Excédé, le Bureau burundais de normalisation et de contrôle de la qualité (BBN) tape du poing sur la table. Il promet des sanctions contre ceux qui ne respectent pas les normes. Les stations-service et les unités de transformation de jus sont les plus indexés.
« 4 sur 6 stations-service visitées ne donnent pas la quantité demandée par les clients », a déploré Séverin Sindayikengera, directeur général du BBN lors d’une conférence de presse de ce vendredi 17 juin 2022. D’après lui, elles sont en train de voler la population. Il met en garde ces 4 stations-service et indique qu’ils vont passer à la vitesse supérieure contre cette habitude. Pour celles qui vont résister, souligne le directeur général, elles seront sommées de fermer définitivement.
D’après Séverin Sindayikengera, beaucoup de jus sont fabriqués sans le moindre respect des normes. « Ils les fabriquent n’importe comment avant de les mettre sur le marché. » Il a exhorté les unités de transformation à ne pas mettre des jus non certifiés sur le marché. Selon lui, la fabrication des jus est un véritable problème. Il avertit que certains jus de gingembre et boissons alcoolisées à base de gingembre sont fabriqués sans tenir compte des normes. « Certains sont cuits dans des marmites et dans d’autres, on y ajoute des champignons. » Il s’est réjouit quand même que le BBN ait récemment mis en place des normes de fabrication.
De multiples défis
M. Sindayikengera se désole que la plupart des Burundais manquent une culture de la qualité. Il s’est engagé à adopter une stratégie pour sa modernisation et de sa redynamisation. Il a promis de multiplier des sensibilisations pour inculquer la culture de la qualité d’ici trois ans.
Néanmoins, il reconnaît que malgré sa volonté, le BBN fait face à moult défis dont le premier est le manque du personnel suffisant et qualifié. « Nous sommes une soixantaine y compris le personnel d’appui alors que nous avons besoin de 227 travailleurs. » Du coup, d’après lui, le processus de certification des produits devient lent et cela empêche l’organe de normalisation de pouvoir contrôler tous les produits commercialisés. « Nous ne pouvons pas contrôler toutes les sortes de jus, tous les vins, toutes les farines composées… »
De plus, souligne-t-il, le BBN n’a pas un conseil d’administration et par conséquent même les directeurs ne perçoivent pas leurs salaires. Les maigres salaires du personnel, explique le directeur général de BBN, constitue également un problème sérieux car il peut être tenté par la corruption. « Il arrive même que certains avertissent une société quand ils apprennent que le BBN va effectuer une descente de contrôle. » Séverin Sindayikengera rassure pourtant que les autorités compétentes ont été mises au courant de ces défis auxquels s’ajoute le problème de maintenance des équipements. « Elles ont une ferme volonté d’apporter une solution. »