« Nous voici face à une vérité qu’on a voulue rayer », démarre d’emblée le vice-président de la Commission Vérité et Réconciliation. C’était ce mardi 2 juin devant des habitants de la commune Marangara dans la province Ngozi venus assister à l’exhumation de corps de victimes des évènements sanglants de 1988 à Ntega et Marangara.
Le Révérend Clément-Noé Ninziza, avance le chiffre de plus de 300 fosses communes découvertes dans la province de Ngozi. « Environ 60 fosses communes ont été identifiées dans la commune Marangara », précise-t-il.
Pour le Révérend Ninziza, la vérité doit être un préalable à la réconciliation. « Les Burundais ne pourront jamais se réconcilier sans la vérité sur ce qui s’est passé ».
Selon lui, ne pas savoir où les corps des leurs ont été enfouis est à la base des blessures profondes dont souffrent de nombreux Burundais. « Guérir de leurs blessures, c’est notamment connaître le lieu d’ensevelissement des leurs ».
Le vice-président de la CVR invite toutes les personnes d’âge mur et donc susceptibles d’en savoir plus sur ces évènements malheureux, d’aider dans les enquêtes sur le passé sombre qu’a connu le pays.
« Que cette activité nous aide, nous et nos enfants, de nous projeter de l’avant, avec les yeux de l’espoir et enfin, d’élaborer un futur bâti sur la vérité ».
Dans un rapport présenté à l’Assemblée nationale en Janvier 2020, Pierre-Claver Ndayicariye, président de la CVR, avait informé que 4.163 fosses communes avaient pu être identifiées à travers le pays.