Inexistence d’une loi de protection des témoins et des victimes, insuffisance du personnel, absence du conseil international consultatif, … des défis de taille qui freinent le travail de la CVR.
Mgr Jean Louis Nahimana, président de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) l’a déclaré ce lundi 27 juin, à Bujumbura, lors d’un séminaire d’échanges et d’information sur l’état d’avancement des activités de cet organe.
Selon lui, le déploiement sur terrain suppose la mise en place préalable d’un mécanisme de protection des témoins et des autres personnes à risques. «C’est un travail irréalisable avant la promulgation de la loi y relative», a-t-il reconnu.
En outre, Mgr Nahimana affirme que la CVR composée de onze commissaires ne pourrait pas parcourir tout le pays dans les limites temporelles assignées à son mandat. Il est impératif selon lui que cette commission mette en place ses démembrements au niveau provincial, communal et collinaire. «Cette opération exige beaucoup de moyens humains, matériels et financiers».
Le manque d’un fonds de fonctionnement de la CVR constitue également un autre grand défi. Lors de son exposé, Clotilde Niragira, commissaire à la CVR a révélé que le budget total du plan stratégique de cet organe est estimé à 34.228.192 dollars.
Le président de la CVR demande par ailleurs le remplacement du commissaire Père Désiré Yamuremye parti pour d’autres missions à l’étranger.
Hélas ! Après la longue inertie – active ou passive – du gouvernement et de l’opposition, la cure douloureuse qui permettrait enfin au Burundi de commencer à guérir de son passé semble compromise, ou condamnée à être réduite, faute de moyens. Faute d’énergie aussi ?
On a vu Jacques Chirac, président, tenter une candidature à la présidence pour éviter d’aller parler aux juges d’embarrassantes affaires de gestion à la mairie de Paris.
Mes amis Burundais me donnent tort, mais j’ai vu depuis le début la quête de cette sauvegarde (ne pas avoir à témoigner devant la CVR) comme une des motivations qui poussaient à une troisième candidature. Trop de préjugés défavorables de ma part ?
Je ne sais pas comment ils vont faire pour protéger les témoins des événements tragiques d’autrefois, alors que les témoins des événements sanglants d’aujourd’hui n’osent plus ouvrir la bouche (ou tu te tais et reste, ou tu fuis et parle). On peut croire aux miracles.