Ce mercredi 4 avril, à l’IFB, place au langage corporel dans une intimité et une ambiance propice à l’évasion et à l’imaginaire…
<doc3510|left>Un corps sculptural. Un corps de danseur. Il s’appelle Maman Sani et durant vingt minutes son corps, ses mouvements, sa façon de se mouvoir est à elle seule plus communicatif qu’une conversation ‘’audiovisuelle’’.
Accompagné d’une musique au rythme trépidant, Maman nous dessine les contours de son âme, de son esprit, de son imagination. On a l’impression qu’il se cherche. Et dans cette quête de lui-même, on devient le témoin de ses questionnements.
Sa danse est une histoire à elle seule « nourrie par des moments d’expériences vécues, des voyages, des rencontres d’échanges artistiques et culturels, en particulier, une incarcération dans un aéroport. »
« J’ai particulièrement aimé sa façon de marcher en étant abaissé, la tête suspendue dans le vide. Il me faisait penser à un homme de Cro-Magnon », Confie Yves, qui a adoré le solo de Maman.
C’est justement ce qui rend le spectacle très intéressant. Chacun y va de son interprétation propre suivant son vécu, son histoire, son imagination. Chaque pas qu’effectue Maman résonne comme un écho, comme si l’on devine de quoi il parle, de quoi il souffre. Un magnifique solo bien interprété.
Bien avant Maman, Fatou Cissé, en solo aussi, interprétait « Regarde-moi encore ». Pour regarder, on a regardé, mais sans plus. Il faut reconnaître que sa manière de danser était plus hermétique que Maman. Il était plus difficile de capter son message car c’était sec, moins dans l’émotion. Plus sobre en somme. Un solo qui parle de la problématique de la femme africaine, plus particulièrement à l’Ouest de l’Afrique où cela est plus complexe. « Je n’ai pas compris grand-chose », avoue un spectateur à la sortie.
Les deux artistes sont lauréats de "Visa pour la création 2012" et devrait se rendre, après Bujumbura, à Douala puis au Congo-Brazaville.