Arrestations arbitraires, enlèvements, disparitions, tortures : les jeunes arrêtés pour avoir participé dans les manifestations semblent vivre un calvaire. Quelques uns ont été relaxés, d’autres ont pu s’échapper. Témoignages
« Je ne suis plus le même homme », révèle Jean Marie, un sourire sur le visage. Son éternel air gai n’est qu’une façade, mais qui lui gagne des amis sûrs. « Et c’est grâce à ces amis que je suis toujours ici en train de vous parler», confie-t-il. Ce jeune homme de Buterere est arrêté dans son quartier par deux grosses pontes du SNR le 8 mai en pleine journée. « Monte dans la voiture, et si tu fais un scandale, on tue ici-même dix personnes », aurait menacé un de ces agents.
C’est menotté et assis entre les jambes de ses ravisseurs qu’il fera son entrée dans les locaux du SNR. Les agents rencontrés sur place délibéreront sur son sort pendant un long moment : « Tumuhe ibikaya, canke tumuhe umunyu ?» (On lui donne des bris de verre ou du sel ?). Mais tous semblent d’accord qu’on devrait l’éliminer. « Tuons ce chien. C’est lui le dirigeant des manifestants, c’est lui qui soulève le peuple. »
Pendant que Jean Marie reçoit des coups de verges sur la plante des pieds, les amis qui avaient assisté à son arrestation déclenchent une émeute populaire à Buterere. Ils prennent en otage un membre influent du parti au pouvoir et menacent de le brûler dans sa voiture. Un coup de fil au milieu de son interrogatoire fera tourner court son supplice. Il est informé qu’il va être libéré et qu’on s’était trompé sur sa personne. Jean Marie aura passé deux heures dans les bureaux du SNR. Les deux plus longues heures de sa vie.
Une évasion made in Hollywood
Lui c’est Kadogo. Son histoire semble tout droit sortie d’un film. Figure emblématique des manifestations de Nyakabiga, ce jeune est enlevé dans son quartier par deux hommes dans la soirée du 25 juin. De retour d’une boutique, il est précipité dans une voiture T.I qui démarre aussitôt en trombe. En un rien de temps, il est ligoté et on lui met une cagoule sur la tête. Au cours du chemin, ses ravisseurs lui chantent le répertoire de chansons que Kadogo entonnait pendant les manifestations. « J’étais tétanisé, mort de peur», se rappelle-t-il.
Les deux hommes dans la voiture discutent à haute voix sur la destination à prendre. Ils semblent hésiter entre Ngozi et Kayanza. « Je savais qu’ils le faisaient exprès. Je viens de Kayanza, et deux jours avant, on m’avait informé qu’un de mes amis vivant à Kamenge, un Imbonerakure à qui on avait donné la mission de suivre un certain journaliste et qui m’avait livré l’information, a été retrouvé sur sa colline natale, étranglé», commente Kadogo.
« Depuis le moment où j’avais été précipité dans la voiture, je n’avais pas fait un seul mouvement, un seul commentaire. Je faisais mon plan», relate-t-il. À un moment donné, les deux kidnappeurs semblent relâcher l’attention et descendent même les vitres de la voiture. C’est à ce moment que Kadogo choisit de s’élancer par l’ouverture de la vitre. Il s’écrase dans la chaussée et se démolit le genou. La voiture des ravisseurs freine en catastrophe, mais repart aussitôt dans le bruit de dispute des deux hommes. Kadogo ôte sa cagoule et remarque qu’il se trouve tout près de la Maison de la presse, entre deux positions militaires. Ainsi fut-il sauvé.
Un chemin de croix
Fréderic Remezo est le représentant de l’APRODH dans la commune Mugongo-manga. Cet activiste des droits de l’homme est mis aux arrêts le 17 juin pour avoir osé demander la raison de l’arrestation d’un jeune de Jenda et dénoncé les tortures que les détenus subissent à la brigade. Traitement auquel il va aussi goûter.
Il commence par être sérieusement tabassé à la brigade Jenda. Puis il est évacué à Bujumbura au camp policier situé à la place des Martyrs ( kwa Ndadaye) où va lui être administrée une autre volée de coups. Sur la plante des pieds, dans les côtes, partout. Puis il est amené à la PJP à Jabe pour subir un interrogatoire serré. Après, il est mis aux cachots. Le surlendemain, Frédéric est envoyé à la brigade de Kabezi où il va rencontrer des jeunes manifestants de différentes régions emprisonnés là-bas. Ces derniers lui racontent les traitements inhumains qu’ils ont subis à la position kwa Ndadaye: suspension d’un bidon de cinq litres sur les organes génitaux, enfumés au gaz lacrymogène dans une fosse, un enfer.
Frédéric sera relâché trois semaines plus tard. La Chambre de Conseil lui dira que le Tribunal n’avait pas trouvé son dossier. Après les traitements subis, Frédéric passera plus d’une semaine sans pouvoir mettre le pied par terre.
Pur mensonge. Regardez ce policier sur la photo qui semble à l’aise dans du gaz lacrymogene! Pour Kadogo je n’en reviens pas, c’est une scene Hollywoodienne comme le confirme l’auteur de l’article: sauter d’ une voiture qui roule, ligoté, cagoulé sans y laisser la vie? Si c’était Rambo ou Commando je comprendrai.
