). Il tirera la sonnette d’alarme sur les conséquences directes de la crise sur les médias. Des médias brûlés, détruits et, à l’instar d’Iwacu, privés de leurs recettes publicitaires. Pis encore, indique-t-il, pas moins de 35 journalistes sont actuellement réfugiés au Rwanda. D’autres se trouveraient en Ouganda. « La sécurité physique des journalistes nous préoccupe », d’autant que « des escadrons de la mort ont une liste de journalistes à tuer ». Ernest Saga rappellera que la résolution 2222 du Conseil des Nations Unies protège les professionnels de l’information. Et qu’il appartient au pouvoir de protéger ceux-ci.

Le témoignage de Bob Rugukira, enregistré le matin même par Infos Grands Lacs, jettera un froid dans l’assemblée. Pour le directeur de la RPA, la situation « s’empire de jour en jour. La répression est disproportionnée contre des manifestants pacifiques. La nuit, des personnes sont emmenées dans les bois à proximité de l’aéroport de Bujumbura, pour y être exécutées ». Il estime que cela ne fait aucun doute que des massacres à huis-clos ont déjà bel et bien commencé.

Forum des lecteurs d'Iwacu

31 réactions
  1. Mugabo

    Je soutiens la Belgique.

  2. Jean-Pierre Ayuhu

    Chers tous,
    Permettez-moi de revenir sur ce fameux table ronde s’il faut l’appeler ainsi, car au vu de sa composition, il s’agissait ni plus ni moins qu’un rassemblement des opposants au gouvernement et au peuple burundais…La plupart des propos tenus relevaient parfois du délire. Pour qui connait le Burundi, les agitations de la société civile, et autres sources, l’on ne peut difficilement cautionner les propos de M. Bob Rugurika quand il affirme et je cite/reprduit «… La répression est disproportionnée contre des manifestants pacifiques. La nuit, des personnes sont emmenées dans les bois à proximité de l’aéroport de Bujumbura, pour y être exécutées ».
    On peut détester un pays, son gouvernement, son peuple,mais il y a des propos que la morale, l’honnêteté, l’ethique, bref l’Ubuntu, ne peut pourraient pas cautionner…
    Vous imaginez la société civile, quand on connait son estime envers le gouvernement, se taire face aux supposées personnes qui sont emmenées dans les bois à proximité de l’aéroport de Bujumbura, pour y être exécutées!!¨!
    C’est trop!

  3. mutama

    J invite les organisateurs des fameux manifestations pacifiques d,assumer aussi les consequences de cette rebellion violente et essayer de rester honnetes avec le monde:
    – la plupart de meurtres ont ete commis par les insurges;
    – 100% des degats materiels
    – 100% responsables de l exode inutiles de burundais;
    – 99% des messages de la haine;
    – 100% responsables du disfonctionnement des ecoles; etc.

    Et certains de nos compatriotes se plaisent a penser que personne ne le voit. Ok, on peut mentir aux mercenaires belges, pas aux burundais.

  4. Bangurambona J.

    Oui, je suis d’accord pour refus des visas, gel des avoirs, soutenir les actions des citoyens et plaider beaucoup pour que le tribunal international se charge déjà des planificateurs de ces assassinats des manifetants et des opposants au Burundi

  5. Ababiligi badukangisha amafaranga,ntawomenyako nabo ari ayo biba muri congo!!!Murashuhagiza neza,ntawumenya ikiramutsa inyongori!

    • Ntunzwenimana A.

      @liliane: «Ababiligi badukangisha amafaranga»
      Abo babiligi babakangisha amahera kuko mubereka ko namwe muyakeneye.
      Umunyarutoke atunzwe no kurima ntuzomukangisha amahera namba.
      Afise ay’isukari n’umunyu kuri we biba bikwiye.
      Mbega ko uvuga amahera, wotubarira hoho igituma Nkurunziza aguma ahagatiza ku kiringo ca gatatu gica ukubiri n’Ibwirizwa shingiro?

