Ces derniers jours, des chaleurs excessives se font sentir à Bujumbura. Selon les différents bulletins météo de l’IGEEBU, les températures se situent souvent entre 28° et 30°. Ce qui est inhabituel et très dangereux pour la santé. Des experts proposent quelques pratiques pour s’adapter.
« L’eau fraîche est de soi convenable pour des situations de chaleur. Il y a une base physiologique de besoin d’eau pour notre organisme », confie Dr Janvier Nihorimbere.
Avec cette vague de chaleur, ce médecin recommande qu’il faille ajuster, selon les âges. Chez l’adulte normal avec une fonction rénale réglementaire, il faut obéir à sa sensation de soif. « Il faut maintenir une hydratation normale. Et l’aspect des urines est révélateur : dans la situation normale, ils doivent être clairs.»
Pour les petits enfants, les nourrissons, Dr Nihorimbere indique qu’il faut toujours leur faire boire de l’eau et vérifier s’ils sont preneurs ou pas. « Pour les plus âgés, je recommande de jeter un coup d’œil pour la fonction rénale. On demande l’examen qu’on appelle l’urée et la créatinine.
Il faut vérifier la tension artérielle, la glycémie pour voir s’il n’y a pas une composante sous-jacente qui va dicter la conduite d’hydratation.» Il rappelle que pour un adulte, le volume de base est de 1,5 litres ou 2 litres d’eau à boire par jour. « Et avec ces vagues de chaleur, il faut aller au-delà. La déshydratation n’est pas menaçante de la même façon selon l’âge. Un nourrisson, un vieux est très fragile. »
Autre astuce, Dr Nihorimbere suggère qu’il faut rafraîchir votre domicile et demeurer au frais autant que possible.
D’après lui, il faut prendre en compte l’exposition personnelle à cette chaleur. Selon lui, les gens des hautes montagnes comme à Ijenda, Bukeye, … peuvent être assimilables à ceux qui sont dans des situations d’air conditionné, bureaux, véhicules climatisés.
De son côté, Dr Athanase Nkunzimana, enseignant en même temps chercheur à l’Université du Burundi et expert en prévention des risques et gestion des catastrophes hydrométéorologiques revient lui aussi sur la consommation d’eau. « Dans ces fortes chaleurs, il faut qu’on ait l’habitude de consommer régulièrement de l’eau. Pas de l’eau froide mais l’eau fraîche. Normalement, on ne devrait pas passer une heure sans boire en peu d’eau ».
Avec un fort ensoleillement, il signale que le corps perd énormément d’eau : ce qui entraîne la déshydratation. D’après lui, dans des pays comme la Chine où il a vécu pendant un moment, lors des périodes de fortes chaleurs, les gens se munissent de bouteilles d’eau : « Presque toutes les 30 minutes, ils boivent de l’eau fraîche ».
« Abritez-vous! »
M. Nkunzimana ajoute que s’exposer au soleil est aussi risquant et peut entraîner des vertiges, des évanouissements, etc. « Il faut s’abriter ! » Un appel qu’il lance surtout aux vendeurs ambulants, aux motards, aux policiers qui régulent la circulation routière, aux enfants qui rentrent de l’école à midi, etc.
Ce qui soutient Tharcisse Ndayizeye, environnementaliste et enseignant d’universités. Selon lui, c’est entre 12 h et 15 h que les gens devraient tirer beaucoup d’attention pour ne pas s’exposer aux fortes chaleurs. D’après lui, il faut aussi porter des habits légers et des chapeaux.
Ce qui n’est pas un cas isolé selon lui. « Ce que nous vivons aujourd’hui, est une situation presque mondiale. Les experts avaient alerté que l’année 2023 avait fait un record sur les vagues de températures », En effet, justifie-t-il, il y avait eu le phénomène El Nino (apparu en juin 2023) couplé avec un record de gaz à effet de serre (en 2022).
Et les conséquences vont, selon les études menées par des experts de l’OMM, l’Organisation Météorologique Mondiale, se poursuivre jusqu’en avril 2024. Raison pour laquelle, il s’observe des vagues de chaleur et des fortes pluies torrentielles entraînant des inondations.