Depuis juillet 2014, les agents des différents offices de recettes de l’EAC travaillent en commun pour faciliter le commerce au sein de la communauté. Même si quelques améliorations sont à apporter, le territoire douanier unique présente des avantages.
« Depuis que le territoire douanier unique est opérationnel, les déclarations sont établies dans les pays de destination au moment où les marchandises sont au port de Dar-es Salam, » explique Leah Skauki, un agent liaison du territoire douanier unique au sein de l’Office Tanzanien des Recettes (TRA).
Elle indique qu’une fois que les déclarations sont faites, les droits de douanes et taxes payés, le TRA passe à la vérification physique des marchandises et une notification est faite au premier point d’entrée pour déclencher le bon de sortie des marchandises. Et d’ajouter : « Le nombre de ponts bascules et les barrières non tarifaires sont également réduits car le transporteur ne montre que les documents qui attestent que les marchandises ont subi une vérification. »
Un déclarant rencontré au port de Dar-es Salam abonde dans le même sens. Il fait savoir qu’avec la mise en place du TDU, le port de Dar-Es- Salaam est devenu maintenant une zone de transit pour certaines marchandises. « Toutes les vérifications se font sur cette place et le bon de sortie des marchandises est délivré dans ce même endroit. Il n’y a plus de déclaration de transit pour franchir les frontières d’un tel pays, » se réjouit-il.
« Le temps, c’est de l’argent »
« Les camions ne passent plus beaucoup de temps au port depuis que ce système est mis en place. Une fois que les déclarations sont faites, on ne paie qu’une seule fois, et les marchandises sont libérées. Ce nouveau système constitue donc un gain de temps et d’argent pour les importateurs, » note Mme Skauki.
Massoundi Muhamed Ben Ali, Directeur Administratif chargé des Ressources Humaines et Import- Export au sein de Bakhresa Grain Milling Burundi, fait savoir qu’avec le TDU les avantages sont évalués en coût et en temps : « Avant le système, on importait 3800 tonnes de blé, soit 40camions, et nous étions obligés de faire des déclarations pour chaque camion avec des agents en douane différents. Dorénavant, nous remplissons une seule déclaration faite par un seul déclarant », souligne-t-il.
Il fait savoir aussi que la lenteur enregistrée aux frontières engendrait d’énormes coûts : « Nous étions obligés d’augmenter les frais de mission pour nos chauffeurs qui faisaient plus d’une semaine de voyage de Dar-es Salam à Bujumbura.»
Du coté des déclarants, ils indiquent que le nombre de déclarations faites aux frontières a été réduit. « A chaque fois que les marchandises sont acheminées dans tel pays, elles doivent subir une déclaration de transit (T1) sur chaque frontière, et elle est faite par un déclarant. Un seul déclarant intervient dans ce processus, » souligne un des déclarants opérant au port de Dar-es Salam.
« Nous sommes obligés d’imprimer les documents »
Aimable Nsabimana, point focal du TDU à Dar-es Salam pour le compte de l’OBR, assure que le travail n’a pas changé, même si le territoire douanier unique est déjà opérationnel pour certains produits. « Le système d’informatisation que nous utilisons dans ce nouveau système est différent d’un pays à l’autre. Le Burundi et le Rwanda utilisent Asycuda Word au moment où la Tanzanie et le Kenya utilisent respectivement Tancis et Simba. On ne peut pas échanger facilement les données. Nous sommes obligés d’imprimer les documents pour passer à la vérification. Et quand les marchandises arrivent au premier point d’entrée, elles sont dans les mains de Tanzania Revenue Authority et cet office a son propre logiciel. » L’idéal serait, selon lui, que ces logiciels soient interconnectés pour faciliter la vérification et éviter toute sorte de fraude des marchandises.
F.F., un déclarant de Dar-es Salam, fait le même constat : «Si nous étions interconnectés, les Tanzaniens pourraient voir facilement les données des Burundais et vice versa. »
Leah Skauki fait savoir que le problème est connu et les activités pour arranger les choses vont bon train : « Nous sommes encore dans la phase pilote. Nous espérons que les choses vont s’améliorer au fil du temps. »
Pour Léonce Niyonzima, chargé des programmes et suivi et coordinateur national du TDU au sein de l’OBR, si l’inter-connectivité tarde, la transmission des documents traîne aussi. « Pour le moment, nous sommes obligés de travailler manuellement alors qu’avec ce nouveau système, tout devrait se faire automatiquement ».
Il indique que d’après le programme du projet, tous les pays de l’EAC devaient être interconnectés fin juin, mais à cause de problèmes techniques, la Tanzanie et le Burundi tardent dans la mise en œuvre de ce système. « Il y a un comité technique chargé du suivi et évaluation qui dressera le bilan des défis avant la fin de la phase pilote, d’ici la fin de l’année ».
Il note que le changement de système prend beaucoup de temps : « Etant donné que les Tanzaniens utilisent deux systèmes (Tancis et Asycuda Word), il nous est difficile d’échanger des données facilement. Nous sommes obligés de les scanner et de les envoyer afin que TRA nous octroie le document de transport des marchandises (C2). »
Ce projet a été financé à hauteur 450mille USD par Trade Mark East Africa pour le redéploiement du personnel, certains déplacements d’inspection et de supervision, les équipements en informatique et de bureaux et l’assistance.
Diane, c’est quoi le TDU?
C’est Territoire Douanier Unique.
TDU est « territoire douanier unique », ce que les anglophones appellent SCT « single customs territory ». Murakoze!
Les sujets utiles récoltent moins de commentaires…. C’est le reflet, pas de la société burundaise, mais de la société de Bujumbura qui ne parle que de politique….