      • @Ntunzwenimana
        Cour constitutionnelle yaramwemeye,atari ababiligi ibindi bihugu bivugako bitivanga muri constitution y’ikindi gihugu.None nawe wombwira igituma ababiligi baguma bahadikiririza kugumiza akarenge mu burundi twababwiye ko izo mfashanyo bazigumya bakatuviraho?Ngo bafise compassion ku barundi?Ngo bazoca mu ma ong ayo mahera abe aribo bayaha,urumva ruritaha!

  6. Jean-Pierre Ayuhu

    Chers amis,
    Ce genre de debats ne sont pas digne des intellectuels et encore moins de chercheurs.
    Il s’agit des propos des nostalgiques de l’ancien temps, ceux qui ont crée les problèmes que nous visons aujourd’hui…A entendre tous ces hommes et femmes dits intellectuels, chercheurs, politiciens etc… ils ne sont ni plus ni moins que des opposants au gouvernement burundais..Dire qu’il n y a pas de connotations ethniques dans ce qui se passe aujourd’hui, c’est intellectuellement malhonnete ou alors, ceux qui s y rendent au Burundi, y vont pour du tourisme .
    Les quartiers qui manifestent sont les mêmes que ceux de 1994-98 qui semaient la désolation dans la population de l’ethnie hutu: musaga, nyakabiga, ngagara…
    Même mode opératoire: bruler le hutu et cela s’est vu à Nyakabiga, maintenant et en 1995…

    De plus, la stratégie aujourd’hui, est de paralyser les institutions, construites à la mode Arusha: equilibre ethnique. Or, vous me direz que je sème la haine: se sont toujours les tutsi qui quittent les institutions: au CENI et à la Cour Constitutionnelle…

    Et puis il n y a pas de connotation ethnique?

    • Happy

      Jean-Pierre Ayuhu, ceux qui ont quitté n’ont pas quitté parce qu’ils sont tutsi, ils ont quitté parce qu’ils n’ont pas voulu cautionner l’iniquité, l’ignominie, l’injustice, la corruption. Ce sont des personnes d’honneur, des gens intègres. Banse guca urwa Pilato. Les faits sont là. Arrêtez donc vos idées basées sur une perception de mauvaise foi, divisioniste.

      • Kubwayo

        Il a donc menti!! Ils sont hutu ou tutsi? ! Laissez les gens juger de la véracité de l’acte de quitter( boycotter) les institutions, n’essayez plus de nous manipuler!

        • KABADUGARITSE

          Le drame dans ce qui se passe dans notre patrie est que un étranger non avisé peut y passer des nuits entières à tout sonder et tout scruter mais il n’y verra que de la fumée.

          Et si on leur demandait pourquoi ce sont, quasi uniquement, des jeunes qui sont dans la rue pour manifester!

          • Stan Siyomana

            @Kabadugaritse: « Et si on leur (CES CHERCHEURS BELGES?, CET ETRANGER LAMBDA?) demandait pourquoi ce sont, quasi uniquement, des jeunes qui sont dans la rue pour manifester! »
            Vous pouvez vous exclamer « NTACO » (en Kirundi) ou « HAKUNA MATATA » (en Swahili), ou « NO MORE TROUBLE » (en anglais) car il me semble qu’UN ENFANT DU BEAU PAYS DE MWEZI GISABO (= Deogratias Niyonkuru) ET MEME SON « JUMEAU? » (= le rwandais? Charles Kambanda) ont deja repondu a votre question.
            1. D’apres Deogratias Niyonkuru (= Secretaire general et Cofondateur de l’organisation burundaise Appui au developpement integral et a la solidarite sur les collines- ADISCO):
            « …LA PAUVRETE GENERALISEE ET LES PRIVATIONS REPRESENTENT DE FAIT LES PRINCIPALES CAUSES DES MECONTENTEMENTS ET DES VIOLENCES QU’ON OBSERVE AU BURUNDI A L’HEURE ACTUELLE… »
            (Voir Deogratias Niyonkuru: « La pauvrete, premier facteur de violence au Burundi », http://www.jeuneafrique.com, 3 juin 2015).
            2. Le juriste Dr Charles KM Kambanda (= base a New York, Etats-Unis) a ecrit un article intitule: « Ce n’est pas une crise constitutionnelle: les problemes a la base de tout ca sont sociaux, politiques et economiques ».
            Il termine l’article par:
            « Les Burundais devraient trouver la solution aux vrais problemes qui sont a la base de cette crise constitutionnelle »/Burundians should address the real underlying problems of their imaginary constitutional crisis.
            (Voir Charles KM Kambanda: « No constitutional crisis: the core issues are social, political and economic », http://www.theeastafrican.co.ke, 30 May 2015).
            Merci.

