L’ex-directeur de la prison centrale est incarcéré au Service National des Renseignements (SNR) depuis le début du mois d’avril. D’aucuns s’inquiètent et parlent d’une violation de la loi. Son avocat estime que la procédure judiciaire a trop duré.
« C’est incroyable ! Le Service National des Renseignements (SNR) ne devrait pas garder une personne plus de sept jours dans ses cachots», s’indigne le président de l’Aprodh. Or, affirme Pierre Claver Mbonimpa, Carême Bizoza, ancien directeur de la prison centrale y est incarcéré depuis le 08 avril de cette année. Il parle d’une violation de la procédure judiciaire : « Celui qui est sous mandat d’arrêt ne peut pas être emprisonné au SNR puisque la chambre de conseil a déjà confirmé sa détention. » Le président de l’Aprodh propose d’autres lieux d’incarcération comme les prisons de Rumonge ou Bubanza au lieu de violer la loi.
Des personnes affirment, sous anonymat, que Carême Bizoza est sous les verrous à cause de l’évasion d’un certain Richard Tawimbi, un Congolais d’origine rwandaise (Munyamulenge). Le numéro de son dossier serait le RMTG 5325/KL. Les mêmes informations précisent que Tawimbi était un combattant et a été arrêté en décembre 2010 en province Cibitoke, accusé d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat (Congo et Rwanda). Une autre source affirme que chaque pays le réclamait pour le traduire devant la justice. Mais, ajoute notre source, il s’est évadé de Mpimba et s’est dirigé vers une destination inconnue. D’autres évoquent les bonnes relations que Carême Bizoza entretenait avec le député Manassé Nzobonimpa et que cela serait le motif de son arrestation. Ils parlent d’une mascarade étant donné qu’il a été immédiatement remplacé de ses fonctions avant l’aboutissement des enquêtes. Toutes ces personnes se demandent si c’est pour autant qu’il doit passer plus de deux mois au cachot du SNR. « Si la justice n’a trouvé aucun indice de culpabilité sur lui, qu’il soit libéré et les investigations vont se poursuivre après. »
« Le procès n’est pas encore fixé »
Henry Nyabuhanza, avocat de carême Bizoza fait savoir que son client a déjà comparu devant la chambre de conseil de la Cour d’Appel : « Celle-ci a confirmé sa détention. » Le 11 mai, poursuit-il, nous avons fait recours à la chambre de conseil de la Cour Suprême. Quant à son emprisonnement au SNR, Me Nyabuhanza estime que c’est pour éviter la fuite d’informations. Pour lui, l’essentiel est qu’il ne soit pas torturé. Henry Nyabuhanza ne préfère pas s’exprimer sur les charges qui pèsent sur son client : « Je ne suis pas autorisé à révéler le contenu du dossier parce que l’affaire se trouve à la phase pré juridictionnelle. » Toutefois, il demande à la justice de l’accélérer parce qu’il a trop duré. Les membres de sa famille n’ont pas voulu s’exprimer. Iwacu a contacté le procureur général Près la Cour d’Appel et Télesphore Bigirimana, porte-parole du SNR sans succès.