Lundi 23 décembre 2024

Politique

«D’accord pour la prorogation du mandat, mais la réorganisation de la CVR s’impose»

12/10/2018 Commentaires fermés sur «D’accord pour la prorogation du mandat, mais la réorganisation de la CVR s’impose»
«D’accord pour la prorogation du mandat, mais la réorganisation de la CVR s’impose»
Térence Mushano : «Des experts de l’Onu doivent être intégrés dans le travail de la CVR afin de l’aider à mener à bon port le travail»

Insuffisance du personnel et de moyens financiers, manque d’experts nationaux et internationaux dans la réconciliation, méfiance de la population vis-à-vis de la commission, etc.

Entre autres défis relevés par Aloys Batungwanayo, président de l’Association pour la mémoire et la protection de l’humanité contre les crimes internationaux (Amepci – Gira ubuntu) au sujet de la CVR. Il s’exprimait ce jeudi 11 octobre, au lendemain de la recommandation par le Parlement de proroger le mandat de la CVR pour 4ans.

Pour lui, il le fallait bien. Au cours du mandat qui prend fin en décembre prochain, la commission n’a pas su gagner la confiance de la population, notamment les intellectuels. Or, dit-il, c’est cette catégorie de Burundais qui connaît mieux ce qui s’est passé. En outre, la commission n’a pas associé l’ONU qui lui aurait pourvu en moyens financiers.

Au chapitre des reproches, M. Batungwanayo revient sur la composition du personnel de la CVR. «Ce sont essentiellement des religieux et des hommes politiques». Il fallait des experts dans la réconciliation. Il estime que cette prolongation permettra à cette commission de remonter la pente. Ce chercheur insiste sur l’importance de la recherche de la vérité depuis l’arrivée des missionnaires au Burundi en 1871.

Le secrétaire exécutif de l’Association de lutte contre le génocide, AC Génocide Cirimoso, de son côté, soutient que la CVR a encore du pain sur la planche. «C’était une évidence dès le départ que les 4ans ne suffiraient pas», indique Térence Mushano.

M. Mushano se dit tout de même contre l’extension de la recherche depuis la période coloniale. «Ils ne peuvent pas s’en sortir, la période est très longue». Et de rappeler que les crimes continuent à se commettre. La CVR serait ainsi appelée à étendre ses enquêtes jusqu’aujourd’hui.

Pour lui, ce serait dupe de prétendre aboutir à la vérité sans que l’Onu ne soit associée dans le travail de la CVR. «Des experts de l’Onu doivent être intégrés afin d’aider la commission à mener à bon port le travail.» C’est cette même organisation qui donnerait également des moyens.

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