    • Lead

      @JP Ayuhu,
      Non on ne te dira pas que tu semes la haine ethnique. Tu peux tout semer, meme le vent.
      Seulement le CNDD-FDD doit savoir lire les signes du temps. Sinon, …tant pis pour la suite.

    • Stan Siyomana

      @Jean-Pierre Ayuhu
      Wikipedia.fr nous enseigne que l’opposant politique peut etre oppose au gouvernement EN PLACE ou a la forme de gouvernement EN PLACE.
      1. Je crois que c’est faire de l’amalgame et ceder a la paranoia que de croire que DES CHERCHEURS ETRANGERS QUI JOUISSENT ENCORE DE LEUR LIBERTE D’EXPRIMER LEUR OPINION « ne sont ni plus ni moins que des opposants au Gouvernement burundais.
      2. C’est comme si parmi toute cette quarantaine de partis politiques agrees au Burundi, tout ce grand nombre de cadres expulses du parti CNDD-FDD (ET PIRE ENCORE EXPULSE DE LEUR BOULOT EN DEHORS DU PARTI), tous ces leaders politiques QUI CRAIGNENT POUR LEUR VIE ET MEME CELLE DE LEUR FAMILLE (AU BURUNDI) OU QUI SONT CONTRAINTS A LA VIE (PARFOIS, PEUT-ETRE DE GALERE?) EN EXIL, le Gouvernement burundais n’avait pas deja ASSEZ D’OPPOSANTS POLITIQUES et devait aller en recruiter a l’exterieur du pays.
      Merci.

      • Kubwayo

        Si les « expulsés »( comme tu dis) du CNDD FDD avaient appelés à la désobéissance civil , comme l’a fait Pacifique et consort, Nkurunziza ne serait plus là!! Vous trompez trop l’opinion.

    • mandela

      Bas ha, ngo hariho intagondwa. uriwe kweri. Nina atari ivyo sa vukanye, kweli Pita na Dolufu baramenyesheje. Ariko juste pour te dire que au 21eme siècle, a l’heure des TIC, uzosanga uri inyuma, bébé, puisqu’il faut t’appeler ainsi.

