Lors d’une conférence de presse de ce 20 janvier, à Kumugumya (siège du parti Uprona, à Bujumbura), l’ancien parti unique a manifesté des inquiétudes relatives au processus de mise en place des mécanismes de Justice de Transition, sur le fonctionnement de la Commission Nationale Terre et autres Biens (CNTB), et sur les préparatifs des congrès provinciaux. <doc2739|left>Selon Charles Nditije, un des porte-paroles de l’Uprona, il faut d’abord créer un environnement sécuritaire et politique favorable au processus de recherche de la vérité, de lutte contre l’impunité, du respect des droits de l’Homme et de la réconciliation nationale. L’Uprona propose que la période d’établir la vérité sur les violations graves des droits de l’Homme s’étendent de 1958, année de la création des premiers partis politiques, à la date du décret de la mise en place de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR). C’est le contraire de ce que mentionne le projet de loi qui va la régir bientôt : la période va du 1ier juillet 1962 (Indépendance) au 4 décembre 2008 (fin de la belligérance). _____________ >[Lire la Déclaration de la Conférence de presse de la CNTB->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article1830] _____________ En outre, ce parti demande d’accorder à la CVR des prérogatives judiciaires pour endiguer toute entrave à l’exécution de son mandat : «Selon l’article 2 de l’avant projet de loi, la CVR n’a pas de pouvoir judiciaire. Mais compte tenue de l’expérience d’autres pays, il lui est reconnu certains pouvoirs judiciaires pour mener correctement les enquêtes et les auditions », nuance le député Charles Nditije. Pour l’Uprona, il faut aussi initier une loi sur la protection des victimes et des témoins. Or, la future loi est lacunaire en la matière,… « C’est une autre CNTB » Au sujet de la CNTB, l’Uprona déplore son fonctionnement actuel : « Aucun arrangement, dans toutes les provinces du pays, n’a été conclu depuis que Mgr Sérapion Bambonanire est à la tête de cette Commission », regrette Gasutwa Bonaventure, l’autre porte-parole du parti. Pour lui, l’actuel patron donne une nouvelle vision moins conciliante: restituer intégralement les terres et autres biens sans aucune considération. En comparant les modes de gestion des conflits par Mgr Sérapion Bambonanire et feu Abbé Astère Kana, l’Uprona trouve que durant la présidence de ce dernier, la loi, l’équité, la réconciliation nationale et la paix sociale étaient respectées : « La CNTB a pu conclure plus de dix mille litiges fonciers, dont 80% par arrangement à l’amiable, sous la présidence de feu Abbé Kana », explique M. Gasutwa. L’Uprona s’insurge contre la revisite systématique que prône Mgr Bambonanire de toutes les décisions antérieures de la CNTB. Ce parti trouve qu’il utilise des mots plus fermes comme : « … Je proposerais d’être plus agressif dans le processus de mise en œuvre de cette main levée, c’en est trop,… ». Ou des propos insultants à l’endroit de certaines personnes : « … quelques magistrats et avocats ignares, …, les mêmes politiciens impénitents qui continuent à travailler dans l’obscurité, exactement comme des taupes,… » Le parti Uprona demande au gouvernement de rappeler le président de la CNTB à l’ordre et d’amorcer un dialogue politique et social… Quant aux préparatifs des congrès provinciaux, selon les deux porte-paroles de l’Uprona, ils ont été convoqués pour se tenir entre les mois de janvier et mars 2012. Ils demandent aux militants de bien les préparer et de ne pas se laisser distraire par ceux qui prétendent organiser et convoquer un congrès national extraordinaire.