L:a torture est un crime contre l’humanité. J’espère que ceux qui la font subir seront poursuivis, tôt ou tard. On ne pourra jamais l’éradiquer si comme avant tout se dissout dans une négociation quelconque. Que certaines histoires paraissent farfeleus comme celle de Kadogo,(on ne peut pas sauter par la vitre ligoté à moins d’avoir des ailes) cela ne devrait pas nous distraire. Tout ce qu’on sait, c’est que cette police devra être réformée de font en comble quand le Burundi sera libéré des gens qui nous gouvernent n’importe comment.
PP
Your comment is awaiting moderation.
Even if some people are denial, the hell of burundians is at the SNR offices. Many have lived and are living that hell on the earth. Some have managed to escape unfortunately in critical conditions with pains lifetime, but should go on their knees anyways and thank God for having spare their lives since others didn’t get chance. The judges of this hell (SNR) in complicity with some members of police and imbonerakure kidnap, torture and kill without worrying about anything. No one will sue them because they are accomplishing the mission of a bon again person. The justice takes care of the opponents of 3rd term only. Nothing won’t stop SNR’s wrongdoings unless that the regime collapses with it. Hopefully God will make it.
Les enlèvements de citoyens et leur detention arbitraire, l’usage de la torture, tirer sur les manifestants à balles réelles pour les tuer, font partie de certaines des caractéristiques essentielles d’une véritable République bananière… !
..Kadogo ôte sa cagoule et remarque qu’il se trouve tout près de la Maison de la presse, entre deux positions militaires. Ainsi fut-il sauvé , Urunva yaciye mwiririsha ataribona quelle Roman!!
Mana tabara Abarundi n’Uburundi
Dieu Seigneur, accepte nos prières et sauve ton peuple, le peuple burundais
Oh God the savior, accept our prayer and deliver your people, the people of Burundi.
I am LOLOLO, member of the CNDD-FDD but refusing to be or support the current escalation.
« Ces derniers ( ndrl jeunes manifestants arrêtés) lui racontent les traitements inhumains qu’ils ont subis à la position kwa Ndadaye: suspension d’un bidon de cinq litres sur les organes génitaux,…… »
Si les organes génitaux peuvent supporter un poids pareil! Sans commentaires..
Monsieur Ayubu j’ aimerais bien te dire que si tu crois que c un mensonge, tu as extremément tort, la seule chance qu’il a eu c que Dieu le seul et le tout puissant n’ a pas voulu qu’il meurt c tout!!! Ces gens sont des sanguinaires ils sont inhumains. Mais sache une chose, si ton heure n’a pas encore sonnée tu ne vas nulle part!!!!
Iyagire sha Ayuhu,ko atariwe vyashikiye wobitahura??Ugira ni uwa mbere abivuze?Uvyemera utavyemera vyarabaye.
Kajewe et Selflover11,
On peut se permettre de questionner la véracité des faits tout de même
….supporter la suspension de 5 kilos sur ses organes génitaux!
…..être ligoté, cagoulé et parvenir à s’extirper d’une voiture de policiers
Faut le faire !
L’as-tu déjà essayé pour ainsi douter de sa véracité ? Il n’est pas le premier qui subit ces tortures. La police a utilisé les méthodes iraniennes lors des manifestations en 2009: arrêter ou enlever les leaders, torturer sans tuer, relâcher et ramener le torturé dans sa meute. Ainsi donc la terreur s’installe et la manifestation diminue d’ardeur. Une classique ! Les manifestants ont été floué, ils auraient dû utiliser des mercenaires violents dès le depart. Une manifestation pacifique n’existe plus en 2015, même aux USA ou en Europe.
« Lui c’est Kadogo. Son histoire semble tout droit sortie d’un film. Figure emblématique des manifestations de Nyakabiga, ce jeune est enlevé dans son quartier par deux hommes dans la soirée du 25 juin. De retour d’une boutique, il est précipité dans une voiture T.I qui démarre aussitôt en trombe. En un rien de temps, il est ligoté et on lui met une cagoule sur la tête « …..
Même ligoté, cagoulé, il arrive à ouvrir la voiture, se lancer/se jeter dehors….La voiture des ravisseurs freine en catastrophe, mais repart aussitôt dans le bruit de dispute des deux hommes:
Sans commentaires!
des histoires inventées pour distraire ceux qui le veulent et c’est tout.
Je souhaite que la même histoire t’arrive un jour. Tu nous raconteras que c’est une invention. En tout cas, tous ceux qui torturent, ou tuent leurs semblables, méritent la même chose un jour. Sije nanditse bibiliya mais ngo « uwicisha inkota azokwicwa n’inkota ». Bon, Convertissez vous avant qu’il ne soit trop tard. Et respectez les créatures du Seigneur Dieu.
…………………Kadogo ôte sa cagoule et remarque qu’il se trouve tout près de la Maison de la presse, entre deux positions militaires. Ainsi fut-il sauvé , Urunva yaciye mwiririsha atabona quelle Miracle…… des journaliste tres…
La pression, la peur, le stress, ces élements que tu ne tiens pas en considération, peuvent te pousser à faire des folies, qui quand elles réussissent, nous semblent irréalistes. Crois-moi, il y en a bcp qui n’ont pas réussi à s’évader et ont subi des atrocités, voir même la mort. Et oui, les miracles existent quand ce n’est pas ton heure.
Esperons qu’un jour justice leur Sera rendu. On ne peut qu’esperer