    • Theus Nahaga

      @Jean-Pierre Ayuhu
      Vous ne voulez pas d’Arusha, alors vous ne comprenez pas le Burundi ou vous êtes de mèche avec Nkurunziza.
      Depuis la révolution rwandaise des mipanga n’imihoro de 1959, les Tutsi rwandais et Burundais vivent dans une peur panique qui leur est devenue viscérale pour ne pas dire épigénétique; la peur d’être massacré ou du moins pousser à l’exil. Ne pas tenir compte de cette panique c’et n’est pas comprendre le Burundi. Il a fallu des efforts immenses pour faire saisir cette peur panique à Mandela, pour lui faire comprendre que désigner les régimes qui se sont succédé au Burundi depuis 1962 d’apartheid, comme essayait de le faire une certaine propagande hutue, était se mettre hors sujet. Cette peur n’est pas totalement irrationnelle comme certains voudraient le faire croire. 1965 on tira sur le palais royal et on organisa un pogrom anti tutsi dans le centre du Burundi. La terrible tragédie de 1972 commenca par un pogrom anti-tutsi dans le sud et le long du lac Tanganika orchestré par ces gens qui voulaient instaurer la fameuse république de Martyazo et son drapeau étrangement semblable á celui du CNDD-FDD. 1993 on entra dans une guerre carrément ethnique.
      Rappeler cela n’est pas dire qu’on accepte la politique d’un Micombero surtout sa gestion des evénement de 1972 par example. Non Micombero à l’époque ne fut pas à la hauteur et sa gestion de la situation fut, au mieux, un crime de guerre ,au pire un crime, contre l’humanité peut-être même un génocide. La marginalisation des Hutus dans la gestion des affaires publiques dont se rendirent coupables les régimes Bagaza et Buyoya I n’est pas tolérable non plus.
      C’est pour tenir compte de cette situation délétère de panique et de marginalisation que les accords d’Arusha ont été négociés. Ces accords malgré tous les défaut qu’on peut leur trouver mirent fin à la guerre ethnique. Si, comme on dit, la politique est l’art du possible, les accords d’Arusha sont le seul possible Burundais. Les rejeter comme vous semblez l’envisager est fair preuve de légèreté inacceptable. Les rendre caduc comme tentent de le faire Nkurunziza et sa clique, c’est annihiler l’avenir du pays.
      Nkurunziza et sa clique aujourd’hui réveillent au fond de chaque Tutsi cette peur primaire, cette peur fondamentale. Les Tutsi ont peur de devoir y laisser leur peau et la majorité des Hutu ne sait pas comment éviter une situation qui peut dégénérer d’un moment á l’autre. La majorité des Hutus n’est pas prête à tuer, la Majorité des Hutu sait pertinement qu’aprés l’élimination des Tutsi elle devra vivre avec un crime ignoble. Cette majorité se méfie des imbonerakure, cette milice que Nkurunziza et sa clique entretiennent depuis 10 ans dans une culture de violence et de médiocrité. Les evêques catholiques, qui sont très bien informés des angoisses du petit peuple, dont Nkurunziza se réclamme constamment, ces evêques qui sont à majorité Hutus ont senti le danger et vous savez comment ils sont montés au créneau pour rejeter la candidature de Nkurunziza à un troisème mandat. Les Tutsis qui se sont impliqués dans les institutions, assistent aujourd’hui impuissants á la facon dont Nkurunziza et sa clique, par intimidation et menaces crétinisent ces institutions. Ils démissionnent et prenent la fuite.
      Prenez donc conscience que Nkurunziza et sa clique sont en train de pousser par touche le Burundi vers la guerre ethnique. Prenez conscience que la culture de médiocrité à la quelle nous venons d’assister durant les dix dernières années peut être logiquement interprétée comme un agenda de Nkurunziza et sa clique qui consisterait à arriver à un nettoyage ethnique du Burundi.
      Refuser la candidature de Nkurunziza n’est pas seulement rappeler les accord d’Arusha qui sont la base des institutions qui gouvernent le Burundi, ce n’est pas seulement rappeler la médiocrite du leadership de Nkurunziza, c’est aussi et surtout dire que nous ne voulons pas que le Burundi aille au cataclysme que Nkurunziza et sa clique préparent depuis dix ans. Cela est un devoir de tous les Burundais, Hutu, Tutsi, Ganwa,Twa, et mêmes nous autres qui ne savons pas où nous placer par rapport à ces catégories.

