La crise sanitaire en cours n’épargne pas les grandes vacances à Bujumbura. Certains centres qui encadraient les jeunes ont réduit leurs activités, d’autres sont fermés.
C’est une grande saison sèche pas comme les autres pour les jeunes et les enfants à Bujumbura.
Mardi 21 juillet, c’est le lancement de la 22e édition des camps de travail annuels au Centre jeunes Kamenge (CJK) qui vont durer un mois au lieu de deux.
720 jeunes des quartiers nord de la capitale participent dans ces activités consistant à façonner des briques pour les familles pauvres de ces quartiers et à curer les caniveaux. Dans les années précédentes, ces camps accueillaient jusqu’à 2.500 jeunes.
Cette réduction des bénéficiaires est due au manque de financement suite à la crise sanitaire mondiale de la Covid-19, selon Abbé Maurice Ciza, directeur du CJK. Le centre a reçu la moitié des fonds qu’il recevait les années antérieures.
Durant ces camps, ces jeunes ont droit à un petit déjeuner le matin avant de partir travailler, un déjeuner et à une formation sur différentes thématiques de la vie : la santé sexuelle, droits de l’Homme, etc. A la fin des camps, ils reçoivent du matériel scolaire, 10 cahiers pour chaque participant.
Le directeur du CJK parle d’une période importante pour ces jeunes qui viennent des familles pauvres : « Ils s’occupent utilement toute la journée. » Outre des formations, ils ont une garantie de deux repas par jour, ce qui n’est pas le cas d’habitude pour certains d’entre eux.
Certaines jeunes participantes confient qu’elles sont attirées par le matériel scolaire, leurs familles étant incapables de leur en offrir. D’autres parlent d’une occupation utile, qui les empêche d’aller dans la rue s’adonner à la délinquance.
Des vacances annulées !
L’Institut français du Burundi (IFB), jadis bondé de jeunes pendant les vacances, est totalement vide aujourd’hui. Cet institut, qui offrait des cours de langues, de danse et théâtre, des ateliers artistiques et autres jeux… a fermé ses portes, depuis mars dernier, en guise de mesure de restriction pour limiter la propagation de la Covid-19.
Même constat chez un centre psychothérapeute qui encadrait les enfants pendant les vacances. La « clinique de l’éducation » offrait des séances d’encadrement (balade, piscine, formations, etc.) aux enfants pendant la période estivale. Le coordinateur de ce centre indique qu’il a annulé ces activités pour protéger les enfants contre tout risque de contamination.
Vivent les vacances à l’Entente sportive !
Cet espace multisport dont l’existence remonte aux années 50 fait figure d’exception, durant ces vacances. Tous les jours, la piscine est remplie d’enfants et jeunes. Plus de 200 enfants se sont abonnés en un mois, souligne son responsable.
« La Covid-19 n’existe pas dans la piscine », soutient un maître-nageur. Pour lui, l’eau de la piscine comportant du chlore tue le coronavirus. Et les enfants doivent se laver les mains avant d’entrer.
Une mère de famille de deux enfants abonnés de 2 et 4 ans, rencontrée sur place, indique qu’au début, elle avait eu peur et hésitait d’amener ses enfants. « Mais le coach m’a rassurée. L’eau comporte du chlore. »
Un autre parent n’a pas douté un seul instant: « En plus d’une activité sportive, c’est une bonne façon d’occuper utilement les enfants. »