Après une sortie médiatique de la Commission Vérité et Réconciliation de ce 14 février 2020 où son président, Pierre-Claver Ndayicariye indiquera que le parti Uprona est pointé du doigt pour son rôle dans les massacres de 1972, ce parti s’en lave les mains. Il s’inscrit en faux contre ces propos.
Dans une interview exclusive accordée à Iwacu, Gaston Sindimwo, Premier vice-président de la République du Burundi et président du comité d’orientation de l’Uprona, l’organe dirigeant de ce parti, indique que la CVR est loin d’être impartiale.
Premièrement, soutient-il, l’Uprona sera exclu de cette commission alors que d’autres composantes de la société en font partie. «En ce qui concerne les événements tragiques de 1972, l’Uprona fait partie des premières victimes».
Selon lui, ce parti perdra beaucoup de ses membres lors de ces événements sanglants. «Dans ce cas, comment peut-il être à la tête de l’organisation des massacres destinés à exterminer ses propres militants», s’interroge-t-il
Gaston Sindimwo parle de ’’montages montés de toute pièce pour ternir l’image de l’Uprona et réveiller les vieux démons du passé’’. « Quand cette crise de 1972 éclate, elle emporte la vie des Hutus comme des Tutsi. Il ne faut pas se voiler la face, la CVR n’est pas impartiale ».
Le premier vice-président de la République fait savoir que les calculs politiques visant les élections de 2020, expliquent la sortie médiatique de cette commission. «A l’Uprona, nous nous demandons pourquoi la CVR profite de cette période pré-électorale pour présenter certains protagonistes comme des victimes et les autres comme des bourreaux. L’objectif est de sortir la carte ethnique pour attirer l’électorat».
D’après Gaston Sindimwo, il y a une certaine peur, le parti Uprona jadis considéré comme parti à majorité tutsi, accueille et recrute aujourd’hui des membres de l’ethnie majoritaire.
Pour ce ténor de l’Uprona, il y a tout simplement des spéculations politiques et la CVR est en passe d’être instrumentalisée dans ce sens. «C’est très regrettable car cette commission doit travailler pour réconcilier le peuple burundais et non le diviser ».
La CVR indique que tous les témoignages recueillis convergent sur le fait que le parti au pouvoir en 1972, jouera un rôle clé dans les massacres de 1972.
Des propos tenus au cours de la présentation du bilan de la 1ère phase des travaux d’exhumation des restes humains débutée ce 27 janvier 2020, dans les environs du pont de la Ruvubu, en commune Shombo dans la province Karusi.
Le président de la CVR fait savoir que les restes humains de 6.032 victimes sont déjà exhumés. Selon lui, ces victimes sont majoritairement d’une même ethnie.