      • Yves

        Theus, vous avez tout dit, et vous l’avez très bien dit. Je reste persuadé que ce régime finira par tomber, et peut-être plus tôt qu’on pourrait le penser aujourd’hui

    • Bwiza Claude

      haha!! Génèviève Kanyange président des femmes du cndd fdd est ce de quelle éthnie? Clotilde Niragira de la CVR est elle de quelle éthnie? Oh chers amis éthnistes, vos nez ne vous apporteront désormais plus rien. Arretez vos éculibrations éthnistes et construisons ce pays qui peine de se développer. Après demain, nous partagerons le meme passé et nous construirons ensemble le meme avenir.

  7. kimeneke

    Bakwege amatwi hanyuma muce mufata amahera mwohaye aba dd muyahe les manifestants ibikorwa bikomere
    Nyamitwe asigaye avuga ukarondera ico agomba kuvuga ukakibura kubera yataye imitwe
    Heh harya turafise une generation yanka ubujuju

  8. Kubwayo

    Quand vous parlez de « peuple » burundais, vous voulez parler de quel peuple exactement?? Vous pensez que si le peuple s’était réellement soulever Nkurunziza serait toujours là?! Question aux belges: ferez vous la même chose dans deux ans à kagame au Rwanda voisin?

    • Nkuyehasi M.

      @Kubwayo:«Quand vous parlez de « peuple » burundais, vous voulez parler de quel peuple exactement?? »

      Le peuple burundais c’est ce sans voix ni protection du Burundi que le président Nkurunziza méprise jour et nuit. Le Peuple burundais c’est aussi ce citoyen qui a dit oui au premier et deuxième mandat de Nkurunziza mais qui, aujourd’hui, s’oppose à son 3è mandat qui enfreint la Loi constitutionnelle. Le Peuple burundais c’est ce réfugié et prisonnier politique qui attend impatiemment le départ du dictateur Nkurunziza pour enfin recouvrer sa liberté et dignité. Le Peuple burundais c’est ce citoyen qui ne jouit plus de ses droits parce que Nkurunziza le veut ainsi. Le Peuple burundais c’est aussi ce citoyen qui refuse de fermer les yeux devant les injustices, tortures et assassinats ainsi que misère et souffrance infligées à son concitoyen. Enfin, le Peuple burundais c’est ce citoyen qui veut être traité comme un citoyen à part entière dans un Burundi souverain et démocratique sans qu’il ne soit privé d’un seul droit et devoir de citoyen burundais. Malheureusement, ce Peuple burundais ne jouit plus de cette légitimité occultée aujourd’hui par Nkurunziza devenu Président en 2005 avec un agenda caché de trahir les burundais sur toute la ligne. Quel scandale! Il doit partir!

  9. Stan Siyomana

    LE PRESIDENT SUD-AFRICAIN JACOB ZUMA CONTRE LE 3 EME MANDAT AU BURUNDI
    Lors d’un debat au Forum Economique Mondial pour l’Afrique/World Economic Forum on Africa a Cape Town en Afrique du Sud, le president Jacob Zuma a dit:
    « Cette situation, ou nous nous mettons d’accord de RESTER AU POUVOIR PENDANT DEUX MANDATS, et ensuite de nous rendre compte QU’UNE PERIODE DE 10 ANS EST TROP COURTE, est un probleme en soi…
    Au fonds, le people est en train de dire « NOUS EN AVONS ASSEZ AVEC LES HOMMES FORTS/ENOUGH OF STRONG MEN ET NOUS ALLONS TOUT FAIRE POUR COMBATTRE CELA » …
    Prenez le cas du Burundi. Le Burundi etait bien paisible jusqu’au moment ou le president burundais a senti qu’il n’a pas encore fini deux mandats ALORS QUE LE PEUPLE BURUNDAIS CROYAIT QU’IL A DEJA EU SES DEUX MANDATS PRESIDENTIELS/PEOPLE BELIEVED HE HAD DONE THEM…ET CELA A CAUSE UN PROBLEME AU BURUNDI.. »
    (Voir Emsie Ferreira: « Zuma warns against third terms bids », http://www.iol.co.za, 4 June 2015).
    Merci.

