Mercredi 15 janvier 2025

Société

De la mode à la mécanique, il n’y a qu’un pas

05/12/2024 Commentaires fermés sur De la mode à la mécanique, il n’y a qu’un pas
De la mode à la mécanique, il n’y a qu’un pas
Ange Kelly en train de réparer une voiture

Mukunzi Ange Kelly est une femme mannequin reconvertie en une électricienne spécialisée en programmation dans le garage communément appelé chez Nadia dans le quartier asiatique, en mairie de Bujumbura. Son parcours a été parsemé d’embuches mais elle a réussi à s’imposer dans un milieu à prédominance masculine. Elle jouit d’une expérience de 4 ans dans la programmation des voitures. Rencontre.

Il est environ 8h du matin le mardi 19 novembre dans le garage chez Nadia. Une odeur de cambouis règne dans l’atmosphère. Plusieurs hommes en tenue de travail sont affairés à réparer des voitures.

Seules deux personnes de sexe féminin sont dans cet endroit. La patronne et Ange Kelly. Cette dernière, en tenue de mécaniciens, est penchée sur une voiture en train de travailler. Elle est en train de faire une programmation.

Jeune fille au début de la vingtaine, elle est de taille mince avec un teint chocolat. Très habile, elle se déplace avec aisance pour répondre aux différentes sollicitations de ses collègues ou de sa patronne. Elle prend une pause pour s’exprimer sur sa carrière.

Des sceptiques

Dans son entourage, il y avait des gens sceptiques par rapport à son métier. Ces amis ou bien les gens qu’elle croisait ne croyaient pas qu’elle faisait ce genre de métier. En effet, avant elle était mannequin. « Pour eux, c’était une nouvelle lubie de ma part .Ils pensaient que j’allais vite abandonner ce métier » explique-t-elle. Toutefois, elle est beaucoup soutenue dans sa famille. C’est d’ailleurs sa grand-mère qui a demandé un stage professionnel pour elle dans un garage voisin près de chez elles.

Selon elle, la collaboration avec ses collègues masculins n’était pas une chose aisée au début. « Mes collègues masculins n’avaient pas confiance en moi. Ils pensaient que je ne serais pas capable de faire ce métier. Ils avaient tendance à vouloir toujours faire le travail à ma place », raconte-t-elle.

Elle soutient que maintenant elle est parvenue à s’affirmer et s’intégrer dans leur équipe. « Les relations avec la clientèle au début étaient tendues. Les clients ne voulaient pas que je touche leurs voitures. Ils ne me connaissaient pas et croyaient que je n’avais aucune connaissance dans la réparation des voitures », confie-t-elle.

Elle se tenait tranquille dans son coin. En ne voyant personne leur venir en aide, ces clients se dirigeaient vers elle pour qu’elle puisse les aider. Et elle en est très fière. « Je travaille avec des kenyans et ceux-ci m’ont formée en programmation et en électricité pour la réparation des voitures. Beaucoup de mécaniciens n’ont pas ces compétences. On reçoit beaucoup de clients », avant de se réjouir : « Petit à petit, les gens se sont habitués à moi.

Ceux qui me voient au travail pour la première fois sont grandement étonnés. Beaucoup de gens ont confiance en mon expertise et me recommandent à d’autres personnes ».

Un métier exigeant mais envié

Après avoir constaté qu’elle progressait dans son travail, beaucoup de gens veulent maintenant suivre son exemple.

Selon elle, ce métier est assez fastidieux. Toute souriante, elle montre un enchevêtrement de fils électriques dans une voiture. « Ce travail est dur, il faut y consacrer beaucoup de temps et avoir de la passion. C’est stressant et il est facile de faire beaucoup d’erreurs. Les gens peuvent t’insulter à cause des retards dans la réparation de leurs voitures. Une voiture peut tomber en panne à cause d’un court-circuit et il faut user de la patience pour détecter la panne », raconte-t-elle.

Elle fait savoir que cela exige beaucoup de concentration et qu’on peut vite se décourager et abandonner en cours de chemin.

VBG

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