    • Stan Siyomana

      Post scriptum:
      Et Jacob Zuma sait DE QUOI ET DE QUI IL PARLE puisque deja en 2003 (quand il etait encore Vice-president de la Republique d’Afrique du Sud, il assistait entre autre a une reunion a Dar es salaam en Tanzanie, reunion entre le president burundais (de l’epoque) Domitien Ndayizeye ET UNE DELEGATION DU CNDD-FDD.
      (Voir « Zuma to continue Burundi peace talks in Tanzania », Panapress, 20 July 2003.
      Merci.

    • Nduwubike Marie

      Parce que lui aussi est un corrumpu, il n’a qu »une Lecon a donner

  10. Yves

    Le gel des avoirs et des comptes bancaires est sans doute le meilleur moyen de pression de la communauté internationale : elle touche directement aux portefeuilles de ceux qui sont prêts à plonger le Burundi dans le chaos simplement pour se maintenir au pouvoir, tout en évitant de toucher directement la population.
    Lors du génocide des Tutsi et des Hutu modérés, la Belgique a fait preuve de lâcheté en retirant ses troupes et en laissant les civils se faire extérminer. Ce sentiment de honte est toujours présent chez nous, mais aujourd’hui, la Belgique semble avoir retenu la leçon et agit, enfin, pour que le Burundi puisse grandir en tant que démocratie dans un environnement stable

    • barumwete Alain Chris

      Quelle génocide parles – tu Yves ? Rwandais ou burundais ? S’il s’agit du cas burundais monsieur, je te renvois au discours pascal du pape St Bénois qui a parlé de tous les génocides qui restent cachés dans les tiroirs des Nations Unies. Viendra un jour où ils seront étalé á la face du monde et lá alors les résponsabilités seront établies.

    • Kubwayo

      Sauf que cette fois la belgique va financer le génocide contre les hutu et les tutsi modérés. Nôtre société est bien complexe, financez nous pour résoudre nos propres différents par nous même!

      • Yves

        Kubwayo : vos accusations sont graves, mais surtout elles n’ont pas sens. Expliquez-nous donc ce que vous entendez par cela ? Comment déjà la Belgique financerait-elle quoique ce soit alors qu’elle a suspendu toutes ses aides à la coopération et au développement ? Votre raisonnement est, pardonnez-moi, ridicule. Quant à financer le Burundi, c’est actuellement hors de question : l’argent ira dans les poches de Nkurunziza et de son entourage, et servira à la répression. Absolument tous les partis politiques en Belgique, et c’est rare, sont totalement d’accord sur ce point.

        Alain Chris : je faisais référence au génocide au Rwanda. Quant au génocides cachés dans les tiroirs, je ne travaille pas à l’ONU pour le savoir mais il semble qu’il y en a un qui attend que la lumière soit faite, c’est celui commis contre les Hutus en fuite au Congo après que Kagame ait pris le pouvoir. Mais le problème ne vient pas de l’ONU mais du Congo qui refuse de mettre en place un tribunal international. Je rappelle qu’un génocide ne peut jamais être reconnu comme tel tant qu’une justice indépendante n’a pas fait le travail d’enquête nécessaire …

        • barumwete Alain Chris

          Merci pour votre éclaircissement , Mr Yves

    • Umwana yankwa ni we akura,uno munsi mwumva muhambaye ko ababiligi bashaka kumara abahutu ariko ni hamwe ubwoko atawubumara,ivyo babibafashije kuva kera!!

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Enrôlement des électeurs. Entre fatalisme et pessimisme

Alea jacta, les dés sont jetés. La période d’enrôlement qui avait officiellement commencé le 22 octobre a pris fin ce 31 octobre. Se faire enrôler est un devoir hautement civique et citoyen en vue de reconduire ou renouveler la classe (…)

Online Users

Total 3 175 users online